Quadrille et l’effet rebond

Irrégularité, puis boiterie, Quadrille avait été vue et manipulée par Patrick Chêne vendredi dernier.
La boiterie n’ayant pas régressé durant plusieurs jours, Julian Deroubaix est passé mercredi la voir. Entorse de la face interne arrière de l’antérieur droit (suivez un peu!).
Comme pour faire mentir, Quadrille a somme toutes très peu boité le jour de la visite vétérinaire, mais bon…
Total: pas de traitement et préconisation de paddock plat.

Alors le temps de réfléchir à l’organisation des paddocks, Quadrille a été mise au box pour la nuit. Jeudi matin au plus tôt, nous lui avons libéré le paddock d’Ubac et Ventoux, paddock plat et peu boueux.
Et nous l’y avons mise.
Erreur!
Alors déjà, Quadrille est sortie sans boiter, du tout, pour confirmer son amélioration nette de la veille.
Et là…
Toute la frustration de l’enfermement et de la privation sociale accumulées, non pas heure après heure mais seconde après seconde (oui, Quadrille, elle vit le temps différemment des autres chevaux et personnes), toute cette frustration donc, s’est exprimée, brutale et irrépressible, violente.
Ah, ça, elle n’a pas boité, non, elle a volé, sauté, explosé, trotté comme jamais un cheval ne trotte, avec une puissance et une amplitude qui feraient pâlir d’envie tous les concurrents de Dressage…
Des cris et autres bruits ont agrémenté ses cabrioles folles, des coups de pied dans le vide ont ponctués ses brefs instants de répit.
Le temps de blêmir, de fondre dans le désarroi, et hop, on lui a mis Kizzy avec elle. Bon. Ca l’a franchement tempérée. Mais elle avait encore des choses à dire, sur son enfermement, sur le changement de lieu, de voisins, de gnagnagna…
On appelle ça l’effet rebond.

Bref, raté, super raté, elle était vraiment très boiteuse le soir une fois plus calme et à froid. Il y a de quoi rager, vraiment!
🙁

Alors oui, on peut écouter les vétérinaires, écouter la voix de la raison théorique, qui dit qu’il faut mettre un cheval au repos quand il est boiteux…
Et il faut absolument le faire si on a un cheval apte à supporter l’enfermement et l’isolement (heureux soient ces propriétaires!)
Mais là en l’occurrence, ben non, il ne faut pas. Du moins il faut oser dire à son véto qu’on a un cheval explosif, émotif… et il conviendra alors de la meilleure tactique à prendre, qui est en général de ne rien changer quitte à retarder la guérison, afin de ne pas la compromettre tout court. Parce-qu’il faut bien le reconnaître, le véto, il ne peut pas savoir à quel caractère de cheval il a affaire…
Et, chez Quadrille, l’effet rebond, c’est du XXL 🙁

Bon, c’est fait.
Reste à se tenir sage et retourner dans son paddock à soi, qu’on peut éventuellement rapetisser, mais pas trop, oh non, pas trop!…
Ou si ça continue sans plus de folie, rester là avec sa Kizzy à soi…

Mais surtout, penser une prochaine fois à un petit sédatif avant libération de la bête. Si, des fois, ça vaut mieux que le grand n’importe quoi…

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Une pensée à propos de “Quadrille et l’effet rebond

  1. Grand Docteur Blanc, Patrick Chêne, a dit:
    “Ouh là là (oui, Patrick est très technique dans le choix des mots), avec ce petit retour d’herbe qui apparait, mais le froid toujours présent, ça titille l’intestin, donc le yin. Du coup presque toujours, en novembre-décembre, on a des boiteries à droite: c’est là que ça lâche plus facilement”
    Grand Docteur Blanc avoir parlé.

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