Le torchon a failli brûler…

En effet, ce dimanche midi, plutôt que de renvoyer les poneys dans leur gadoue, j’ai demandé à ce qu’ils soient lâchés dans la carrière _ ils reprenaient les cours peu après.
Nous y avions pêle-mêle: Guismo, Youpi, Roméo, Pirate, Panama, Pépito, Nestor et Upsie.

Les quatre premiers poneys vivent depuis plusieurs semaines dans le 4ème paddock (nommé P4 pour cause de géniale originalité inventive et poétique), avec quelques autres (comme Vitamine, Dandy, Galopin, et Eclipse… cherchez l’intrus).
Ils forment donc un clan géographiquement à part.
Ils forment donc un troupeau qu’aucun autre cheval ou poney ne vient déranger, qu’il soit ami ou ennemi.
Ils forment donc une sorte de famille ‘de fait’, créée artificiellement par les clôtures depuis quelques semaines.

Quand Pirate et Pépito se sont retrouvés enfin libres ensemble, quelle joie!
Petits cris, antérieurs qui se lèvent gentiment, attrapage de menton et de joue, etc.
Parce-que Pépito et Pirate, ce sont des amis, des vrais.
L’équipe Pépito-Polisson-Pirate-Nestor-Roméo a des liens anciens, profonds. Ils évoluent, ces liens, mais il y a, tout au fond, toujours, ce reste d’amitié qui les lie et qui ressort de-ci de-là. Les amorces de jeux sont fréquentes entre eux, même si c’est parfois très bref. La hiérarchie est immuable depuis des années, malgré des tentatives peu convaincantes et brèves pour la remettre en cause.

Mais cette fois-ci…

Quinze minutes plus tard, j’entends crier: ça couine à tout-va dans la carrière! (et non, ce n’est pas la voix ni l’intensité de Upsie: ça nous change notez bien). Ca couine avec une telle force que j’accours pour voir ce qu’il en est.

Et voilà que je découvre Pirate en train de parader au passage au ras de Pépito qui, las de cet envahissement pas si amical, et surtout beaucoup trop présent et énergique, finit par rétorquer à coup de ruades puissantes mais presque étonnées de devoir taper un ami. Pirate arme aussi et réplique, tout en évitant les coups, et se remet à parader, puis il flaire Pépito, lui re-couine dessus…
Pépito est poussé à faire respecter son rang hiérarchique mais ne veut pas y aller trop fort tandis que Pirate met tout son coeur à impressionner celui qui était son ami.

Ouh là là! Le torchon brûle entre ces deux-là!
Que se passe-t-il? Pourquoi Pirate remet-il en question la hiérarchie établie, qui permettait des relations amicales sans conflit?

Et là…
je vois…
Youpi qui s’approche et Pirate qui se remet aussitôt à passager autour de Pépito et zou, Pépito agacé se retourne et tape fort tandis que Pirate esquive et tape aussi…

Ah…
l’irrépressible besoin d’avoir sa famille rien qu’à soi quitte à perdre ses amis!!

Pirate avait pris l’habitude que Pépito n’approche plus Youpi grâce aux clôtures, attribuant sans doute cela à une crainte de la part de Pépito. Et tout d’un coup, ce midi, il vient de se rendre compte que ce n’est plus le cas! il ne comprend pas que Pépito soit là! si près de sa Youpi! il entend y remettre bon ordre… mais ce n’est pas lui le chef des deux!!
Boudu qu’il est beau en petit entier qui parade!
Boudu que c’est idiot comme conflit!
Allez zou, j’attrape Youpi et je la mène dans l’étable.
Et voici Pépito et Pirate qui broutent sous la clôture côte-à-côte, ne sachant plus trop pourquoi ils se disputaient, essoufflés, se méfiant encore l’un de l’autre tout en recherchant leur amitié commune.

Pfff…
J’ai eu peur, j’ai cru un moment que le torchon brûlait vraiment entre ces deux-là!

Bon, conclusion de cette brève expérience: Pirate (et je me dis, Guismo aussi…) risque d’être malheureux quand on remettra tout le troupeau entier ensemble, puisqu’il y perdra le sentiment d’avoir Youpi pour lui.
Il faudra surveiller un peu quand même ce jour-là, en restant au milieu en garde-fou, ou y aller progressivement…

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