Avoir son cheval

L’achat

Concrètement, cela va du prix dit ‘de la viande’ (soit 600 à 800€ pour un petit cheval ; mais à ce prix demandez-vous sérieusement où sont les vices cachés !) à des dizaines de milliers d’euro, selon les origines du cheval, sa race, son dressage, sa robe, etc. Si les origines ne sont pas connues, on peut raisonnablement trouver le cheval de sa vie pour moins de 3000€.

Les frais inhérents à l’achat

Une visite vétérinaire d’achat vous coûtera environ 150€ pour vérifier qu’il n’y a pas de problèmes d’arthrose sous-jacent, de boiterie à venir dans les prochains mois, de cécité, d’asthme, etc. rendant le cheval définitivement inutilisable (ceci vous évitera les frais vétérinaires exponentiels pour le soulager…).

Il vous faudra peut-être compter aussi la visite d’un professionnel (moniteur ou entraineur) pour vous assurer que le cheval est bien conforme à vos attentes. A l’heure ou au forfait ? Aucune idée…

Quant à la castration, c’est minimum 150€, jusqu’à 250€ selon les praticiens.

La nourriture

Prenons un petit cheval de 400kg. Il mange chaque jour minimum 8kg de foin, donc partons sur 10kg, vous serez à temps de diminuer si vous en faites un obèse, mais j’en doute.

Soit, une demi-botte de foin (de 20kg) par jour, donc 15 bottes de foin par mois. Soit actuellement presque 45€, transport compris. Sans compter le foin moisi, le foin plein d’herbes nocives que vous brûlerez, le foin gaspillé dans la gadoue qu’il faut redonner, etc. Bref, on avoisine les 50€ par mois, juste en miam-miam de base.

[Edit: le prix du foin a doublé sur l’hiver 2012 Yell]

NB: pour un cheval de 800kg, c’est 16kg de foin par jour ; un cheval de 150kg (si ça existe, ça s’appelle un ponain, oups, un poney 😉 ), 3 kg de foin par jour… Hé si, c’est vraiment proportionnel, et on rajoute un peu par rapport aux doses préconisées qui sont un poil ‘justes’; on peut aller jusqu’à 30% de plus si besoin est, voire passer à volonté si le cheval le nécessite (les anxieux qui brûlent les calories, les sportifs, les ados qui mangent comme dix et restent maigres comme des asperges, les…).

Et le grain: si vous souhaitez en donner, ou si l’état du cheval le nécessite, ou si le foin est de mauvaise qualité, ou si le cheval travaille beaucoup,  blablabla. Que ce soit de l’orge achetée chez le paysan du coin, des mélanges sophistiqués (mais nécessaires selon les cas), etc. cela peut vous coûter de 0 à 20€ supplémentaires par mois.

A cela se rajoutent les compléments alimentaires, les blocs de sel, le son, les friandises diverses.

Vous en êtes pour 60 à 100€ par mois en fonction des besoins de votre cheval de 400kg ou de vos envies (si, allons, soyons honnêtes, nos envies pour eux, de choses dont il n’ont pas besoin, coûtent souvent cher).

Les frais vétérinaires

Ah, là, peu importe la taille de votre équidé, les frais sont les mêmes.

Vaccination : entre 30 et 60€ selon le vétérinaire (deux la première année puis une fois l’an).
Puis toutes les petites visites pour des blessures anodines, une toux, une diarrhée, etc. qui vous soulagent de 45 à 150€ à chaque fois.

Et puis le cas, espérons que cela n’arrivera jamais à votre cheval, du gros accident, qui va coûter au bas mot de quelques centaines à quelques milliers d’euro (ex: Qavale, Pivoine, Hifrane, Isba,  Vitamine, et j’en oublie).

Les frais de pharmacie

Toujours avoir un antibiotique (15€), un antispasmodique (25€), un anti-inflammatoire (cher aussi), des désinfectants, des bandes, un thermomètre, etc. Les produits inutilisés doivent être changés à la fin de leur validité.

Vous devrez vous plier au rythme de quatre vermifugations par an : entre 9 et 30€ le vermifuge. Mais chacun ayant sa spécificité, vous ne pouvez acheter à chaque fois celui à 9€. 😉 Bien essayé…

Les frais d’entretien autres

Le maréchal ferrant

Ferré des quatre pieds : entre 70 et 120€ tous les mois et demi, en fonction du cheval (de trait, de selle…), de ses particularités et problèmes à traiter, et de la région habitée.
Et ce, maximum tous les deux mois sans quoi vous risquez de provoquer une tendinite (hé oui, le sabot pousse plus devant que derrière et génère donc un fort déséquilibre d’aplomb).

