La plus belle, la plus gentille et la plus intelligente de toutes les brebis du monde a su s’adapter au poney-club en moins de temps qu’on ne pouvait l’imaginer.
Cependant, nous sommes d’assez mauvais compagnons en tant que moutons, nous autres les humains! En effet, nous ne passons guère de temps à brouter, et bien que nous ruminions aussi (si, allez, elle est bonne), nous ne le faisons pas couchés tranquillou, à moitié endormis sur un carré d’herbe.
Et Bar’Quête ne veut pas rester seule, sans nous voir, donc elle est obligée de nous emboiter le pas et donc de ruminer debout, en marchant.
Or nous bougeons beaucoup… Un peu de théorie en salle, un peu dans la carrière, un peu à nourrir les chevaux, un peu ici, un peu là…
Bon, elle s’adapte, c’est sûr… mais ça fait un peu mal au cœur pour elle qu’elle ne puisse jamais avoir ce moment couchée auprès d’une autre brebis.

Alors voilà. On a trouvé une brebis de son âge (pas encore un an, donc agnelle; si elle avait eu plus d’un an mais moins de deux ans, on aurait dit une antenaise – oui bon c’est moche, et alors?! ).
Bar’Quête a pris la voiture pour aller elle-même chercher sa nouvelle copine. Elles ont fait connaissance là-bas, loin dans le Gers, ce midi.
Tout d’abord, Bar’Quête a eu peur de la jeune brebis. Mais quand elle a accepté de la flairer, elle a poussé un long soupir de soulagement et d’apaisement. C’est là, et seulement là, que j’ai su que je ne m’étais pas trompée; que cette jeunette serait bienvenue pour rendre la vie de notre douce brebis plus ‘logique’ ovinement parlant, moins stressante.

La nouvelle copine de Bar’Quête, en plus de Biwann s’entend, est une agnelle née le 2 mars 2012, ayant grandi avec sa jumelle (déjà casée ailleurs), ses deux parents, d’autres moutons. Tous des Ouessants, blancs ou noirs. Elle, elle est blanche. Enfin presque. Et elle est petite comme une vraie Ouessant. Elle a une voix peu mélodieuse comme une Ouessant. Et elle a trouvé en Bar’Quête un refuge aussitôt qu’elles se sont rencontrées.
Bar’Quête venait de faire beaucoup de route, il ne lui en restait pas moins son humain à suivre paisiblement.
La petite (en taille), elle, était chez elle mais isolée de sa famille; et chez un mouton, la solitude, ça n’est pas possible.
Mieux vaut une inconnue que la solitude.

Elles ont voyagé ensemble. Bar’Quête a moins souvent vérifié ma présence au cours du trajet. Elle s’est même couchée quand sa copine s’est couchée. Bref, notre douce brebis se sentait moins seule à rester avec sa copine.
Ladite copine, elle, grinçait des dents de stress (comme Bar’Quête quand elle avait passé ses premiers jours avec nous). Mais elle a été sage comme une image durant tout le trajet.

Sitôt arrivées, j’ai voulu les mettre en box. Mais dès le débarquement, la nouvelle s’est collée dans les jupes de Bar’Quête, alors j’ai tenté… notre première balade! Presque trop facile, cette balade, à une frayeur près: la Ouessant s’est soudainement désolidarisée de nous en bêlant de toutes ses forces comme si elle se lançait à la recherche de sa famille. Quel crève-cœur! Elle a filé, 10m, 20m, 30m… Bar’Quête ne réagissant pas, je me suis inquiétée: et si elle prenait peur de nous, si elle nous perdait de vue?! Nous avons démarré à ses trousses lentement. Et là, la Ouessant, toujours bêlant son désespoir, nous a comme ‘retrouvées’. Elle s’est finalement retournée à nouveau vers Bar’Quête dans un retour douloureux et déçu. Pauvre petit chou. Bar’Quête l’a gentiment accueillie et elles ont fait une amorce de ‘tête contre tête’, du genre “Copines? oh oui, copines!”.
De retour, zou, au box. Puis Pascale nous a accompagnées pour une deuxième balade plus tard. En voici quelques bribes: