Deux comparses, qui ne se connaissaient que depuis 1 semaine, sont arrivés au club en début de mois.

Il s’agit d’une part de Féfée (Fernanda de son vrai nom).
Ibérique noire, 10 ans, débourrée il y a quatre ans (en partant d’une jument complètement sauvage: 2 ans d’approche, mise en confiance puis de travail de débourrage), elle n’a pas été surexploitée, d’autant que son dos spécial n’a pas permis de trouver une selle correcte… Heureusement, Eugénie Cottereau est venue décoincer cette situation inextricable.
Féfée est très sensible, elle monte vite en pression pour mettre un terme à ce qui crée du trouble en elle. Elle a développé avec sa propriétaire un lien profond et touchant.

Leur objectif à toutes deux: reprendre le travail ensemble sur des installations commodes, affaiblir ses défenses d’excitation, avancer dans la relation et la technique.

Mes observations: la jument a une maîtrise parfaite de son humaine sous des airs de jument très éduquée et c’est elle qui rythme la relation, sans jamais outrepasser les limites mais en flirtant intelligemment avec…
En trois semaines, l’évolution entre Féfée et sa propriétaire est remarquable au niveau émotionnel. Séverine reprend le contrôle du couple et impose son calme, reste de plus en plus fixée sur des objectifs précis, reste de plus en plus centrée sur la technique à utiliser malgré les excentriques distractions de sa sulfureuse jument.
Féfée accepte de trotter auprès de son humaine (qui, elle-même, peut se permettre enfin de courir) sans partir en live. Elle est de plus en plus précise dans les transitions montantes et descendantes, de sorte qu’on peut faire des transitions doubles, ainsi que des transitions rapprochées et énergiques. Ses protestations sont de moins en moins excessives.
Elles réussissent avec de plus en plus d’aisance les exercices de base d’équifeel.
La mise du filet a été entamée, reste à lui faire vivre de bons moments avec ce dernier.
Théoriquement, cette mentalité étant mise en place, on devrait pouvoir commencer le travail sous la selle.

Fantasio, quant à lui, a quitté son élevage prestigieux Mérens Alegria peu avant d’arriver ici.
Son mental est fantastique, c’est la puissance calme incarnée, la sagesse née.
Le pré-débourrage avait été déjà bien entamé, il manquera à le terminer donc 🙂
Cependant, avant de s’y mettre vraiment, il reste à expliquer à Fantasio comment se mouvoir au trot et au galop sans qu’on utilise les aides, ou de façon très symbolique, afin qu’il s’affine et devienne un poil plus réactif et connecté (dans un niveau de connexion différent, pas juste celui du horsemanship)

Mes observations: Fantasio est un fantastique poulain qui navigue déjà dans un degré de conscience supérieur à la moyenne des chevaux. Il est complètement ouvert à l’apprentissage, et ne sait juste pas comment répondre à quoi. J’ai vu qu’il pensait encore en arrivant qu’il allait faire toute sa vie le clown dans un rond de longe, ou l’immobilité face à des stimuli forts… Le naïf! Ca, c’est juste l’amorce d’une éducation… La vie, ce sont des choix, des prises d’initiative, des émotions, du mouvement, de la tempérance, etc.

En très peu d’essais, Fantasio a accepté de trotter en main, quoi que de façon légèrement désordonnée – trop enthousiaste à l’idée qu’on allait forcément jouer ensemble si on trottait… le naïf! – et désormais, il part au trot quand sa propriétaire le lui suggère. Sa sensibilité et son degré de connexion sont impressionnants alors qu’il ressemble à un ado boutonneux (mais bien fichu). Il commence même à se laisser diriger au trot (mais tout est tellement tout neuf!). Il commence à porter sa selle (qu’il a déjà eue) tout au long des séances, le mors parfois partiellement. Et il a même porté à l’arrêt sa propriétaire sur son dos plusieurs fois, et commencé à mesurer le genre de communion que l’on va rechercher tout au long de son éducation, voire de sa vie! Cela l’a fait bailler comme s’il avait reçu un soin ostéopathique…
😉

Allez, que du bonheur… bien cuit vu les températures!