Ferré des antérieurs, et paré des postérieurs : entre 50 et 75€

Paré des quatre pieds (pas de fer) : entre 30 et 50€

(ex : ma jument, n’a pas été parée en deux ans ; Nestor, lui, c’est au moins tous les 2 à 3 mois).

Le dentiste

Chaque année, vous devez faire voir la bouche de votre équidé (qui comprend des dents qui poussent en permanence !) par un dentiste. Entre 40 et 100€, selon le dentiste, et les soins à faire.

L’ostéopathe

Parfois, votre cheval chute lourdement, ou se fait malmener par ses congénères, ou semble boiter, ou encore le vétérinaire n’arrive pas à le soigner.
Alors, une visite chez un ostéopathe est indiquée.
Elle évite souvent qu’une articulation touchée ne développe de l’arthrose dans les années très proches (pensée désolée pour Carlit), ou qu’une forte contrariété ne détraque le foie puis les vertèbres en suivant, puis la locomotion. Elle évite qu’un cheval déclaré boiteux à cause des dorsales ne soit considéré condamné alors qu’il s’agissait en vérité d’un problème de diaphragme et de ferrure.
Les prix peuvent aller de 50€ si vous allez à l’ostéopathe, à deux ou trois fois plus cher si l’ostéopathe vient à vous.

les frais de pension

Il s’agit en général de : la nourriture et sa distribution, la location du box et d’un paddock, les trajets entre box et paddock, la paille, le curage du box, l’accès aux installations plus ou moins luxueuses.

Cela ne comprend pas les frais vétérinaires, ni de maréchalerie, ni l’application des soins vétérinaires à faire (injections quotidiennes parfois, cataplasmes à renouveler, etc.), ni quoi que ce soit.

Ils peuvent varier :

– de 150€ en général dans un parc sans abri, avec ou sans carrière, voire chez une bonne âme du coin qui ne saura pas voir si votre cheval a mal au ventre (urgence !), ou vous dire quand il est temps de vermifuger, etc.

– à 600€ voire plus quand votre cheval est au box la nuit, au paddock tout seul durant quelques heures de la journée pour se défouler, mis sous couverture selon la température, nourri au grain trois fois par jour, accès à un manège, etc.
Vous aurez là un cheval au confort, pas forcément le plus heureux (ils sont faits pour vivre dehors en groupe, et manger toute la journée des Graminées), mais théoriquement bien encadré. Vous payez le prix, mais vous achetez la tranquillité, ça n’est pas rien!
En revanche, à l’excès, vous pourrez même oublier son existence quelques mois tant que vous payez. Hum hum, oubliez donc plutôt de l’acheter si c’est juste pour dire à vos amis: “J’ai un cheval chez Untel, tu verrais Chéri, il est trop chou, je te le montrerai un jour en photo”. Un cheval n’est pas un faire-valoir, sauf quand on est riche et/ou qu’on se la pète. M’enfin, après tout, si vous payez sa pension et ses soins jusqu’à la fin de ses jours… 😉

Si vous ne le mettez pas en pension

Vous devrez lui trouver de l’espace, un compagnon de prairie (hé oui, un cheval n’est pas fait pour vivre seul), clôturer cet espace (500 à 1000€ l’hectare), y mettre un abri (300 à 600€ si vous investissez dans des planches solides, ce qui est le minimum avec des chevaux!), un électrificateur, un abri de stockage du fourrage.

Le deuxième cheval peut être à vous ou à quelqu’un qui cherche une pension. S’il est à vous, vous doublez les frais de nourrissage, à moins de prendre un tout petit poney. Dans ce cas précis, ne mégotez pas sur la clôture: une rangée de fil à 40cm du sol, électrifiée par un deuxième électrificateur sur secteur me parait indispensable pour ne pas courir derrière le poney en cavale (coûts supplémentaires valables s’ils vous évitent des conflits de voisinage, voire la responsabilité d’un accident sur la route).

Votre terrain vous obligera, à moins d’un ha/cheval, à un entretien régulier de la pâture pour que votre cheval se nourrisse partiellement grâce à elle. A trois ha/cheval, vous pouvez souffler, sauf si des plantes toxiques s’installent…

A moins d’un ha, ou si vous ne faites pas d’entretien de pâture, vous devez trouver le fournisseur de foin, vous faire livrer ou aller chercher le foin vous-même, nourrir et abreuver matin et soir chaque jour, par pluie, vent, -15°c, brouillard, mal à la tête ou pas, béquilles ou pas.

