D’une part, vous devez éduquer votre cheval à:
– venir vers vous volontiers
– accepter que vous lui mettiez n’importe quoi dans la bouche (s’il en est à vous mener en bateau pour la mise de filet, vous l’aurez vite dans le baba…)
– accepter de flairer et être touché par la seringue sans fuir
– amener la tête vers vous
– accepter de lever la tête à la pression sans pour autant la sortir de votre main
Et ce même si vous les tenez en licol.

Dans la vidéo ci-dessous, vous pourrez voir comment se déroule une vermifugation de plusieurs chevaux et poneys, en liberté dans un paddock, pourvu que les acteurs soient un minimum éduqués:

D’autre part vous devez vous munir d’une seringue de vermifuge adapté à la saison.
Les parasites ont des cycles de vie qui les rendent présents, actifs ou vulnérables à telle ou telle période de l’année, à tel stade larvaire, à telle molécule.
Et vérifier, si votre jument est pleine, que cette molécule est sans danger pour le poulain à venir!
Ensuite, vous pouvez compliquer: vous voulez que votre produit détruise les parasites du dedans de votre cheval. Soit.
Mais ce poison peut (selon la molécule) tuer aussi tous les insectes qui viennent ‘butiner’ les crottins et marchent dans l’urine. Ces insectes ne vont pas mourir d’un coup et vont probablement être mangés par des oiseaux, des petits mammifères, etc. qui risquent à leur tour d’en mourir (s’ils sont réactifs au produit, comme par exemple, les chiens peuvent mourir d’avoir léché les restes d’une seringue de vermifuge, si si…).
Il faut cesser de croire que le vermifuge est inoffensif, c’est un poison mortel.

Donc, soit vous utilisez les molécules toxiques pour les insectes, soit non. Perso, j’ai choisi que non.

Dans le premier cas, vos paddocks auront des crottins non dégradés puisque les insectes et bactéries de tout votre environnement, qui d’habitude les dégradent, seront décimés en quelques saisons.
Dans le deuxième cas, de saison en saison, vos petits insectes et microbes collaborateurs seront là pour vous aider à faire disparaître/diminuer les vieux crottins quand le vent et la pluie seront déficients.
Oui c’est un casse-tête. Mais bon, c’est encore tout aussi important que de trier le recyclable du non recyclable, hein…

Ensuite, il vous faut régler la mollette sur la quantité désirée, sinon par exemple vous allez administrer une dose prévue pour 500 voire 600kg de cheval à un poney de 300kg, cela peut entrainer quelques sévères complications…
(notez bien, ça vous permettra de voir directement les effets du poison sur les parasites internes, mais aussi sur les insectes des crottins, et les oiseaux qui les consomment! 😉 )

Enfin, une fois votre cheval (ou équidé) près de vous, vous vérifiez patiemment qu’il n’a rien en bouche: certaines pâtes vermifuges se collent à toutes les aspérités qu’elles rencontrent… et s’attachent à chaque brin de foin que votre cheval va forcément recracher… vous n’avez plus alors qu’à regarder vos 20€ tomber au sol en gros paquet dégueu de foin, salive, autres débris et pâte précieuse…
Une fois qu’il a bien vidé sa bouche et bien mâché et remâché les restes de nourriture, reste à lui mettre la seringue dans la bouche là où il n’y a pas de dents, lui lever la tête et actionner le piston.
Pensez à récompenser pour compenser l’horreur gustative subie. Il refusera sans doute, ou recrachera tout. Patientez, persévérez, réitérez, jusqu’à ce que le bon goût de la friandise gagne sur l’affreux goût du poison, sinon votre cheval n’apprendra jamais qu’il peut être récompensé pour ça… quitte à mettre une seringue d’eau sucrée pour lui laver la bouche après, d’ailleurs.
Au moins le cheval veut de friandise après la vermifugation, au plus il en a psychologiquement et éducativement (euh… ah bon, ça n’existe pas comme mot?) besoin.

Allez, un rappel, vous aviez déjà eu droit à ça.