Il vivait en box, ce n’est plus le même!

“Au secours, maintenant qu’il vit au pré, mon cheval a changé!”

Hé oui…

Vie monotone (bien réglée, diront les pro-boxes), compagnons imposés (stables), horaires fixés par le rythme du club et non par le cycle des saisons, du climat du jour, des insectes, des amours, des émotions (surtout, les chevaux ont besoin de régularité et d’horaires fixes, ne jamais rien changer)…

Et puis un jour c’est le retour à une vie quasi-normale! Certains ne s’y font pas d’ailleurs, tant ils sont formatés pour le box et donc inadaptés à leur vie originelle, pauvres chevaux autistes hyper-anxieux.
Et là… Que d’émotions! La liberté de bouger autant qu’on veut. Toujours des choses à observer, des troupeaux de chevaux à proximité, les activités du voisinage. Et puis là, en vrai, pas à travers une grille dans un box, la possibilité de faire valoir son droit à une place dans la hiérarchie, le vrai goût des barrières sociales qui tombent intransigeantes, si logiques, si rassurantes, quand on est dominé… Pire, la poussée d’hormones brutale de se trouver enfin auprès d’autres chevaux sans contrainte…

Alors ça oui, mon cheval va changer! Il va me faire savoir combien ça lui coûte de quitter les autres, lui qui était si pressé auparavant de quitter son box pour me suivre! Il va m’expliquer toute cette privation qu’il a subie durant tant d’années! Il va me rappeler qu’il aime et lui non plus ne souhaite pas quitter son/sa chéri(e) en pleine lune de miel, sa meilleure copine ou son nouveau pote au moment où des liens se tissent enfin!

Mais pas de panique, c’est un cap, de nouvelles règles à établir, un nouvel apprentissage: quitter un copain ne veut pas dire le perdre. Aller avec son maître ne veut pas dire être corvéable sans petits plaisirs ni compensations diverses!
Voire même aller travailler peut signifier chez votre cheval:
se faire plaisir, découvrir une nouvelle façon d’apprendre, découvrir le respect envers les gens, y gagner en confiance et en assurance, en capacité d’adaptation, découvrir un aspect plus libre de la complicité (et non celle artificielle créée par le besoin de sortir d’un box et d’avoir n’importe quel contact social, fusse avec une personne mal embouchée égocentrique).

Patience, quand les émotions premières seront un peu fanées, quand la relation entre votre cheval et vous aura évolué (en bien, sinon faites rapidement appel à un professionnel de l’équitation éthologique, vous manquez – et ça se comprend – de connaissance dans la rééducation de chevaux ‘désocialisés’, ce pro vous aidera à mieux comprendre ce qui se passe et à réagir), votre relation sera mille fois plus intense qu’avant, et sans le moindre artifice…
En attendant, regardez-le vivre sa transformation, il bouillonne de sentiments intenses, et tant pis s’il vous déçoit durant quelques jours ou quelques semaines (sauf si votre cheval perd de l’état malgré du bon foin à volonté bien sûr! là, retour au box ou changement de compagnons, ou changement alimentaire, ou…): reprenez enfin tranquillement les rênes d’une relation plus saine.

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