Vanpass le prisonnier

Hé bien si, l’humaine de maman a osé me faire le coup!
Tout d’abord, elle m’a plus souvent mis ce truc bizarre sur la tête.
Ce truc, qu’elle appelle licol, fait du bruit et bouge sur mon chanfrein quand je caracole, à tel point que je ne vois plus que ça, et que je manque de tomber en bougeant ma tête dans tous les sens pour l’attraper… Heu, et même que je suis vraiment tombé en essayant de m’en défaire au galop, l’autre jour; bon, ça remet les idées au clair: viser le licol, ok, mais gérer aussi l’ordre des pattes…
Après, elle a souvent mis une corde à mon licol, un mévatulachécètlonge, comme elle l’appelle – quand j’y mords dedans à pleines dents.
J’ai appris à laisser aller ma tête là où la corde l’y emmenait sur les côtés et vers le bas, mais j’ai toujours refusé de bouger mes sabots, ah ça mais!
Et ensuite, cette corde se tend parfois plus vers le devant, et ça m’empêche d’aller où je veux.
Alors je tire aussi de mon côté et je titube en tous sens.
J’ai bien essayé de cabrer contre le licol, mais j’ai jamais réussi à tirer assez vite en arrière pour prendre assez appui dessus ni me lever. Et puis ça ne me donne pas plus de liberté.
Alors j’ai fini par aller vers la corde (en l’attrapant à pleines dents, vu qu’elle me chatouillait le menton) et l’humaine me disait ‘mévatulachécètlonge canaille’, et me grattait en tous sens comme j’aime bien.

Au début, c’était chouette de suivre la corde en la croquant gaillardement. Et puis un jour, ça nous a menés hors du club, maman et moi.
Hé ho! On ne me la fait pas à moi! Je sais bien que si on va par là, on s’éloigne du troupeau! Maman, elle est bien gentille de faire tout ce que son humaine veut, mais on n’a pas la même conception des choses, maman et moi. J’ai donc vivement et posément revendiqué mon indépendance et le respect de mes choix personnels. Si je dis qu’on quitte pas le parking, c’est qu’on quitte pas le parking!
Maman a patiemment attendu que son humaine m’explique que tout ceci n’était pas sujet à discussion. Elle était très calme, maman, et moi, je ne brillais guère…
Après toutes les tentatives d’évasion, de reculer, de cavalcade droit devant, de rentre-dedans (maman ou l’humaine), de… j’ai jeté l’éponge. Epuisé de me battre contre presque rien sans rien obtenir, épuisé d’avoir rencontré d’autres barrières que celles de mon parc, j’ai suivi même hors du parking, petit pas à petit pas, gratouille après gratouille.
Si j’avais pu imaginer qu’on pouvait être prisonnier au milieu de tant d’espace!
Si j’avais pu imaginer que ces quelques pas sans liberté hors du club me coûteraient autant…
Si j’avais pu imaginer que maman ne ferait rien…
Alors j’ai suivi, et j’ai suivi volontiers, ne comprenant tout de même pas bien que les gratouilles s’espacent, mais bon, nous sommes vite rentrés au club où j’ai enfin pu récupérer de mes émotions.

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Une pensée à propos de “Vanpass le prisonnier

  1. T’ as une sacrée patience ma grande, mais te connaissant, t’ arriveras à tes fins et Vanpass sera un merveilleux cheval comme sa maman ou Sendre. Dans tes mains, ils n’ ont pas trop le choix ces pôvres poulain…..

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