Enfin, pour vos absences, soyez assuré que le jour où vous vous serez correctement débrouillé  pour ne pas aller le voir, il aura cassé les clôtures, fait une colique, renversé son eau, coincé son pied dans une anse, se sera ligoté dans de la ficelle, se sera blessé l’œil avec le foin (si), ou je ne sais quel enchainement malheureux d’événements  incroyables qui aurait été évité ou limité si vous étiez passé (ex: que serait-il advenu de Une, le sabot postérieur coincé en hauteur dans les barreaux du râtelier en fer, si ses propriétaires n’étaient pas passés ce matin-là…).

Quant à vos vacances, elles seront inconcevables si vous ne trouvez pas quelqu’un de compétent et fiable pour prendre le relais.

Vous devez bien sûr apprendre à faire des injections, détecter une colique et savoir de quel type elle est, connaître les plantes toxiques, organiser vos vacances en fonction des personnes disposées à surveiller votre équidé chéri, continuer à l’éduquer et le monter régulièrement, connaitre la liste des véto fiables ou pas, onéreux ou pas, etc.

Parallèlement, votre véhicule, tenu propre au début, se changera irrémédiablement en fenière en moins d’un an, l’herbe se met même à pousser dans le coffre, la terre et les poils forment désormais une protection naturelle de vos housses contre la crasse. Pêle-mêle, on peut bientôt y trouver des ficelles de botte de foin, un vieux licol, un cure-pied très peu servi, du spray démêlant, de la bétadine, des morceaux d’isolateurs et le bout d’une rêne cassée entortillée dans un filet à foin.

Bref, réfléchissez vraiment à votre engagement en temps, en argent et en émotions, car, parfois, un cheval, ça se garde 30 ou 40 ans… Quel âge aurez-vous? Aurez-vous encore la santé pour lui, pardon leur amener leur botte de foin matin et soir?

Et ce n’est pas quand il sera vieux et inutile qu’il faudra le recaser: en général, ces chevaux-là finissent en steak dans une assiette. Même si on vous a promis-promis de bien le traiter : “oui mais on n’avait plus le temps alors un maquignon de bonne réputation l’a embarqué…” Mais non, pourquoi toujours penser à mal, penserez-vous, ce maquignon a des amis qui cherchaient justement un vieux cheval inutile, malade, ça tombait justement bien. “Et quel métier il a, l’ami de votre maquignon, pour pouvoir accueillir mon ex-cheval? Ah oui, boucher…” 😯
Ou encore: “ton cheval, t’inquiète, il sera dans un pré et ne nous coûtera rien, ça fera plaisir à notre gosse de le voir, on te le prend” et voilà ce qui peut se passer au bout de quelques temps

Franchement, vous prendriez, vous, un vieux cheval chez vous? Qui a les moyens de prendre un vieux cheval pour le plaisir de passer son temps et son argent à le soigner?
Arrêtons là l’hypocrisie, se séparer de son cheval quand il est vieux, c’est comme l’amener à l’abattoir en lui disant: “Tu vois mon gars, je t’ai trouvé une chouette fin de vie avec de nouveaux propriétaires.”
Lâcher son vieux cheval? Une honte. Mieux vaut l’euthanasie: c’est aussi efficace, moins aléatoire et au moins, vous êtes sûr qu’il ne tombera pas sur des gens le maltraitant avant de l’abattre… Mais il faut avoir le cran de dire “Je l’ai fait tuer en douceur et j’ai payé pour ça”. C’est vrai que ça sonne moins bien que: “Je l’ai recasé pour une somme modique, j’espère qu’il est bien tombé”… Allez, j’arrête là, je m’énerve, je m’égare.

Réfléchissez, disais-je, 30 ans, c’est long, surtout quand vous êtes le parent non cavalier et que votre enfant ex-cavalier devenu adulte vous laisse sur les bras un cheval qui ne lui sert plus de passe-temps ni de faire-valoir.

