Vanpass ou l’art de commander

Vanpass décide, Vanpass gère son monde. Si sa mère ne répond pas, il emmène dans son sillage Niño, Sendre ou Tibeto et se passe totalement d’Eclipse, qui d’ailleurs n’en a cure.

Tentative 1.
Hier soir, Eclipse, Vanpass et moi avons démarré une promenade.
Elle s’est achevée à l’angle du paddock:
Vanpass nous a regardées nous éloigner, puis a monté la queue à la verticale, a galopé en emmenant son papa adoptif vers l’entrée du club, sous le regard stoïque de sa mère (‘tiens Louloute, une poignée de grain en guise de merci!’), a franchi la clôture sans rien casser – si, il est fort, hein? – et est retourné jusqu’au troupeau en emmenant son papa dans son sillage, sans un regard pour sa mère.
Eclipse, heureusement pour moi qui étais dessus, ne panique jamais tant que son poulain n’a pas peur.
C’est un comportement inespéré, elle est merveilleuse, elle ne peut mieux l’éduquer dans la confiance et le respect de son individualité, avec une autonomie rare et précieuse, rarement rencontrée chez les humains, alors imaginez dans l’espèce équine! Une jument hors normes.
Mais là, je vous jure, je l’ai suppliée de le hennir! en vain…
Eclipse et moi sommes parties faire un petit trotting – ah ça mais! – et sommes revenues.

Tentative 2.
Pour emmener Vanpass qui n’avait rien bu durant le trotting de sa mère, j’ai mis en oeuvre la prise en otage de la bouteille de lait maternelle: j’ai fait marcher Eclipse après n’avoir laissé Vanpass têter que quelques trop brèves gorgées.
Vanpass, en manque, a donc dépassé l’angle du paddock en suivant sa mère… mais s’est jeté dans le premier champ de tournesol qui lui tendait ses feuilles; un bon p’tit galop la queue en l’air, observation du paysage durant 10 bonnes minutes, retour au pas et attente obstinée de maman qui était à 20m de là. Pfffff. Après plein d’allers-retours jusqu’à lui, il a fini par nous emboiter le pas puis s’est arrêté rapidement.
Ma patience étant très faillible, j’ai mis pied à terre et lui ai interdit tout demi-tour.
Qu’à cela ne tienne, il est parti droit devant, en tête de balade, sans plus s’arrêter, même quand je faisais brouter Eclipse. Il nous a obligées moultes fois à courir pour le rejoindre. Il a fallu un bon moment avant qu’il s’arrête et revienne enfin téter.
Le retour a été le même calvaire pour moi (nuit tombante): Vanpass, auparavant capable de faire 800m plein galop en quittant sa mère pour rejoindre le troupeau, ou compter les tournesols, passait son temps à brouter, regarder le paysage, trainailler d’un bord à l’autre, explorer les cailloux, sans plus vouloir rentrer… 😈

C’est sans un regret que j’ai remis la mère et son poulain au paddock, en murissant mille plans tortueux pour contrer ultérieurement les initiatives du si merveilleux bébé de ma si merveilleuse jument. 🙂

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5 pensées à propos de “Vanpass ou l’art de commander

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