Bon, comme vous avez pu le noter ces temps-ci, il pleut plutôt souvent voire beaucoup.
Comme vous le savez, dans la région, le terrain est argileux.

D’ailleurs, pour ceux qui ont un terrain chez eux, vous avez pu noter que parfois on dirait même que les racines de l’herbe flottent dans la terre tellement c’est gorgé d’eau.

Que peut-on déduire concrètement de cela?
– si vous vous poussez en voiture pour laisser passer un véhicule qui arrive en face, d’une part vous risquez de vous embourber ou de glisser dans le fossé, d’autre part vous risquez de créer des ornières et de rendre impraticable le bas-côté aux piétons et même animaux qui y circulent voire s’y nourrissent. Donc à pratiquer sans vitesse excessive, sans coup de frein ni coup d’accélérateur…
[D’ailleurs, si vous n’aimez pas les piétons…]
– si vous vous garez sur l’herbe, la terre battue, etc. chez des particuliers, vous allez arracher l’herbe qui ne tient pas (donc mettre la terre à nue, la rendre glissante en cet endroit, et y limiter la réabsorption d’eau puisqu’il n’y a plus de racines), créer une ornière qui est ensuite quasi-irréparable. Vous avez alors laissé pour des années la trace de votre passage saccageur chez ces gens: une cuve qui se remplit d’eau à chaque pluie, un trou dans lequel il y a toujours risque de chute, d’entorse, etc.
[D’ailleurs, si vous n’aimez pas votre voisin, ou votre belle-maman…]

Mais alors, s’il a plu la veille, et qu’aujourd’hui il fait beau, je peux de nouveau rouler dans l’herbe ou y faire galoper mon cheval?
Ma foi, si le terrain était dur comme du béton avant, oui.
Mais s’il a plu des trombes d’eau, ou s’il a plu sur de longues durées, ou si quelqu’un a déjà préalablement saccagé cette terre (fait des trous dans laquelle l’eau stagne, maintenant ce lieu imbibé plus longtemps), non. Il va parfois y en avoir pour des semaines avant que la terre ait absorbé l’eau et que la portance soit rétablie.
Si vous laissez trop d’empreintes, elles vont se remplir d’eau, et cela prendra d’autant plus de temps pour que le terrain sèche. Et il sèchera avec les empreintes, donc risque d’entorse pour vos équidés comme pour vous. Si vous n’avez pas su être raisonnable, ce n’est pas en semaines que cela se comptera avant de pouvoir batifoler dans la campagne (s’il ne pleut pas par la suite!) mais en mois!
[D’ailleurs, si vous voulez vous faire interdire à vie la circulation dans les champs agricoles…]

La terre, ça vit, et ça impose le respect, sans quoi ça vous condamne à ne plus mettre un pied dessus en tout confort.
Ca vous apprend la patience et le le rythme de la vie en général.
La terre, ça n’a que faire de nos impératifs, de nos envies.
Ce n’est même pas en faisant un caprice qu’on peut obtenir une terre plus conciliante… J’ai déjà essayé.

Bon, mais quand le terrain est déjà saccagé?
Ben, impossible d’y mettre quelque véhicule que ce soit dedans.
Adieu voiture, tracteur, vélo, voire brouette!
Bonjour les bottes de pluie et les petits bras costauds s’il y a du matériel ou du foin à déplacer.

Pour ce qui est de naviguer dans les paddocks boueux et profonds…
Une paire de bottes est devenue indispensable, les bottines sont vite submergées.
Ne pas se poser de question, quand faut y aller, faut y aller!
Marcher les jambes écartées pour ne pas vous faire remonter la boue jusqu’à l’entrejambe par frottements.
Ne pas rester immobile pour ne pas avoir les pieds collés au fond.
Si vous vous êtes collés les pieds par ventouse boueuse, prenez le temps, vraiment, d’assurer votre équilibre et de décoller votre semelle, en tirant aussi avec vos mains sur le haut de la botte. N’oubliez pas que l’autre botte est aussi collée et que décoller le premier pied entraine un déséquilibre que votre deuxième pied n’arrivera pas à assumer… La présence d’un ami est souvent salvatrice.
Si rien n’y fait: retirez le pied de la botte. Otez vos chaussettes pour les garder sèches. Remontez votre pantalon. Faites un bain de boue le temps de sortir vos scregneugneu de bottes de là. Une fois à la douche, vous pourrez vous nettoyer, vous sécher, et tout réenfiler au sec.