Je me disais bien aussi… bizarre que ce cheval soit si placide sous la selle…

Trop sage, trop gentil, trop tranquille… Trop pas comme on m’avait dit, quand il est monté.
Maintenant, je sais ce qui se passait.
C’est exactement ce que j’imaginais.
Pile poil comme à côté de lui. Un je-ne-sais-quoi (si, je sais, mais ça change souvent, un bruit, un geste, ou toute chose qu’il n’a pu analyser) lui rappelle qu’il est vulnérable et qu’il n’y a que dans la fuite que son salut viendra, et il déploie toute son énergie à cette fin. Quitte à sauter, tirer, déraper, etc.

Cela s’est produit cette fois sous la selle. Le travail en liberté, puis en main avaient été rondement menés, et il était très serein quand je me suis mise en selle. Quelque chose d’indéfinissable a commencé à l’inquiéter, puis c’est allé très vite crescendo dans l’angoisse.

Hop, un bond de côté, zip, une Ghislaine en déséquilibre sur un étrier, gngngnarf un raccrochage in extremis à la crinière d’une main en agissant avec l’autre sur la rêne pour le plier vite et fort!… tout en me remettant en selle. Et heureusement, j’étais sur un Peyotl qui a assez vécu l’équivalent de cette situation ‘à pied’ pour se laisser rapidement plier.

Le stress est resté présent dans son neurone encore un bon moment, avec un ou deux départs virulents. Mais au lieu de le ménager totalement, je lui ai rejoué le coup de la veste qui fait du bruit, de ma voix qui parle fort et de façon inégale, des étrivières qui grincent sur la selle, etc.
Il lui a fallu longtemps pour accepter de simplement faire quelques foulées de pas sans se poser de question. Mais il l’a fait. Et cela m’a permis de pouvoir le laisser déplié plus longtemps et… de descendre. 😉

Et puis!… il n’était pas bienvenu que je me prenne un vol-plané le jour de Noël, parait qu’il y a trêve…