Une gadoue de trop

Trop. Trop d’eau, trop fort, trop souvent, trop profond, trop longtemps…

Même en les lieux les plus fermes, où l’herbe est encore bien ancrée, le sol est tellement gorgé d’eau que les racines des plantes n’accrochent plus à cette terre aqueuse sensée les nourrir. Elles flottent dans la terre, elles s’arrachent sous nos pieds même si l’on fait attention…
🙁

Les paddocks ne sont que d’immenses plaines d’une boue infâme, dans lesquels les chevaux ne veulent plus marcher.
Les chevaux et moyens poneys rechignent à aller jusqu’au lieu de nourrissage, ils rechignent autant à aller jusqu’aux abreuvoirs.
Le paddock du troupeau (signifiant troupeau de club) est celui le plus mis à mal, sans conteste.
Nous avons dû en isoler les plus petits poneys et les mettre dans un paddock moins abîmé. Cependant, il est déjà abîmé ‘à leur hauteur’ à eux. Et bien que ce soit mieux que dans le grand paddock commun, l’inconfort est toujours présent.

Ils se mettent tous sur d’infimes portions de terrains moins profondément abîmées.
Voire sur les buttes (installées à l’origine pour qu’ils jouent dessus).
Tels les rescapés de la Méduse, ils sont sur leur îlot. Nos chevaux attendent que Noé arrive enfin avec son Arche!
Ben Noé, il est occupé ailleurs, et il leur faut bien remettre les pieds dans la boue pour aller boire ou manger. 😉

Pendant ce temps, il pleut sur ladite butte comme ailleurs.
En plus, les chevaux font pipi dessus, et la butte, hé bien elle se creuse sous les sabots, elle descend, elle diminue et fond doucement au fil des pluies et des pipis qui s’accumulent. :-/

Les chevaux, sur leur butte, ils restent immobiles.
Dans des positions dignes de celles du Dahu.
Cela crée forcément des tensions physiques (sans compter celles psychologiques d’être si près les uns des autres, personne ne chassant vraiment personne puisque c’est en pente, ça glisse, et qu’à côté y’a un cheval plus chef qu’il ne faut surtout pas contrarier).
Et puis, sans bouger, les pieds ne font plus leur éternel mouvement de marche (une bouchée d’herbe, un pas, une bouchée d’herbe, un pas, 14h par jour). Les fourchettes ne sont plus sollicitées, le sang circule moins bien dans les jambes.

Au total, nous avons des boiteux:
– Quadrille (elle, sans doute parce-qu’elle a glissé; parce-qu’elle râle de la terre qui se met entre ses jambes arrières alors elle tape indéfiniment dans le vide plein de fois par jour, en longs cycles…)
– Opium (bassin plus bas à droite)
– Vénus (?)
– Pacha (épaule? il fait des cabrioles sans compter et la boue, ça glisse!)
– Sautenlaire
– Sendre

Mais aussi des chevaux dont les membres engorgent à cause de l’immobilité:
– TicTac
– Eclipse
– Sautenlair
– Añeca

Par ailleurs, le terrain trop souple et trop humide a rendu la corne des chevaux plus souple.
Et, les sabots ne subissant plus de choc lors de la marche, le corps a réagit en produisant moins de corne.
Pour certains poneys et chevaux, c’est un bienfait (Qavale, Pirate, Galopin, etc.)
Pour d’autres, quitter le monde mou (mais insupportable) de la gadoue pour un sol dur avec quelques gravillons dessus est insoutenable (Eclipse, Vidji, etc.). C’est la première fois que je trouve dur de les garder sans fer…

Eclipse a rechaussé ses boots pour pouvoir aller promener sur des sols durs (chemin empierré, dalle béton, bitume):
– pour que ses membres subissent des chocs durs et se remettent à produire un tout petit peu de corne (Eclipse est particulièrement peu efficace en la matière, depuis toujours)
– pour qu’elle accepte de marcher, tout simplement; que ses fourchettes réactivent la circulation des liquides, et que ses jambes dégonflent.

Il n’est plus question de découvrir les chevaux de troupeau. Couverture pour tous! Même avec des températures douces, comme ils n’ont pas d’abri, il leur faut une protection contre les fortes pluies nocturnes. Par ailleurs, pour qu’ils puissent se coucher sans se tremper de cette eau boueuse, la couverture est une bénédiction, une vraie combinaison de plongée sous-marine.
En revanche, elle commence à entamer chez certains le poil aux épaules (Viking, Vanpass, etc.). Il faut espérer que cela n’arrive pas jusqu’à des blessures…

Ah, et le dernier point, plus sympa celui-là:
Nos doudous (ceux non boiteux), immobilisés de leur propre chef durant des heures durant des jours, sont de véritables cocottes-minute, prêtes à exploser dès l’instant où ils quittent le paddock.
Lâchés en carrière, cela donne de très belles figures de style non homologuées, des pointes de vitesse à faire pâlir Ourasi de jalousie dans sa tombe, et des jeux à n’en plus finir entre eux. C’est bôôôô!!!

Bref, un tableau sans doute pas catastrophique, mais au total peu glorieux cependant. Attendre que ça passe…
Oui, vivement la fin des moussons arctiques!

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6 pensées à propos de “Une gadoue de trop

  1. Tu as oublie les quarante six semaines de pluies suivie de la gale de boue on en est encore loin pour l’instant.(en espérant ne pas le revoir)

    1. 🙂
      Oh que non je n’oublie pas. Ces semaines furent assez douloureuses en temps, et en énergie pour nous et physiquement pour nos poneys!
      Pour le moment, que tout le monde touche du bois, on y réchappe. Tant que nous n’avons pas un porteur sain dans le troupeau (et nous y avions mis du coeur, à l’éradiquer, cette saleté), nous devrions y réchapper…
      A moins que d’autres animaux puissent la déposer dans la boue des paddocks? ?:-)

  2. Sachant que les temps sont à la contrefaçon (viande de cheval dans les lasagnes pur bœuf, dans les hamburgers,…) et que la boue de la Mer Morte vaut 10€ les 100g… y’aurait pas moyen de commercialiser un peu de notre gadoue en l’estampillant ‘moyen-orientale’ ? 😛

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