Ecurie de Montauriol, l’investissement porte ses fruits pour Sergent

A l’Ecurie de Montauriol, j’intervenais de temps en temps surtout auprès de Séverine (nouvellement maman!), puis Henri et Aymar, puis Auriane et Caroline, etc. J’y interviens désormais très régulièrement (tous les quinze jours ou plus souvent, chaque cavalier prenant cours en fonction de ses besoins, finances, temps, physique, etc.).

Le cheval qui s’est physiquement le plus métamorphosé dans sa locomotion et sa posture, de manière incroyable, est Sergent. C’était un cheval tout coincé, ratatiné dans son immense corps, n’exprimant jamais ses allures, commençant ses séances comme un vieux papy perclus de rhumatismes, toujours plus ou moins boiteux, ne giclant que pour exprimer sa peur face aux fantômes des lieux. Suivi en ostéo et saddle fitting, toutes les tensions inutiles ont été supprimées ou amoindries. Le travail a fait le reste. Pour la toute première fois ce dimanche, Sergent a commencé sa leçon avec un pas délié, un trot immédiatement agréable à regarder. Emotion forte pour moi… Gratitude infinie pour cette ouverture du corps…

Sergent a déjà montré qu’il pouvait avancer sans qu’on entretienne son allure, juste en l’encourageant positivement. Il a montré que dès que le cavalier laisse passer son dos et s’accorde à lui (isopraxie) en douceur, son allant et ses allures s’améliorent. Son cavalier a pour cela accepté d’apprendre à se lier à son cheval plutôt qu’à tenir une posture idéale de dressage, à ressentir toutes les composantes de chaque mouvement. Il a aussi pris conscience de ses actions automatisées pour pouvoir s’en défaire progressivement et juste laisser faire son cheval, le rectifier – intervenir – si nécessaire seulement. C’est ainsi un premier blocage qui a sauté.

Sergent a appris à répondre aux rênes d’appui et d’ouverture, qu’elles soient intérieure (la célèbre rêne du pli) ou extérieure (la non moins célèbre rêne régulatrice). Il en a découlé une plus facile mobilisation des épaules et une meilleure écoute de la direction, donc une meilleure compréhension entre cheval et cavalier. Pli et contre-pli n’ont plus de secret pour eux. La mobilisation des hanches a commencé tout naturellement s’ajouter à leur dialogue, à leur danse. Leurs détentes deviennent vivantes, les figures et changements d’équilibres sont effectués systématiquement désormais. Le couple enchaine épaules-en-dedans et travers, amorce les appuyers.

Par ailleurs, Sergent montre petit-à-petit que si on laisse son encolure s’allonger, et il n’en profite plus systématiquement pour prendre la poudre d’escampette dans un grand chambardement de panique.

Avec une large gamme de réponses à apporter aux nombreuses actions de main possibles, Sergent tend naturellement à plus prêter attention aux exercices. Il se fige moins dans une seule attitude en se demandant comment en sortir. Dans l’ensemble, il se fait moins peur et ouvre ses rayons articulaires ( il ose avancer). Et on découvre un vrai cheval de sport qui s’exprime … Et quand il se fait encore peur, un vrai tourner sur une petite volte permet de désamorcer presque toujours la bombe. Son cavalier gagne en habileté, en confiance et compétences. Bref, un couple qui avance bien ! Plus que ça, un couple qui se remet à sourire …

Ce qui me laisse pensive, dans cette histoire presque magique, c’est que cheval et cavalier sont tous deux dotés d’une grande habileté, d’une sensibilité au-dessus de la moyenne. Or ils étaient emmurés chacun de leur côté, et ils ont bien failli passer à côté l’un de l’autre sans se trouver dans ce merveilleux monde d’écoute, de coopération, de liberté d’expression mutuelle. Quel bonheur de les voir se transformer petit-à-petit …


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