Communication intuitive, acte 4

Petit-à-petit, j’ai pu vérifier de diverses façons que la communication intuitive est vraiment présente auprès de nos soigneurs habituels.

Par exemple, pour Eclipse, suivie aussi bien par M. Vespertini que par Mme Lombardini, les propos étaient concordants quant au fait que son âge n’était pas un handicap pour l’équitation de haut niveau, mais que la dernière saison l’avait quand même pas mal secouée (l’apprentissage du piaffer) et qu’elle aspirait à revenir à des valeurs plus ‘naturelles’.
(NB: ce n’était pas la technique qui était mise en cause, mais mes tâtonnements successifs)

Pour Quinto, l’un comme l’autre décrivaient un cheval refusant le contact de l’homme, comme en dépression, trop trahi, maltraité, ne voulant plus faire confiance, quel que soit l’amour ou l’espoir offerts au club. Il lui fallait son humain à lui. Et si cet humain souhaitait le monter, il le faudrait un peu risque-tout, qui aurait bien voulu faire avec lui la seule chose qui l’intéressait encore: des balades sportives, sans attente de performances quelles qu’elles soient. Ah oui, et les deux soigneurs parlent de coups sur la tête, sur l’arrière qui l’ont profondément marqué, et d’une castration que lui n’a jamais bien vécue (tensions physiques encore palpables).

M. Vespertini comme Mme Lombardini ne se sont toujours pas rencontrés (même une fois où ils étaient en même temps au club! mais leurs séances de soins ne se sont jamais finies au même moment) et ne se connaissent chacun que de réputation.

M. Vespertini m’avait dit qu’Eclipse me conseillait de boire plus l’été dernier.
Ou qu’elle allait craindre l’humidité (chose dont je me doutais), ou que ses pieds allaient être sensible durant l’hiver à venir (gale de boue ou immobilité) et qu’elle risquait sérieusement d’être limitée et handicapée de ce fait.

Cependant, c’est surtout Mme Lombardini, spécialisée dans la communication intuitive, qui a eu l’occasion de nous amener de belles surprises.

– Par exemple, pour Ubac, elle nous a récemment fait part de son acceptation d’être monté, comme pour voir.
Et en effet, Ubac s’est correctement comporté lors des dernières vacances et a permis que l’on monte sur son dos tout-à-fait normalement. Un vrai cheval normal. Bon, cela ne s’est produit que deux fois, à suivre donc…

– Pendant une séance avec Ubac, Tara était présente.
Et trois choses sont sorties de ça. Primo, Tara est sans concession envers son petit frère Ubac et ne comprend pas son attitude envers les humains. Deuxio, Tara déteste les jambes rigides. Et tertio, Tara fond littéralement devant les petits d’homme: même qu’au plus c’est petit, au plus c’est craquant.
Bon. Alors, pour le deuxio, en fait, j’avais eu la cuisante expérience passée suivante: un jour, lorsque deux personnes sont venues essayer Tara pour éventuellement l’acheter, cela s’est en quelque sorte mal passé. Ces personnes n’ont jamais réussi à faire avancer Tara. Du tout, ou alors avec une difficulté inouïe. Surprise et même un peu agacée contre la situation, j’ai monté Tara devant les personnes, et Tara a répondu, mais de mauvaise grâce, à mes sollicitations. Aussitôt remise dans de meilleures dispositions, je l’ai fait ré-essayer aux personnes en leur expliquant que non, il ne faut pas agir avec les jambes en permanence. Impossible… les personnes sont trop conditionnées à agir en permanence, Tara s’est remise en off. Bon, voilà, elle l’a dit par Florence Lombardini: les jambes béton, c’est niet.
Et pour le tertio… il a suffit de faire confiance en Mme Lombardini et un jour où Tara était très très impatiente à l’attache (lors d’un stage de parage naturel), une enfant est venue près d’elle et vvzzzou, v’là-t-y pas notre boule de nerf du moment qui se transforme en guimauve…
Cette expérience, moults fois répétée, a permis à pas mal d’enfants en manque de gros roudoudou de se coller à cru sur la belle noire, tandis qu’elle acceptait patiemment, maternellement, que ça lui agrippe les poils et que ça gigote sur son dos! Ca alors! Jamais, sans l’intervention de Mme Lombardini, je n’aurais autorisé que des enfants si petits grimpent sur la belle et vive Tara.

– Tandis que nous n’avions que parlé de son avenir sportif et de technique équestre, ainsi que du moteur qu’est Eclipse dans tout mon cursus professionnel, Mme Lombardini m’a dit qu’Eclipse regrettait le temps où nous allions nous baigner dans les grandes étendues d’eau calme (l’Etang de Berre, donc). Woooowww! D’où ça sort, ça!? Comment elle sait qu’on a vécu ça?!
[C’est donc Sabrina qui nous a emmenées gouter cette petite madeleine de Proust. Et je ne crois pas qu’Eclipse ait été la seule à se faire plaisir 😉 Merci Sabrina!]
Toujours sur cette séance, alors que nous avions fini et partions du box pour aller dans le club-house, Eclipse a fait part d’un fantasme passé, un étalon noir magnifique: aussi beau et qualiteux que ceux des jeux olympiques de Dressage… Excusez du peu!
Damned! Je suis découverte! En effet, j’ai dû passer au moins trois années consécutives à feuilleter plein de catalogues d’étalons de Dressage (prêtés pour la plupart par Erika). Par ailleurs, je n’avais aussi eu d’yeux que pour Totilas durant quelques mois, me renseignant sur les coûts et les modalités pour faire inséminer Eclipse de cet étalon… Depuis, j’avais choisi un poney de loisir pour une première gestation à un âge avancé et Vanpass est né, et puis il y a eu la formation de l’Ecole de Légèreté, et enfin, il y a eu Dylan Mansolein. Aux oubliettes, les étalons de luxe pour la belle Louloute!
Comment, comment Eclipse a pu avoir vent d’un étalon noir de Dressage qu’elle n’a jamais croisé, pas même en poster, et que j’avais seulement vu sur l’écran de l’ordinateur à la maison? Hein? Comment? Elle voit par mes yeux à distance donc?
Nan mais sur quelle planète on vit?

– Edit mars 2015: lors du débourrage d’un Mérens qui utilisait violemment sa puissance de fuite ou d’opposition passive plutôt que son cerveau pour répondre à mes sollicitations pourtant ‘normales’, fort dépitée par ce comportement inhabituel qui durait trop dans le temps, j’ai fait appel à Mme Lombardini.
La communication intuitive demandée à Mme Lombardini l’a étonnée elle-même. Elle m’a déclaré: “Euh… c’est très très surprenant! C’est la première fois que je vois ça! Il est… euh… primitif… il n’a pas de ressenti propre. Il ne sait pas ce qu’il ressent parce-qu’il ne se positionne pas vers les sentiments. Ni joie, ni tristesse, ni envie, ni colère… non, il ne parle pas de ressenti, il ne voit pas ce que c’est, parce-qu’il est émotionnellement… limité? ça alors! Il ne comprend pas, ne veut pas comprendre et il s’en fiche. Lui, il veut juste marcher des heures durant, dans des endroits isolés, même sans autres chevaux, et s’il a affaire à un humain, il veut qu’on l’empoigne, qu’on lui impose clairement, qu’il n’ait pas de question à se poser, pas à réfléchir, il veut un homme puissant, lourd, costaud, sans état d’âme, calme et solitaire.”
Ah ouais… tout moi lors du débourrage, quoi… :-/ mais ça colle exactement au personnage à qui j’avais eu affaire!

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