La fille de Quadrille est née cette nuit!!!

On est encore en surveillance, elles vont bien, on vous en dit plus dès qu’on peut.
Kizzy est une tata parfaite!

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La fille de Quadrille est née la nuit dernière.
Quadrille n’a pas eu de baisse d’appétit le soir, Quadrille n’avait pas de bouchon sur les tétines, Quadrille n’a pas eu d’écoulement de colostrum, Quadrille n’a pas eu l’air plus fatiguée, en tout cas bien moins que le matin-même ou qu’il y a trois jours.

Quand Stéphanie est venue nourrir ce matin, elle a aperçu depuis la route tous les poneys du club amassés devant la clôture de Quadrille et Kizzy. Déjà de loin, elle savait.

Parce-que tout un troupeau amassé, oubliant les inimitiés ponctuelles, les préférences, les incompatibilités usuelles, il n’y a qu’un nouveau-né qui peut faire cet effet!

Et en effet, le poulain était là, debout contre sa mère, avec Kizzy juste à côté, paisibles, du moins en apparence.

Le nouvel arrivant

Et puis on a mis le sens de l’observation en route.

D’une part, le bébé est bien sec et solide dans la position debout, il a eu le temps de sécher du liquide amniotique, et de s’entrainer à se dresser sur ses quilles. Cela fait pas mal d’heures qu’il est hors du ventre celui-là!
D’autre part, des traces de fouettement de queue sur les cuisses de Quadrille montrent que la mise bas ou les instants suivants n’ont pas été sans contrariété. La présence de Kizzy trop proche (oui, Kizzy sait être vraiment trop proche 😀 ) ne devait pas être de tout repos pour notre angoissée. Et puis le troupeau pas si loin.
Ensuite, le placenta, magnifique, entier (ouf!), placé trop près de la clôture les séparant de Zorba (en visite sur quelques jours et à cette heure rentré chez lui) montre que la jument a dû suivre son bébé jusque vers cet inconnu. Le placenta est tombé à ce moment de la maman. Les diverses tentatives du bébé pour se mettre debout ont donc été assez mouvementées (normal) et les ont amenées trop près de Zorba. Donc les premières minutes ou heures n’ont pas été sereines et ont dû inciter Quadrille à se concentrer sur la protection et non sur le confort de son bébé.
Ensuite, aux tétines de Quadrille, aucune trace de lait, d’écoulement le long des jambes (donc pas d’odeur attirante pour orienter les recherches du bébé), pas de trace de salive, ni de trayon étiré, des mamelles gonflées à bloc.
Et ce bébé est là, solide dans la position debout, mais il ne court pas partout. Il devrait être couché. Il ne sur-réagit pas à tout. Il est… trop paisible, même dans sa façon de marcher. Surtout pour un poulain de chevaux de sport. Bon, peut-être que l’héritage paternel est particulièrement posé, mais tout de même. A quelques heures de vie, ça doit être un peu électrique, un poulain, quand même!

Bon, quand le poulain se met à bouger un peu, Quadrille bouge instantanément et se garde le poulain devant elle. Toute tentative vers son flanc déclenche un lever de postérieur qui amène le grasset devant l’accès aux mamelles.
Pas la peine d’observer plus longtemps.

Ce bébé n’a pas eu accès au colostrum. Au fur et à mesure que le temps passe, les défenses immunitaires amenées par le colostrum passeront de moins en moins facilement la muqueuse intestinale et on risque un poulain sans la moindre défense, avec un risque élevé pour sa vie sur les premiers mois. C’est pas bon.
Par ailleurs, si le poulain a assez de réserve pour tenir trois ou quatre heures sans téter, après, ben les forces et la volonté diminuent. Un poulain peut décliner physiquement rapidement s’il n’est pas nourri assez vite et très fréquemment. Le poulain de Quadrille a visiblement consommé l’intégralité de son stock et n’a déjà plus assez d’énergie pour s’entrainer à courir et sauter.

Oh!!! C’est une pouliche!
Cordon ombilical superbe, très court et sec déjà, rompu pile au bon endroit, mais ce n’est pas la priorité du tout là!

Il est relativement urgent d’intervenir. Hop, un coup de fil au véto pour confirmer qu’il faut bien immobiliser et forcer la maman. Il nous dit comment actionner les trayons et vider un peu les mamelles pour qu’elles soient moins douloureuses et que l’arrivée de la pouliche sur les trayons ne soit pas douloureuse.

