Mandarine et Gulliver au troupeau

Cela fait quelques fois que nous amorçons la mise au troupeau.
Par petite touches.
Par petits groupes.
Jour après jour.

Mandarine n’est pas d’accord, Mandarine aime bien le groupe, mais elle préfère l’herbe au foin, alors elle nous explique régulièrement qu’elle doit être remise en liberté avec son fils.

Et puis il y a les émotions que créent le retour d’une ponette en son clan, et la venue d’un bébé.

Youpi et Dandy qui ont de suite été enthousiastes à l’idée de retrouver Mandarine, et Dandy qui a cru retrouver Dragibus tel qu’elle l’avait laissé deux ans auparavant. Elle s’est bien rendu compte que ce n’était pas lui, mais on a bien vu que son émotion était forte malgré tout. Elle n’a pas su que faire, entre suivre délicatement ce bébé, le chasser, jouer avec lui, l’admirer, le malmener un peu… Emotions très partagées… Tandis que Youpi, elle, était juste heureuse de retrouver sa copine et de découvrir son fils.

TicTac, elle, a littéralement fondu devant le petit bout! Son regard a changé, son besoin viscéral de protéger cette jeune vie s’est imposé à elle…
Et nous voilà une TicTac toute fondante à côté du minuscule Gulliver. Toute fondante, et pilier protecteur à la fois. La puissance de la jument de trait au service dévoué du petit chose…
Gare à qui tente de l’approcher (Mandarine inclus, notez bien… pfff!)!
Bon, mais un bébé, tout shetland qui soit, ça aime gambader, aller voir les autres, galoper le plus vite du monde, tourner serré… et ça rejoint sa maman…
Pauvre, pauvre TicTac, galopant de toute sa puissance pour suivre l’insaisissable Gulliver, le regardant tourner net de son oeil désespéré tandis qu’emportée par sa masse, elle continuait quelques mètres de plus tout droit…
Pauvre, pauvre TicTac, devant démarrer brutalement au galop dans la montée, et s’interposer entre ce bébé fragile et les autres!
Qu’elle était belle, le protégeant de toute sa masse, qu’elle était belle, mettant tout son coeur et ses tripes pour ne pas le quitte d’un sabot!
Qu’elle était belle, statue protectrice, prête à écraser tout cheval ou poney indésirable, tandis qu’il récupérait son souffle, immobile!
Qu’elle a été efficace, quand Arob@se s’est disputée avec Mandarine trop près de Gulliver, arrivant de tout son lourd trot entre les deux, les séparant instantanément de par sa masse motivée!
Elle est la Mère, elle sait, elle est reliée à la terre plus que tout autre, elle a les gestes justes, elle a les émotions justes, elle est la Protectrice, elle touchée par cette petite vie. Elle est la Mère de tous les chevaux et poneys.

Bon, mais c’est fatigant quand même, ce rôle, ces émotions; et puis elle a vu petit-à-petit qu’il ne risquait rien, et elle l’a laissé continuer sa vie en le surveillant de loin en loin, sans avoir besoin d’intervenir tout le temps. La belle âme que la sienne!!!

Il y a eu aussi ces moments de grâce après l’agitation créée par l’arrivée de Gulliver et son envie de galoper partout…
Ce moment où Gulliver, essoufflé, s’est posé, protégé par trois chevaux: TicTac, Opium et Sendre. Trois êtres protecteurs, l’encolure haute de celui qui a un rôle, une mission. Le triangle de la sécurité et de l’amour.
Qui aurait cru qu’Opium… ?
Mais voilà, si, elle a un faible pour le rouquin Gulliver 😀 Lui n’a pas droit aux oreilles plaquées, aux couinements, aux fouaillements de queue. Opium l’a accepté comme faisant partie de son clan.

Et puis, il y a les jeunes satellites. Vénus passe son temps à vouloir être avec Gulliver, et ne comprend pas que Mandarine ne les laisse pas en paix. Diva, elle, adore que ce tout petit cheval soit facile à faire courir, et ça la met dans des états de joie incroyable! Panama est dépité, il a capitulé et ne la suit pas dans ses frasques 😀

Quant à Eclipse, contrairement à ce que je pensais, elle ne veut pas en entendre parler. Elle ne lui ferait aucun mal, mais elle ne se sent pas concernée par sa présence. Il est là? Bon, ben il est là. Pas besoin d’en faire une affaire d’Etat!

Et pendant ce temps, Mandarine soit tente de récupérer son fils accaparé par un autre équidé, et de l’éloigner de toute cette agitation, soit est sereine et ne s’occupe pas de ce qu’il fait, soit décide de faire le vide autour de lui si les équidés alentours sont impressionnables. Mais la fatigue des ces dernières semaines passées entre la vie et la mort ne lui permettent pas d’être aussi virulente qu’elle le fut.

C’est la raison pour laquelle nous ne laissons pas Mandarine et son fils trop longtemps dans tout le groupe ou dans tout le paddock. Limiter le stress, limiter les dépenses physiques. Prendre soin de la belle Mandarine, tout en permettant au poulain de faire son éducation sociale.

Depuis que nous avons commencé l’introduction, les tensions s’apaisent. Cela permet d’allonger le temps passé ensemble. Mais Mandarine nous explique clairement en nous coupant la route si on se trompe de route selon elle, qu’il nous faut lui ouvrir la porte du paddock pour aller brouter de l’herbe!!!
😀
Elle est trop forte!

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