Babylone a fait tous les progrès du monde avec la meilleure volonté du monde.
Son esprit espiègle, vif, explorateur obstiné de tout ce qui existe nous a obligées à souvent changer de méthode pour obtenir les réponses attendues.

Par exemple, en liberté dans le rond de longe, pour lui faire faire demi-tour vers le dedans, il a fallu combiner la mobilisation des postérieurs, le rappel, le contrôle de l’orientation de sa tête et le ‘pousser’ des antérieurs et de la tête, là où souvent les autres chevaux se contentent du rappel et du ‘pousser’ des antérieurs.

Par exemple aussi, pour qu’il mette son filet, il a fallu lui apprendre
– à accorder son attention là-dessus
– à placer sa tête contre nous, mais sans nous écraser non plus,
– à garder sa tête stable mais pas en haut, pas en bas, pas encenser, pas tout envoyer voler du nez,
– à desserrer les lèvres, mais aussi à ne pas bouger les lèvres si fort en tout sens,
– à ouvrir la bouche, mais pas que pour passer la langue,
– à vraiment desserrer la mâchoire, mais pas que d’un cm,
– à prendre le mors, mais pas que pour le garder entre les dents, ni pour le recracher ensuite,
– à faire remonter le mors dans sa bouche, mais à patienter ensuite
– à faire tout ça de lui-même et en une fois plutôt que de n’offrir que des bribes de l’un ou l’autre des exercices sus-cités…

Bref, ce cheval est un véritable casse-tête à lui tout seul (mais quel adorable casse-tête!).

A l’heure actuelle, il n’arrache plus la longe, ne refuse plus le mouvement avant, n’envahit plus, ne chauffe plus, ne se met plus debout pour un oui pour un non, et ne lève plus la tête au ciel quand on approche le mors de ses dents.

On peut même dire qu’il prend son mors tout seul, il est respectueux et facile à diriger en liberté dans un espace restreint, il marche et trotte en main sans monter dans les tours, il mobilise avant et arrière-main à la moindre sollicitation, il recule et s’arrête volontiers, il marche, trotte, galope, s’arrête et recule sous la selle, il a passé quelques barres sous la selle.
Et surtout, il est extrêmement léger dans les tourners comme dans les transitions. Et il a même fait de petites sorties en main et sous la selle en suivant Eclipse.

Dans le paddock grâce à Viking, il a même redécouvert le plaisir d’utiliser sa puissance pour jouer, se tamponner plein poitrail une fois cabré, s’appuyer côtes contre côtes sur l’autre pour lui croquer une jambe, une cuisse, galoper à toute vitesse entre garçons, etc.

Bref, il lui reste à travailler avec le mors gentiment (quoi qu’il en a compris le fonctionnement, mais il n’est pas encore routiné), faire une vraie grande balade, et monter dans un van avant de lui dire au revoir.

En tout cas, cela aura été une belle expérience!
Merci à lui et merci à ses propriétaires pour la confiance accordée. 😉