Arrivée au club il y a quinze jours, Délice a montré toute sa gentillesse, sa bonne volonté mais aussi toute son inquiétude.
Il lui a fallu bien plus de temps que prévu pour se poser…
Les premières séances de travail/éducation se sont donc surtout résumées à inculquer à la belle que tout ce qu’elle avait appris jusque-là, s’appliquait encore!
Et ce MEME SI ce n’est pas son humaine habituelle qui les demande, l’environnement est nouveau, il y a des chevaux partout, des humains qui attirent le regard, il y a des bruits de tôles dans lesquelles le vent s’engouffre, etc.
Et elle a discuté cette règle avec obstination et constance, me réfutant toute légitimité en cas d’inquiétude, d’excitation, de colère, ou de joie…
Cependant, le temps de récupérer un tant soit peu d’attention et respect en toute circonstance, nous avons fait notre bonhomme de chemin malgré ce.
La belle donne nettement mieux ses pieds, même si ce n’est pas encore l’idéal.
Elle a (et c’était un gros morceau) découvert qu’on ne peut pas à tout bout de champ s’arrêter, analyser les situations ‘même pas graves’ dans l’immobilité absolue, et refuser de se remettre en route, ou se remettre en route mais trop fort, trop vite, et un tout petit peu en nous marchant dessus… Elle sait mieux gérer des antérieurs et postérieurs par rapport à nous, et elle a compris que les situations (standards’ devaient s’analyser en marchant. Elle avance donc de façon plus régulière, tient mieux ses distances, commence à se caler sur ma vitesse de marche, accepte même de trotter à mes côtés sans en prendre ombrage. Enfin, je sens poindre une phase de remise en question, à suivre donc.
Nous sommes allées tester cela en extérieur… C’est gérable mais cela reste tendu.
Dans les apprentissages les plus aisés, elle a appris à tolérer la selle, la selle avec étriers, la selle avec étriers flottants sur ses flancs, et elle entame la connaissance du mors. Elle a aussi appris à avancer malgré la selle, à avancer alors que cela fait du bruit derrière elle, à avancer même si tout la pousse à s’arrêter pour analyser. Elle avait déjà accepté avant de venir au club qu’une personne face les gestes du montoir. Nous les avons revus, j’ai passé ma jambe sur la selle des deux côtés. J’ai insisté sur la notion de résistance à la traction sur l’étrier, afin qu’elle soit solidement calée sur ses jambes le temps que je monte. Pour le moment, les bruits liés à la selle la gênent encore trop pour être sereine, mais c’est presque dans la poche.
Elle a appris aussi à évoluer plus généreusement en liberté aux trois allures, cependant on perd parfois l’arrêt, les demi-tour sont assez aléatoires quant à leur précision, surtout quand elle s’occupe d’autre chose que de mes ordres… Nous avons appliqué cela ensuite au travail à la longe, et cela semble assez facile.
Je devrais entamer le travail à l’épaule cette semaine, ainsi que le montoir complet.
C’est une très chouette jument, finalement très appliquée, timide et vive, qui prend sur elle ou qui implose quand cela dépasse sa bonne volonté…
A suivre 🙂