Nos amies les plantes: les Chênes

J’allais m’atteler à un article sur le sujet quand je suis tombée sur un très bon article bien documenté, que vous trouverez en intégralité ici:

http://www.techniquesdelevage.fr/article-les-glands-de-chene-et-les-equides-ane-cheval-poney-112306880.html

Notre Pony a payé de sa vie son addiction, non seulement aux glands de Chêne mais aussi aux jeunes pousses de Chêne dont il était friand (et qui sont tout aussi redoutables).
Sauvé in extremis, mais avec 3/4 de rein détruits, et un foie en berne, il vivra tout-à-fait bien ensuite, mais il succombera plus tard à la première tuile venue (paille coincée dans ses intestins).

A l’article ci-dessous, qui est un extrait (donc très incomplet) copié-collé du site Techniques d’élevage,
je rajouterai que tous les Chênes sont toxiques sauf trois il me semble (renseignez-vous sur ce site pour plus de sûreté): le Vert, le Blanc et le Liège.

Quand ils jonglent, selon l’année, entre problème nutritionnel et intoxication…

Des chênes dans un pré ou un paddock, cela n’a rien d’inhabituel et à la bonne saison, les glands tombent par centaines au sol. Ils y restent alors entre 6 et 18 mois selon l’espèce ou la sous-espèce qui les a produits.

Les glands qui y restent le moins, ce sont les glands doux.
Les glands qui y restent le plus longtemps, ce sont les glands amers.

L’amertume des glands est due aux tanins hydrolysables, souvenez-vous, les tanins toxiques (« Tanins : de la gêne nutritionnelle à l’intoxication »).

Les glands doux contiennent donc des tanins condensés mais peu de tanins hydrolysables, et inversement pour les glands amers.

Certains arbres donnent des glands amers, d’autres des glands doux.

Mais certaines années, les glands doux deviennent amers et les glands amers deviennent très amers.

Mieux encore, certains arbres en donneront des doux alors que leurs voisins de la même espèce en donneront des amers.

Le taux de tanin hydrolysable n’est pas stable d’une année sur l’autre ou d’un individu à l’autre.

En effet, (………………………………………………)

Ainsi, un chêne en parfaite santé, lors d’une bonne année, qui produit des glands doux, les aura très doux. Il aura donc des glands susceptibles d’attirer les équidés qui n’y ont pas encore goûté.

Les glands lessivés par des mois de pluie sont aussi très appétissants car on ôte les 0,1 à 8,8 % de tanins pour ne garder que cette formule :

  • 8,7 à 44,6 % d’eau,
  • 2,3 à 8,6 % de protéines,
  • 1,1 à 31,3 % de lipides.

Intéressant, non ? En tout cas, c’est l’avis de certains propriétaires qui engraissent leurs chevaux aux glands de chêne. Et pourtant, ils prennent un risque non négligeable.

Prenons un exemple

Un cheval goûte aux glands en choisissant les plus doux. Ce sont donc des glands qui contiennent très peu voire pas du tout de tanins hydrolysables.

Il en mange, les tanins se fixent aux protéines que le cheval avale par ailleurs. Il profite de moins en moins de sa ration, manque de protéines, maigrit et se trouve attiré par cette source facile d’énergie.

Le bon goût des glands, lui fait en manger de plus en plus, le manque de choix le pousse vers un peu plus amer. Les glandes salivaires du cheval s’activent, produisent des protéines pour capturer les tanins et prennent en volume.
(……………………………………………………………………)

Le cheval, par habitude, ira en manger. Mais cette fois-ci, il y a trop de tanins pour la salive du cheval.

C’est l’intoxication, une intoxication qui pourra être suivie de beaucoup d’autres avec des conséquences qui dépendront des doses qui passeront la barrière intestinale :

  • la dépression,
  • la fatigue permanente,
  • la moindre résistance à l’effort,
  • la déshydratation,
  • le pica (le cheval se met à manger des choses non-consommables : boue, crottins, sable…),
  • l’anorexie,
  • l’anhydrose (absence de sudation),
  • le poil rugueux,
  • la colique aiguë,
  • la néphrite (inflammation du rein),
  • l’émission fréquente d’urine,
  • la constipation puis les diarrhées sanglantes,
  • la mort.

Le raisonnement est le même pour l’âne et le poney.

Conclusion

Avoir des glands de chêne à disposition des équidés, c’est laisser leur vie à la merci du moindre changement de climat, de la moindre attaque de parasite ou de la moindre maladie atteignant les chênes.

C’est aussi être sûr que les chevaux ne quitteront jamais ce pré, auront toujours un accès égal aux chênes, ne rentreront jamais assez longtemps au box pour se déshabituer. Et qu’on garantira l’apport en cas de manque de glands.

Si on accepte toutes ces contraintes et le risque d’intoxication régulier voire fatal, alors oui, les glands de chêne sont très bien pour engraisser les équidés.

(…………………………………………………………………………….)

A bientôt,

Anne KAEFFER

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Une pensée à propos de “Nos amies les plantes: les Chênes

  1. Merci pour ce super article, je ne connaissais pas ce site.
    Je comprends enfin les vrais raisons du décès de la mère de Ganaëlle il y a 14 ans!

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