Nos amies les plantes: la prêle

La prêle (Equisetum), cette si jolie plante qui pousse en des lieux humides (bords de fossés, etc.), et qui est connue pour tous ses bienfaits thérapeutiques…

Il est certain que les chevaux peuvent en manger quelques bouchées sans risque.
Oui mais.
A condition toutefois que ce ne soit pas tous les jours, que ce ne soit pas pour le cheval une gourmandise (voir Arob@se), que ce ne soit pas la seule verdure accessible, que ce ne soit pas dans le foin où elle est plus appétente, que ce ne soit pas non plus hors de notre contrôle…
Cependant, des propriétaires déclarent que leurs chevaux atteints d’arthrose ou d’arthrite, se soignent raisonnablement, de leur propre initiative avec ces plantes, sans s’en gaver, uniquement en période inflammatoire ou douloureuse. Si.

Voici des extraits choisis sur ce site.

“La présence des espèces du genre Equisetum dans les pâturages n’est pas préoccupante, étant donné que ces plantes sont habituellement peu consommées du fait de leur forte teneur en silicate et de l’abondance d’autres plantes fourragères plus appétentes. Toutefois, l’ingestion de foin qui en contient peut provoquer des empoisonnements. Si la prêle est fauchée, séchée et mélangée au foin dans une proportion qui représente 20 % ou plus de la consommation de matière sèche du cheval (1), une intoxication peut survenir en moins de 1-4 semaines.”

“Les symptômes d’intoxication à Equisetum sont surtout observés chez les chevaux jeunes en pleine croissance, mais des cas d’intoxication ont aussi été signalés chez des vaches et des moutons. Les symptômes se manifestent lentement au début. Les premiers signes de l’intoxication peuvent être un piètre état général, une perte de poids (sans perte d’appétit particulière), une diarrhée et une moins bonne coordination des mouvements. Si elle n’est pas traitée, l’intoxication progresse jusqu’à provoquer une perte de contrôle musculaire, une démarche chancelante et des problèmes d’équilibre sévères. Le cheval est sujet à devenir agité et nerveux par suite de son incapacité à maîtriser ses muscles. Il peut rester étendu, incapable de se lever, peut être saisi de crises et peut finir par mourir d’épuisement en moins de 1-2 semaines environ.”

Sur ce site fait par une vétérinaire, la prêle est donnée toxique dans le fourrage dès qu’elle est régulièrement présente à plus de 5% dans la botte.
Et 5%, c’est pas des masses…

Bon, certes, on a l’anti-dote: administration de vitamine B1, mais tout de même, ça fait pas marrer.

Dans un centre équestre où j’ai travaillé, à une époque où je ne connaissais pas les méfaits de la prêle, nous avions tout un stock de foin avec plus de prêle que de graminées. On ne connaissait d’ailleurs même pas le nom de cette plante.
L’agriculteur nous avait lancé: “Bah, c’est bon pour les articulations, c’est enrichissant pour le sol, ça peut pas être mauvais, et vous verrez, ils adorent!”.
Forcément, nous avons un jour trouvé la petite Laïka, complètement immobile et tremblante, le regard perdu, hyper-réactive à tous les sons et mouvements mais incapable de faire un pas. Avec le véto, nous l’avions trainée à l’ombre en la tirant par le licol et par la queue tant bien que mal. Elle ne faisait pas un pas.
C’était impressionnant, elle était comme pétrifiée et prise de tremblements à chaque stimulus.
Ce jour-là, le véto l’a sauvée en la traitant au cas où contre les moisissures de pain, puisque dans ce club, le pain n’était pas sérieusement sélectionné et du pain moisi de vert avait été distribué.
En quelques heures, elle a repris ses esprits et a redémarré sa vie tranquillou, un peu sonnée quand même.
Elle est morte quelques mois après que j’aie quitté ce club, sans doute de ça, puisque la relation entre le fourrage et les symptômes n’avait pas été faite, et que le club a sans doute racheté le même fourrage à la même personne.
Deux autres chevaux sont morts aussi, en plus de cette ponette, à la même période. L’un de coliques de sable, mais l’autre?

Actuellement nous avons chez nous des bottes de foin contenant de la prêle.
Quand cela est raisonnable, nous distribuons ce foin dans un parc, en l’état, en veillant à ce que les bottes suivantes soient exemptes de prêle.
Ou bien quand nous avons beaucoup de bottes à mettre dans un parc, nous faisons en sorte qu’il y en ait nettement plus de bottes sans prêle qu’avec, et veillons si possible à ce que la botte avec prêle soit répartie en divers endroits.
Et en cas de doute, ou encore lorsque le doute n’est plus permis, voilà ce qui arrive: une allumette prend feu…

Prêle bénéfique ou tueuse Trop de prêle, foin éliminé

Un fait encore non signalé dans les écrits mais qui s’est produit chez Virginie sur sa jument Manon et son poulain Bluenam, et qui a été confirmé par notre vétérinaire commun Julian Deroubaix: la prêle, riche en silice, a créé des désordres rénaux douloureux chez ces deux chevaux (sortes de calculs de silice je suppose, qu’il a fallu dissoudre). Symptômes qui ressemblent à ceux développés par Arob@se suite à un accès au foin avec prêle… Chaaaance!

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3 pensées à propos de “Nos amies les plantes: la prêle

    1. Oui, beaucoup trop!
      C’est dépitant, d’acheter du foin très très joli, de voir quelques brins de prêle, de prendre quand même les bottes à l’agriculteur parce-que bon, le foin est chouette et ce ne sont pas quelques tranches de prêle qui vont poser problème…
      … et d’en jeter (brûler) une (bonne) partie au final, parce-que dans le dedans des tranches, bien cachés, ce sont des nids complets de prêle qu’on trouve…
      On a une remorque complète de foin dans ce cas, où selon les bottes, la quantité est acceptable, et selon les tranches ou les bottes, c’est juste bon à brûler vu qu’on n’a pas le temps de trier…
      🙁

      1. A ce propos, les bottes de foin sous le tunnel côté Nord ne doivent être données que par Pascale, Steph ou moi: ce sont celles qui sont pleines de prêle. Donc on n’en donnera que très peu à la fois… et des fois pas du tout pour être sûr sûr qu’on ne fait aucun mal à nos chevaux…
        Donc si vous vous servez, c’est côté Sud du tunnel ou sous le hangar à foin, merci!
        🙂

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