Bien sûr, c’est à ce moment qu’Opium puis le troupeau franchit la clôture trop basse qui l’empêchait d’accéder au coin des râteliers. Et v’là tous nos loulous à fond, qui refusent de se laisser emmener vers la sortie, gros branlebas de combat! Et Zorba, à l’opposé, galope de façon frénétique en hennissant de désespoir, imaginant son bébé (oui, il l’a vu naître donc il lui doit protection) en danger!!!
Quel souk!
Bon, à deux personnes et deux chambrières cinglantes, on a fini par avoir raison des récalcitrants. Tout le monde est rabattu aux abris.

On enferme Zorba plus loin, à son grand dam.
Licols en place, on emmène Quadrille et Kizzy jusqu’à l’étable, le poulain suit. Enfin, suit pas trop mal 🙂
Pas question d’attacher Quadrille un jour pareil quand on sait qu’elle peut tirer au renard. Donc Stéphanie est chargée de tenir et la longe passée au préalable dans un anneau, et un antérieur levé de la belle.
Empêcher la pouliche d’aller vers Kizzy.
Traire en évitant les coups de pied (peu virulents mais quand même bien envoyés parfois).
Puis convaincre la pouliche de retourner dans cette zone que sa maman lui a déjà si bien interdit.
Et convaincre Quadrille que ce bébé – qui lui a sans doute fait mal quelques heures plus tôt – ne lui refera plus mal…

Heureusement, Pascale arrive pour nous prêter main forte.
Petit-à-petit, la pouliche trouve les trayons.
Les débuts sont laborieux, la quantité de colostrum absorbée est dérisoire, anecdotique même. C’est rageant, les minutes défilent sans succès, Quadrille reste si méfiante, bouge trop, proteste parfois…
Cela nous aura pris plus d’une heure quand même! Une heure de plus sans nourrir ce petit corps frêle sans réserve…

Dehors, en cherchant, on finit par trouver le méconium (ce qui remplissait les intestins de la pouliche pendant qu’elle était dans le ventre de sa mère; une sorte de bouchon quoi), donc ouf!
Ah oui mais non, pas ouf en fait. La pouliche mettra quelques heures à faire la suite de son méconium: l’absence de lait a fini par déshydrater légèrement ses intestins, son méconium est tout sec, il peine à sortir. Ses intestins sont encore si jeunes, ils ne pourront pas tenir trop de constipation!
Un infime massage shiat-su, et plus tard du microlax auront raison rapidement de cette gêne.

Sabrina prend la relève le temps de la pause repas de midi.

Et puis, même si tout va bien ou à peu près, ce bébé ne gambade toujours pas. Elle a même froid quand elle se couche et tremble. Ah non! pas question qu’elle dépense encore plus d’énergie!!! Nous la couvrons. Il faut absolument que le lait remette de la belle vie dans cette si jolie pouliche! Elle a besoin de digérer ce lait, elle a besoin de récupérer des forces certes, mais pas d’en dépenser pour rien, elle n’a aucune réserve! elle a surtout besoin de boire de quoi chauffer et remplir son corps de vie. Alors on ne laisse plus la pouliche plus de 20mn sans téter, quitte à la lever de force (ce qui s’est produit trois fois seulement, elle se lève seule toutes les 20-25mn).
En milieu d’après-midi, Quadrille ne menace plus sa fille (par inquiétude) quand elle va la téter.
En fin d’après-midi, Quadrille ne pivote plus en tous sens pour se garder la pouliche devant elle, et accepte qu’elle aille le long de son flanc. Des deux côtés. Ouf!

Le vétérinaire passe pour contrôler que tout va bien (Quadrille perdait trop de sang à mon goût).
On fait enfin sortir Kizzy prudemment pour la remettre au paddock. Elle aura passé la journée à l’étable à dormir et manger à l’attache, en jument de compagnie absolument parfaite! Quadrille est trop épuisée et a fort à faire à veiller sa fille comme le lait sur le feu.
On couvre le sol de foin, on sécurise les zones dangereuses.

Mélanie prend la relève pour le soir et enfin la belle récompense arrive: la pouliche galope dans l’étable!

Allez, bonne nuit!!!

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3 pensées à propos de “La fille de Quadrille est née cette nuit!!!

  1. Bienvenue parmi nous, beaucoup de bonheur à toute ta famille et merci pour les heures d’émerveillement que tu vas nous apporter.
    :inlove: :inlove:

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