Vitamine: ses progrès, ses doutes

Notre petite Vitamine, débourrée par Patricia, a intégré les reprises à dose homéopathique au début.
Semaine après semaine, et passé le moment de surprise concernant la durée des séances, et le changement de cavalier, notre jeunette a fini par accepter toutes ces variantes avec moins d’inquiétude.

Puis elle a tenté des cours d’un plus petit niveau. Mis à part une ou deux séances éprouvantes pour elle (injustice des coups de cravache mal dosés, des actions de tourner mal prévenus, trop brusques, etc.), elle s’y est plutôt bien adaptée.
Il a fallu pas mal de séances quand même pour qu’elle s’habitue vraiment.
Alors elle a pu passer pour la première fois, ce mercredi, à une journée complète de travail.

Hé ben c’était dur, hein!

D’une part, ça fait long sans être libre dans un paddock avec les copains.
D’autre part, la ptichoune, même si elle a fini avec un cours de bon niveau, alors la difficulté ne vient plus des ordres reçus (au contraire, cela la rassure, c’est clair et posé), mais… de la séance elle-même! C’est qu’elle n’est pas encore bien entraînée, notre petitoune! Elle n’a pas une once d’endurance! 🙂

Mais écoutons ce que Vitamine a à nous dire…

On est d’abord attachés trop près les uns des autres dans l’étable.
Et trop près des copains-dominants dont je crains les coups de dents ou de pied!
Mais aussi trop près des copains-dominés que je mettrais volontiers hors des lieux, sans autre forme de procès!
Et je dois accepter tout ça sans avoir le droit de manifester mon agacement. Pô facile!
Et si j’oublie, boudu, Ghislaine elle intervient de suite fort! Alors c’est sûr oui, je ne pense plus du tout du tout à régler mes problèmes de hiérarchie!
Heureusement il y a du foin. Et aussi le pansage, qui, si il est bien fait (avec des vrais morceaux de grattouilles pour nous faire plaisir) peut même être agréable!

Ensuite, fini le casse-croûte – zut, j’ai jamais fini quand on y va! – et bonjour la carrière.
Pendant le cours, des fois, je passe à côté d’un copain-dominé, et je suis choquée de noter qu’il se permet de ne pas se pousser quand j’arrive! Rhââlàlà, ça me démange de lui réexpliquer la bonne conduite qu’il doit tenir: s’écarter de moi! et vite! Mais sitôt que je plaque les oreilles pour ce faire, je me fais rappeler à l’ordre.
D’autres fois, on me demande de rester près d’un copain-dominant… Et là, j’ai le trouillomètre à zéro! Les chocottes! Bref, j’ai peur. De me faire attaquer. Et pourtant, je ne le mériterais pas, je ne fais qu’obéir à mon cavalier… Alors dans ces émotions vives, mes oreilles se plaquent aussi, mais pas de colère: non, mais de malaise oui…

Il nous faut d’abord jouer en carrière avec un enfant à pied (on dit cavalier chez les humains parce-que l’enfant a un gros casque sur la tête) qu’il ne faut pas trop malmener (rhôô, je mordillerais bien un peu, ou on pourrait galoper en ruant? ou cabrer un peu? non? zut…).
Enfant qu’il faut un peu écouter, et qui des fois n’est pas très clair.
Puis il me faut ensuite être sage et attentive à ses consignes une fois que je suis sous sa selle.

Des fois, je fais tout bien, je suis la plus forte, et pourtant, au lieu de juste me prévenir qu’il va falloir tourner, c’est dur, on me tire fort sur le nez… je crains ça, des fois, ça me révolte et je n’ai plus envie de tourner! Mais je le fais quand même… pour le moment.
Mais si cette brusquerie continue, je vais en avoir peur et quand la rêne tirera d’un coup, je vais la fuir donc tourner… de l’autre côté! Demandez à Upsie… Upsie, maintenant, même si c’est bien demandé, elle ne veut de toute façon plus obéir. Ou alors il faut que le cavalier montre dès le début la douceur et la fermeté d’un cavalier attentif et qui anticipe bien… Alors elle redevient pour un temps merveilleuse de douceur…

Le pire du pire, c’est quand mes cavaliers me grondent parce-que je tarde à obéir à leurs jambes (jambes qui commencent au bassin)…
et mais que lorsqu’ils freinent, ils serrent leurs jambes!!
Alors moi, forcément, je fonce: j’ai bien compris que ne pas avancer faisait arriver la cravache!
Mais au plus j’avance, au plus ça me tire sur le nez et au plus les jambes se serrent… Je suis vraiment vraiment déboussolée!
Ce n’est pas logique, je n’y comprends rien quand ça arrive avec certains cavaliers, et je ne sais plus si je dois être terrorisée ou choisir ma désobéissance: soit je ne m’arrêterai plus, soit je n’avancerai plus quand les jambes se serreront ensuite…

Heureusement, il y a des cours où je me régale, où je comprends tout, où du coup tout me va bien. Bah, parfois je ne suis pas attentive et j’oublie de répondre, mais vraiment, c’est pas exprès.
Ou quand c’est exprès, oups, on me réexplique vite ce que je dois faire et je m’applique. Je reçois des caresses et de vrais câlins d’amour, des remerciements du cœur, ça me rend fière d’avoir été appliquée. C’est bon de sentir la gratitude de celui pour qui on a tout donné!
Ça fait grandir: même un petit poney se sent cheval géant, quand il est encouragé et admiré pour ses efforts!
Merci, mes cavaliers, de prendre soin de moi et de ce que je ressens!

Alors oui, là, ça vaut le coup, même d’être poney de club… 🙂

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