Maintenant, si malgré tout cela vous êtes prêt à rentrer dans cette galère, vous ferez partie de ces gens pour qui la galère est merveilleuse et vaut le coup quoi qu’il arrive, auprès de votre compagnon pour la vie, et vous serez un vrai bon propriétaire. 😎

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10 pensées à propos de “Avoir son cheval

  1. [Mode cassage de moral ON]
    Je ne veux pas noircir le tableau (mais, bon, j’aime bien quand même 😛 ) mais il faut aussi parler de l’investissement dans le matériel que le cavalier n’a pas à acheter lorsqu’il monte en club : selle, filet, protections diverses (cloches, couverture,…), bombe, protège-dos, matériel de pansage ainsi que les pelles, fourches, brouette indispensables s’il a son cheval chez lui…
    En outre, il y a un investissement encore plus important à faire pour le propriétaire : le temps !
    Un doudou en club, ben il est monté, inspecté et papouillé par d’autres, éduqué par le moniteur ou la monitrice. Quand on devient propriétaire, on prend la responsabilité de son équidé : pas question de passer en vitesse et hop! je monte dessus, je saute 3 barres, fais 3 ronds dans la carrière et je rentre vite fait regarder ma série préférée :mrgreen: Il faut prévoir du temps avant de poser ses fesses dessus et du temps après avoir ôté lesdites fesses…
    [/Mode cassage de moral OFF]

    Un peu de lecture concernant la loi de Murphy régissant les catastrophes qui arriveront immanquablement lorsque vous aurez décidé de ne pas passer voir votre compagnon à 4 pattes ce jour-là : un lien sérieux et un plus marrant.

  2. Ah ben ça, c’est aussi du cassage de moral pour les “celles” qui justement ont décidé de récuperer leur vieille jument chez elles pour lui offrir des vieux jours plus sympas…. Bon, pour un cheval retraité, y’a pas tout le côté monte, ferrure, etc… mais y’a quand même tout le reste !!!

    Merci, sympa les nanas !!! Je me demandais justement combien ça allait nous coûter !!!…..

    Enfin, bon, trop tard, l’engagement je l’ai pris il y a déja un paquet d’années…

    1. Ben non Carotte, ta Nini, tu sais où elle va atterrir, ce qu’elle va vivre, tu sais les efforts, les inquiétudes, t’as jamais rechigné, t’es capable de réagir, de juger, tu sais voir quand un cheval va ou pas… Iris, et toi, c’est une histoire d’amour. La preuve, même si tu l’as confiée depuis des années à un club sérieux, tu en la laisses pas tomber. Les galères, tu sais ce que c’est. Et puis je te prêterai un poney pour lui tenir compagnie, à la belle Iris aux yeux de biche. Vous êtes débrouillards, ce ne sont pas quelques piquets et quelques poteaux à planter, et planches à clouer dessus qui vont vous arrêter…
      Quand est-ce que tu la récupères, la belle? Quand vous serez en les murs?

  3. Et oui, et c’est sans compter les aléas non financiers.

    Parce qu’un cheval ça coûte cher, ça tout le monde le sait!
    C’est d’ailleurs pour ça qu’on finit tous par en prendre un (ou deux pour les plus fadas! 😛 ).

    Mais l’avantage d’être propriétaire d’un équidé c’est qu’on est responsable à hauteur du poids de son cheval (Pov’Président!).
    Par exemple, moi, quand Circé était encore là, j’avais 450kg de Circé + 200kg de Pompon en responsabilité morale et ça c’est pas peu dire…

    Vous ne comprenez pas?… Okay, on rentre dans les détails, juste ceux du quotidien, pas ceux du cheval qui va vraiment très mal.

    Le quotidien? c’est ça :

    Chaque saison est pourrie.
    L’été, les chevaux se font bouffer par les bestioles.
    Courir à la pharmacie acheter butox et Tritec14 au magasin pour chevaux…,
    Essayer les bonnets anti-mouches,
    S’apercevoir qu’on asperge nos chevaux avec des produits qui ont des effets néfastes sur les populations aquatiques (restons sobres), donc pas terrible non plus pour eux ni pour nous à long terme. Le problème c’est que les chevaux se font vraiment bouffer par les bestioles et certains chevaux développent des allergies.

    Mais le plus sympa, ça reste la période qui s’étend de mi-septembre à euh… juin?

    Non, je ne suis pas une mauvaise langue… 🙄

    Un coup il pleut la nuit.
    Ben on écoute chaque gouttelette d’eau tomber sur le toit de la maison, en étant bien au chaud sous la couette, en se disant “ça y est, il pleut, j’ai pas mis la couverture”.
    Variante “je lui ai mis la couverture, j’espère qu’il ne va pas se prendre les pieds dedans-accident mortel pour certains!est-ce que j’ai bien attaché tous les sanglons?, et les sangles ventrales?”
    Vous l’avez compris, nuits de pluie=insomnies.

