Mortalité élevée dans les élevages

Nous pensons tous aux perturbateurs endocriniens. Contenus dans nos produits chimiques. Et particulièrement ceux des agriculteurs qui les épandent au ras de nos clôtures.

Si les bassins des juments ne laissent plus passer les bébés, c’est quand même pas très très naturel, tout ça. Si les bébés ne trouvent plus la voie de la sortie, p’têt ben qu’il y a une molécule ou deux qui ne sont plus aptes à faire leur boulot. Ou qui s’ajoutent et sèment la pagaille. Ou leurs récepteurs ont été trompés ou inhibés … Bref, ce sera la part des scientifiques de chercher cela dans quelques décennies (oui, le scientifique est souvent long à la détente).

Alors c’est vrai, lors d’un épandage à Trébons, quand nous étions au lieu-dit Roudigou, le soir-même, j’ai une ponette qui y a laissé ses poumons. Emphysémateuse à un stade si violent que j’ai cru la perdre (et elle était jeune maman, c’était Makéba suitée de son doux Solune). Depuis, sous traitement à vie, elle est à la retraite chez ses propriétaires.

Alors oui aussi, lors d’un épandage, dans la nuit suivante, Mandarine a avorté. Ca, c’était à Salles sur l’Hers chez notre maréchal Olivier.

Peu de temps après, chez nous à Al Fort, c’est un autre cheval de propriétaires qui s’est trouvé en détresse respiratoire intense dans les 24h suivant un épandage. Cela nous a valu une sacrée remontée de bretelles des propriétaires pensant que leur cheval était maltraités chez nous (euh … ben … en fait si, mais pas de notre fait).

Cependant, il existe aussi des élevages qui sont loin de toute pollution agricole, et qui connaissent eux aussi depuis cinq ou six ans, un taux de mortalité jamais connu jusqu’alors chez les poulains à naître ou nouveaux-nés. C’est l’éleveur de Bérénice qui m’en avait fait part.

 

Alors je me dis que nous avons tous notre part de responsabilité.

Nous faisons naître à tour de bras (ce n’est pas péjoratif), nous assistons les naissances, nous tenons trop à nos juments pour laisser faire la nature. C’est quand même, dans la nature, 5% des primipares qui meurent lors de la mise bas (primipare : dont c’est le premier bébé).

Et puis bon, on ne va pas laisser dedans la jument un poulain un peu mal tourné qui n’a besoin que d’un coup de pouce pour sortir de là indemne et permettre à la jument de vivre aussi, hein. On ne va pas laisser un lait trop riche détruire le poulain s’il suffit de l’aider quelques jours, n’est-ce pas Arob@se ?

On ne va pas laisser couché à terre un poulain un peu faiblard à la naissance. Certes non. Jamais de la vie. S’il suffit de le garder un peu stable contre notre corps le temps qu’il tète une première fois … S’il suffit de guider un peu son bout du nez pour qu’il trouve enfin cette mamelle si profondément cachée derrière le flanc … S’il suffit de lui donner un biberon pour qu’il ait assez d’énergie pour se lever ensuite seul …

Ce faisant, nous avons cessé de sélectionner les meilleurs. Ceux dont le programme génétique est viable sans aide. Nous avons laissé leur chance aux moins bien lotis. Bel acte. C’est vraiment la preuve de notre humanité.

Là où nous avons commis une énorme bévue, mais alors plus monumentale que la porte d’Aix, c’est en continuant à faire reproduire les juments qui ont souvent des soucis (poulain qui se présente mal à chaque fois, lait trop riche sur les premiers jours, colostrum pas qualiteux, etc.).

Dans la même veine, ces poulains qu’on a dû seconder à la naissance, nous avons eu l’idiotie de les laisser se reproduire à leur tour. Et d’erreur en erreur, je pense qu’on fait un cumul. Les faibles qui ont Undéfo finissent par être croisés avec les faibles ayant le même Undéfo, et leur bébé, ben, le voilà en Défomortel. Les faibles de Padbol peuvent aussi cumuler avec les faibles de Padchance, et hop, les voilà qui produisent des bébés Padvie.

Un méga gros coup de pouce ici ou là avec des produits chimiques et en avant Guingamp pour une bonne grosse mortalité non maîtrisable cette fois !

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Une pensée à propos de “Mortalité élevée dans les élevages

  1. Oui et si on ajoute à cela la perte de diversité de l’alimentation, le changement climatique qui multiplie les variations brutales de températures, l’invasion de plantes toxiques…on obtient un effet cocktail qui permet de dire que rien n’est la cause, mais en fait, que tout est la cause!
    Si la biodiversité disparaît sur la planète, il y a bien une raison!

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