La belle, la gentille, la délicate Vénus continue son apprentissage.
Ses principales étapes à franchir, outre la technique extension d’encolure primordiale pour une jument qui l’a facilement haute et creuse, outre la stabilité à la main pour une puce qui préfère vite se sortir de la main et y rebondir dessus plutôt que s’y installer confortablement (uniquement quand elle veut continuer à regarder l’environnement au lieu de se concentrer sur le travail), sont:
– se concentrer
– se concentrer durablement
– se concentrer même s’il y a des sujets de distraction mineurs (des chevaux, véhicules ou personnes qui bougent au loin)
– se concentrer même s’il y a des sujets de distraction majeurs (De ‘choses’ qui sont potentiellement inquiétantes)
– et donc cesser de sortir de la main, de foncer ventre à terre (littéralement, son garrot plonge de façon effrayante vers le sol!) la queue sur le dos, etc.
Elle a donc affronté hier matin la sono du club, en longe, et cela s’est nettement mieux passé que les fois précédentes.
J’ai bien essuyé quelques demi-tours d’une rapidité fulgurante, quelques moments ventre-à-terre, mais une fois cela réglé, la sono ne semblait plus vraiment être le problème. Cette fois, pas de transpiration de stress, pas d’impossibilité à ravoir de l’attention, etc.
Ouf, on progresse!
Je vous explique:
La fermeté nécessaire pour l’empêcher de plonger dans le cercle vicieux du stress auto-entretenu est infime pour moi à mettre en oeuvre (une vibration sur la longe quand elle est sur orbite, un toucher trèèès modéré de la chambrière quand elle pense demi-tour, etc.).
Mais cette fermeté est vécue par Vénus comme un véritable cataclysme à chaque fois. Plus délicat, plus fin, plus discret, elle n’en tient pas compte… Elle qui fonctionne avec la simple pensée d’allure n’entend plus rien, ne ressent plus rien, ne voit même pas mes gestes ou n’entend pas ma voix, pire, si elle les perçoit, cela augmente sa vitesse de fuite.
Et dès que j’arrive à l’action la plus délicate possible mais efficace, qui lui rappelle que je suis bien là et en train de m’adresser à elle vraiment, qu’il est temps qu’elle reconnecte avec la terre plutôt que de rester branchée sur son vent de panique, on dirait qu’elle quitte un film d’épouvante, elle me regarde comme si petit-à-petit j’apparaissais hors de mon déguisement d’alien, elle regarde le monde autour d’elle comme s’il était redevenu normal et qu’elle se rendait compte que ce n’est que moi et que son environnement habituel. Puis, quelques secondes d’analyse plus tard, hop, elle est superbe et bien là sur terre avec nous…
De la même façon, quand elle a trop d’énergie et de joie, elle ne sait pas non plus se tempérer. Elle monte en pression de plus en plus et finit par se faire peur toute seule…
😀
On a encore un peu de pain sur la planche avant de pouvoir aller en représentation où que ce soit 😀
Drôle de pépette, hein… Petite princesse vive…