    Un coup il pleut la journée, et c’est pareil.
    Vous êtes au bureau ou à l’école et le raisonnement qui revient inlassablement en voyant les carreaux ruisselants de pluie: j’aurais dû lui mettre la couverture, et il va prendre froid, et en plus le vent se lève, et le terrain était déjà tout boueux, j’espère qu’il ne va pas me faire des crevasses… ni la gale de boue!

    Je vous rassure, si vous êtes à proximité de votre cheval sous la pluie (et là nombre de cavaliers pourront témoigner), c’est pas forcément mieux…
    La question (qui peut durer une demi journée si on insiste!) est : est-ce que je le rentre, ou est-ce que je le couvre, ou est-ce que la pluie va s’arrêter? (pour ceux qui pensent que mettre directement la couverture à son cheval règle la quasi totalité des problèmes, Ghislaine a déjà fait un laïus là dessus!).
    Après, vient la neige (c’est pas le pire), le vent, la grêle…

    Et puis c’est le retour des insolations estivales…

    Mais, finalement, ça c’est que du bonheur par rapport à la galère du foin…………………………………………….
    Certes l’activité physique n’a jamais fait de mal à personne
    Et oui, ça reste rigolo de donner un coup de main de manière ponctuelle à Ghislaine.
    Mais être en charge du foin, c’est:
    – le rentrer: et que je te vide le camion et que je porte les balles de foin dans mon hangar (oui, parce que si en plus, vous stockez votre foin sous bâche HA HA HA HA HA , laissez moi rire, vous êtes pas sortis de la berge!)
    – le ranger
    – puis amener deux ou trois fois par jour des tranches aux chevaux.

    Ça c’est facile…
    Donner le foin correctement, c’est déjà plus dur : connaissance de l’alimentation du cheval, de son comportement en groupe, éviter les gaspillages…
    Et puis, c’est plusieurs fois par jour TOUS, je dis bien TOUS LES JOURS, quels que soient le temps, l’envie d’y aller, la fin du film et l’anniversaire de la mamie du cousin Fernand (donc s’acheter des amis si on veut partir en weekend ou en vacances).

    Mais surtout, le plus dur c’est de trouver du foin
    Non, pas juste du foin!
    LE foin, celui que les chevaux ne vont pas trier, qui n’est pas moisi, ni poussiéreux ni rempli de prêle (là aussi, revoir les cours de Ghislaine sur le foin), qui ne remplit pas de piquants la bouche des chevaux, j’en passe et des meilleures.

    Après, s’il fait beau (oooOOh, il fait boOOOoo), que le soleil brille, que le foin est bon, et que les moucherons, mouches plates et taons n’ont pas encore attaqué le plein de la saison estivale, vous pouvez tout à fait profiter de la joie d’avoir un équidé.

    Et vous avez raison: il est là, à vous regarder…
    Vite une étrille américaine, et grattes que tu grattes que tu grattes… 3/4 d’heure plus tard, vous avez chaud, mais vous êtes fier d’avoir un cheval plein de poussière sur lequel vous pourrez poser la selle. :mrgreen:

    Bon sachez quand même, il y a plein de fois où ça se passe bien, mais certaines fois (et là, c’est vachement dur moralement), votre cheval sera malade ou blessé avec différents symptômes : de la petite blessure “minable” au niveau de la selle qui empêche la monte pendant 15 jours à 3 semaines, à la vue de votre cheval gonflé comme une baudruche avec des boursouflures partout ou encore votre cheval couché qui respire fort, ou qui est coincé dans les clôtures…

    Ben tout ce genre de petits et grands événements
    *ça fait peur
    *ça fait mal … au cheval
    *ça coûte cher
    *ça fait mal… au propriétaire qui ne supporte pas de voir son cheval dans la douleur
    *et ça coûte énormément en énergie (ça arrive souvent quand on est un peu fatigué). Du coup, s’occuper du cheval encore plus souvent que d’habitude pour lui prodiguer les soins, passer le voir, le sortir parce qu’il est enfermé au box…

    Ben tout ça, c’est pire que les nuits de pluie.
    Le problème c’est que ça s’ajoute aux nuits de pluie, qui s’ajoutent à la mauvaise qualité du foin, qui s’ajoute à la petite blessure à la commissure des lèvres, qui s’ajoute à et qui s’ajoute à…

