Ici au poney club, nous apprenons à lire les chevaux le plus tôt possible.
Les lire, cela veut dire décoder leurs signaux corporels et en déduire les gestes à venir en fonction de leurs besoins propres (rejoindre un ami, éviter un collègue inamical, écarter un autre qui se trouve trop près à ce moment-là, s’occuper d’accéder à l’herbe ou à l’espace, demander du jeu ou de l’attention, etc.)

Ici au poney club, nous apprenons en premier lieu à ne pas poursuivre les animaux qui s’éloignent même si on en meurt d’envie.

Cependant, ces derniers temps, avec la présence ponctuelle des chiots, qui sont si craquants, je me rends compte que lire les chevaux ne permet pas de lire les chiens. Et que la notion de respect de l’animal qui s’éloigne n’est pas suffisante.
(pour ceux qui n’aiment pas lire des tartines, merci d’aller voir les vidéo plus bas 😉 )

Par exemple, moi (si, j’aime bien me mettre en valeur, alors je décide de me prendre comme sujet, et puis je fais ce que je veux, c’est moi la monitrice 😉 ),
si j’ai eu une journée/nuit un peu rude, ou si j’ai beaucoup de choses en suspens (à faire, ou dans ma tête, car je suis nombreuse dans ma tête), et que vous passez à côté de moi, avec une histoire à me raconter…
… je vais vous écouter, et avec plaisir.
Ai-je pour autant envie/besoin que cela dure longuement, et que vous m’exposiez tous les petits détails?
De même si vous me racontez plus en détail des situations délicates (technique, santé, comportement, etc.) alors que j’ai exprimé mon avis, ou donné les idées et solutions en ma possession, et que ce que j’entends n’amène rien de nouveau, cela va-t-il m’enthousiasmer?
J’ai beau être monitrice, et rompue à ce genre de comportement naturel chez l’humain, ce jour-là, ce jour où je suis fatiguée ou ce jour où je suis inquiète, ou occupée même si je prends le temps pour vous,
ce jour-là, les prolongations dont vous avez besoin pour vous décharger de votre inquiétude ou de votre enthousiasme, vont m’être un peu plus compliquées à absorber.
Mais je vais accepter quand même, vous m’êtes de toute façon sympathique, je sais que vous avez besoin de ce temps de paroles, etc.
Au bout de plusieurs personnes agissant ainsi, il est probable qu’indépendamment de votre gentillesse et légitimité à vous adresser à moi, cela me devienne difficile d’absorber encore et encore.
Mais je ne grognerai pas, je ne mordrai pas. Euh…
Enfin… c’est pas si vrai: je peux perdre patience plus tard pour des situations anodines puisque j’ai épuisé mon capital ‘écoute’.
Puisque cela m’arrive envers ma propre espèce, qu’en est-il d’un chien (ou d’un cheval) ’emprisonné’ par nous autres les humains dans ce genre de situation?

Je te donne des ordres, je te suis partout parce-que ça m’amuse, je te touche tout le temps, je te caresse, même si tu es en train de dormir ou que tu as peur, je t’incite à jouer, je te vole ton jouet, je joue à te gronder, je te sermonne, je t’attrape par le collier ou le cou pour te maintenir près de moi, je m’interpose quand tu joues avec un autre chien pour que tu joues avec moi, je…
(… suis casse-bonbons, OUI! bonne réponse! 😀 )
Oui mais alors… il y a quand même des chiens qui veulent vraiment être caressés, et jouer avec nous, et être poursuivis, et être dorlotés, et avoir un copain de dodo… Comment savoir?

Et j’ai trouvé un début de réponse très très simple et intéressant.

Tout d’abord, savoir lire les signaux canins d’inconfort, vous allez être surpris (enfin, moi je l’ai été!):

L’aborder correctement en lisant ses signaux corporels de demande de paix (s’ils sont trop nombreux, le chien est alors en détresse par rapport à vous, laissez-le! en le remerciant de vous avoir laissé approcher quand même 🙂 ):

Puis si tout va bien, tester l’accord du chien: