Le terme colique, chez le cheval, veut tout et rien dire.

En gros, cela signifie seulement: ‘mal dans la cavité abdominale’ (pour ceux qui ne la situent pas: faites quelques abdo poussés: ben les muscles qui font mal après sont ceux du devant de la cavité abdominale; sinon, revoyez vos cours de bio).

Les coliques sont le plus souvent liées aux douleurs intestinales.

• Trop de transit (luzerne ou autres produits créant de le fermentation excessive)

• Pas assez de transit…

– bouchons de fourrage (faut quand même pas oublier qu’à l’origine, le cheval mange de l’herbe fraîche, pas de la lyophilisée)
– toxiques ingérés créant des troubles du système nerveux régulant la digestion (prêle)
– toxiques libérés par les vers morts après vermifugation
– migration des vers vivants dans les muqueuses digestives
– blocage par ingestion d’eau trop froide
– ingestion de trop de sable à force de prendre le repas de granulés directement au sol
– stress
– médicaments nocifs (anti-parasitaires,…)
– hernie inguinale (donc chez le mâle)
– torsion d’intestins
– déséquilibre brutal de la flore digestive (changement alimentaire, surcharge alimentaire…)

Boudu, y’en a une liste longue comme un jour sans pain. 🙁
Bref, c’est presque comme pour nous, sauf que chez nous pour chaque douleur, y’a un nom compliqué. Et puis chez nous, colique, ça veut dire mal de ventre à cause de la diarrhée, rien de plus.

Mais les coliques des chevaux peuvent aussi ne pas être liées à un problème intestinal.
Cela peut venir:

– du foie (piroplasmose, leptospirose, grosse ingestion de glands,…)
– des reins (piro et lepto pour changer; mais aussi: calcul rénal,…)
– de l’estomac (ulcère,…)
– des ovaires (kyste, cycle ovarien douloureux…; donc chez la femelle)
– d’une malformation et donc d’un mauvais fonctionnement des organes sus-cités
– de…

et finir par perturber le transit digestif (propagation de l’inflammation, et/ou de l’infection jusqu’aux intestins), ce qui complique toujours le diagnostic, et fait parfois se tromper sur la façon de soigner efficacement et durablement le cheval.
Bon, de toute façon, inutile de tergiverser, les coliques, c’est un problème qui doit être vu par un vétérinaire.
Ça fait souvent se rouler un cheval (cherchez pas à comprendre… enfin si: vous avez vu quand vous avez vraiment mal au ventre, comment vous bougez dans le lit, ou ailleurs, hein?!).
Et s’il se roule violemment et fréquemment de douleur, il risque de toute façon de finir avec une torsion des intestins (un peu comme un tuyau de 22m qui s’emmêle et finit par faire un nœud).
Là, inutile de chercher à comprendre d’où ça venait, si le cheval est encore manipulable sans être dangereux pour vous, c’est d’urgence à la clinique véto pour un soin, ou une opération (ou une euthanasie, cela dépend de la possibilité qu’il y a encore pour le sauver, et du choix du propriétaire), et au plus vite…

Donc, même pour des coliques qui semblent douces:

1)- toujours garder un véto sous la main: l’appeler au début des coliques pour tout lui décrire (respiration rapide ou non du cheval, température, couleur des muqueuses de l’œil et de la bouche – trop foncées, trop claires, trop jaunes – description des bruits digestifs, transpiration, tentatives de roulade, violence des réactions, flehmen, abattement, somnolence, émission et consistance des crottins, émission et couleur de l’urine, titubations… et durée, quantité, fréquence de tout cela).
2)- toujours avoir un anti-spasmodique injectable, des aiguilles, des seringues, de l’alcool, un véhicule de transport pour chevaux ou des amis qui en ont pas loin.
3)- toujours finir par accepter l’idée de faire soi-même une injection d’anti-spasmodique à son cheval (mieux vaut une injection un peu ratée, qu’une vie un peu perdue), et accaparer dès que possible un vétérinaire pour se faire expliquer en détail les modalités d’injection…
4)- apprendre la manipulation qui se nomme ‘Effleurement des flancs’ en shia-tsu, et qui permet de limiter les dégradations, voire de relancer le transit si la douleur a une cause intestinale bénigne.

Bien sûr, cela implique d’avoir pris le temps avant… de regarder, d’écouter votre cheval vivre, de savoir s’il est glouton, d’avoir relevé ses constantes (température habituelle au repos et après le travail, fréquence respiratoire), de connaître ses bruits de ventre quand tout va bien.
Par exemple, ma grand-mère (oui, bon, on a les exemples qu’on peut!), a une température normale de 36,5°c. Alors le jour où un toubib dit “Vous êtes en pleine forme! la preuve, vous avez 37,5°c!”, on peut bondir et lui expliquer que “Ah mais non monsieur, ça ne va pas du tout, 37,5°c, pour elle, c’est de la fièvre!!”.

Astuce du jour:
Pour les plus méticuleux, une prise de sang (de votre cheval) quand tout va bien permet, le jour où votre cheval est malade, de savoir ce qui cloche par rapport à d’habitude: foie en vrac, anémie exagérée…
A savoir: un cheval a la même température que nous, soit 37,2°c. Cela peut aller jusqu’à 38,5°c s’il vient de travailler ou faire l’imbécile sans que ce soit de la fièvre. Un poulain, lui, fonctionne avec 1°c de plus que nous.
A savoir aussi: ne pas s’inquiéter dès qu’un cheval se roule ou se couche, cela fait quand même partie de leurs gestes quotidiens… mais s’il se regarde les flancs alors qu’il n’y a pas de mouche qui l’embête, s’il s’intéresse moins à la nourriture, si… alors mieux vaut commencer le check-up!

Astuce du jour 2 (sinon, vous pouvez la lire demain, ce sera l’astuce du jour):
Avoir chez soi l’Herbier de Saint Georges, qui vous permettra de savoir si votre cheval n’a pas mangé une plante toxique en balade ou dans son foin… Ou encore le manuel préconisé par notre CDTE31, ou bien aussi le ‘Guide des plantes toxiques pour le cheval’ du CNTE.

Astuce du jour 3 (sinon, vous pouvez la lire après-demain 🙂 ):
Ne jamais acheter de cheval!