Ce matin, dans ce climat lourd, lent, le vent a pris possession des lieux, bruyant dans un silence inquiétant: pas un moineau, pas une Hirondelle en vue. Nulle part dans le ciel.
Durant la séance de travail avec Holycoeur, pas de gazouillis, pas de survol de nos têtes par les parents Hirondelle, pas un jeune envolé pour se mettre sur le couvercle suspendu de l’étable.
Humains trop occupés, nous laissons passer la matinée avec seulement cette sensation d’absence et de lourd silence malgré le vent, c’est juste ‘normal’, c’est l’orage qui s’annonce.
Ce midi, Pascale fait la réflexion. Et oui, bien sûr, c’est anormal, c’est dramatique, des bébés, ça ne survit pas plus de quelques heures sans manger, et encore moins en ayant froid… Or les températures nocturnes et matinales de ces derniers jours n’étaient pas géniales, s’il n’y a pas de parent pour couver de la matinée, il n’y a pas d’espoir…
Qui sait…? mais non, dans le nid, trois corps mous, inertes et déjà froids.
Trop tard. Trop tard encore une fois.
L’an dernier, deux nichées étaient mortes de froid sans que nous y ayons rien compris. Nous les avions récupérées trop tard et n’avions pas réussi à les réchauffer à temps.
Cette année, deux couvées encore dans l’oeuf ont été abandonnées avec l’arrivée soudaine de froid il y a quelques semaines (bon, nous n’aurions pas su couver les oeufs, c’est certain). C’était comme aujourd’hui, plus une Hirondelle dans les cieux d’un coup d’un seul. Et cette fois, les bébés sont bien là, vivants la veille (mais étaient-ils sur le déclin? aucune idée), et les parents, non, tous les adultes et jeunes disparaissent…
Moins de nid, des adultes qui arrivent tardivement, moins d’oeufs viables par nid, deux couvées en oeuf abandonnées, une nichée en jeunes plumes abandonnée (ou mourante d’autre chose, que ce soit le froid ou les insectes intoxiqués, mais pas de maladie visible, je les ai inspectés, ils avaient l’air parfaitement ‘bien’ 🙁 )…
Pour deux couples, seuls huit jeunes auront atteint l’âge de voler… Espérons qu’une partie revienne l’an prochain…