    Malgré tout je ne cherche à dégouter personne : être propriétaire, c’est ÉNORMÉMENT d’inquiétude, mais c’est aussi d’excellents moments. Il y a juste un âge (de raison) , une maturité en dessous de laquelle avoir son cheval n’est pas recommandé, pour le propriétaire (mais finalement, il a fait son choix), mais surtout pour le cheval, qui en fait souvent les frais (d’autant plus que pour avoir un cheval heureux, il faut qu’il soit 2!) 😛

  4. Sympa Marion d’en rajouter une couche !!! J’en connais un qui va me trucider ce soir….

    Voui, on pense récupérer notre mamie quand on sera dans les murs, c’est à dire mi 2012. Peut être que ça sera un peu plus tôt si les murs se libèrent avant (c’est possible), ou si Iris prend un coup de vieux… Pour lui trouver un compagnon, je vais chercher dans le coin car je voudrai un copain équin et son humain avec pour justement partager les soins en cas de WE, vacances…

  5. Je constate que je ne suis finalement pas la seule à faire une fixation sur la couverture en cas de pluie et de froid (je croyais être une psychopathe de la couverture, je vois qu’il y en a d’autres… 😉 .
    Je constate également que les propriétaires de chevaux doivent être atteints de mazochisme aigu, parce que tout de même, vous qui écrivez ces lignes on ne peut plus démoralisantes, n’êtes-vous pas propriétaires, voire multi-propriétaires d’équidés??
    Le pire, mesdames, c’est que je ne suis on ne peut plus d’accord avec vos discours responsabilisants.
    Oui, avoir un cheval, ce n’est pas du loisir, c’est un sacerdoce!
    Mais c’est comme la musique, comme avoir des enfants, comme tout ce qu’on aime au plus profond de soi: on ne peut pas s’en empêcher! Malgré les galères, malgré les efforts et l’énergie que ça mobilise, c’est dans la peau!
    Une propriétaire heureuse (mais uniquement parce qu’elle est aidée par la fabuleuse Ghislaine et son équipe, sinon, ç’aurait été la cata!!!)

  6. Papa non cavalier, je découvre, j’écoute, je résiste, je cherche mais
    ne trouve pas toujours les mots pour expliquer. Ah, avoir un cheval, le rêve de toute jeune cavalière !
    Alors à Ghislaine, simplement, sincèrement, un grand merci !
    Un grand merci pour son article et sa qualité.
    Tout y est dit , la Vie y est décrite, telle qu’elle est, sans détour ! Non centrée sur le coût mais axée sur la responsabilité de l’Homme vis à vis du compagnon équidé.
    Vive le Poney club de Clary ! Ghislaine et tous ceux et toutes celles qui l’entourent ! 😉

  7. bonjour, j’ai mon galop 3 et je passe le 4 cette année je voudrais savoir à quel âge pouvait on avoir un cheval. j’ai 13 ans et cela fait 6 ans que je monte des poney/chevaux .Mon père dit que je dois avoir mon galop 6 pour en avoir un … A t-il raison ❓

    1. Savoir quand on peut avoir un cheval, raisonnablement, est parfois une question de niveau, parfois une question d’expérience, parfois une question d’encadrement idéal, parfois une question de volonté.
      Une chose est sûre, il est stupide d’avoir un cheval si on n’est pas prêt à l’éduquer, donc si on n’a aucune autorité, si on pense qu’un cheval sera sage toute sa vie et obéissant à merveille jusqu’à la fin de ses jours.
      Dans la mesure où ton père n’est pas enthousiaste à l’idée que tu aies un cheval, peu importe l’âge, le niveau, il a raison.
      Pour que ça aille bien, il faut que les parents soient vraiment vraiment d’accord.
      Parce-que ce sont eux qui assument financièrement, parce-que ce sont eux qui sont face à tous les problèmes (où loger le cheval, que faire de lui quand tu feras tes études loin, qui le prendra en charge quand il sera vieux…), ce sont eux aussi qui vont voir toutes tes chutes à venir, parfois graves, et qui ne se pardonneront pas de t’avoir écoutée, etc.
      Ce sont eux éventuellement qui te verront rater ton année scolaire parce-que tu t’occupes trop de ton cheval, et zou, ils le revendront, tu leur en voudras, bref, ce ne sont que des conflits à venir.
      Si tu veux un cheval, soit tu l’assumes (donc tu as un travail pour tout payer), soit tu te plies à ce que disent tes parents… que ce soit logique ou pas.
      Bon courage pour la suite.

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