Récap: les chevaux de Ghislaine

Je parle rarement d’eux.
Et pourtant, ils sont l’essence de ma vie.
Eclipse et Sendre.
Auxquels se sont rajoutés Dylan et Vénus.
Sans doute parce-que je ne crois pas que cela intéresse qui que ce soit de me lire sur des explications techniques ou relationnelles.
Sans doute parfois parce-que c’est trop personnel aussi.
Simplement, sans la première de ces chevaux, il n’y aurait jamais eu de poney club de Clary.
Et sans les autres, ce poney club serait déjà fermé.
La passion d’enseigner va de pair avec la passion d’apprendre et de rechercher sans cesse.
Si je ne monte pas, si je ne recherche pas les sensations, la communication avec eux, je ne vis pas, je m’étiole.
Alors une fois n’est pas coutume, voici de leurs nouvelles:

– Eclipse presque retraitée, a bien joué son rôle de formatrice de poulain récemment. Un rôle qu’elle aime profondément. Elle m’a menée sur son dos, et en contournant et collant Cody avec précision et patience, a permis que je caresse le jeunot sur le dos et la croupe ‘depuis le dessus’ donc. Et on sent qu’elle est investie dans ce genre de mission… Elle fait presque tout toute seule sitôt qu’elle a compris ce que je cherche.
A part ça, elle pète le feu et arrive la plupart du temps à fond les ballons quand je l’appelle (non pas toujours, mieux me vaut éviter ses heures de sieste!), toujours prête pour de nouvelles aventures! Ma compagne équestre, ma collègue de travail, mon guide, ma protectrice éternelle…

– Sendre avance malgré sa fougue qui le fait se jeter un peu trop énergiquement dans tous les exercices que je lui propose (et nous retarde donc jusqu’au calme retrouvé! 😀 ).
Trop peu monté, trop irrégulièrement, c’est sans doute celui qui a le plus de mérite à progresser de tous. Il est plutôt à l’aise dans tous les mouvements latéraux, mais pas encore avancé dans les rassemblers.
Il apprend en ce moment à enchainer des jambettes… avec moins de flamme.
Ce cheval est vraiment l’image du combattant type: sa voix grave, son impétuosité et ses jeters d’antérieur sont dignes de Mars!
Pourtant sa grande douceur, son immense sensibilité sont un vrai bonheur à ressentir et à partager au travail. Il est aussi délicat et agréable qu’il est généreux et vaillant. Comme l’avait décrit Eugénie Cottereau en son temps: “On dirait le petit Jésus en culotte de velours”. Oui, c’est bien lui, c’est toujours lui…
Il a commencé la diagonalisation du pas, et semble coopérer, à mon grand étonnement… lui qui est un guerrier d’extérieur, un fougueux acteur, il se met en quatre pour ne pas trop déborder du cadre et s’applique sur ce geste qu’il pourrait rendre explosif… Quel ange merveilleux!

– Vénus, elle, fait des progrès comme elle respire. Tout lui est facile à comprendre, à intégrer. Le nombre de séances et leur durée est dérisoire proportionnellement aux progrès effectués. Elle a appris Action-Réaction en trois séances et ne l’a plus remis en question. Elle sait désormais effectuer des épaules-en-dedans au trot (pas à l’aise sur de longues distances certes, mais on y vient) y compris dans l’extension d’encolure. Les séances ne durent pas plus de 15-20mn et ceci au rythme… d’une fois par semaine depuis octobre… Flexibilité, c’est acquis. Mobilité, c’est en cours. Toujours positive, toujours généreuse…
Je ne dis pas que c’est une jument facile, elle a du caractère, et est très vite distraite. Mais quel bonheur de jouer avec tout ça chez elle…

– Dylan lui, m’a poussée – les trois dernières fois – à nouveau dans mes retranchements.
Il est incompréhensible.
Sur une séance il est capable de la pire des résistances sans le moindre fondement physique (tout commence par la peur de choses connues sur le bord ou dans la carrière, si si! et de là, il ne sait même plus accepter de mettre un pli d’encolure, ou de la remonter, ou de croiser ses jambes, ou…), avec des canaux récepteurs physiques cousins du trou noir, et des réponses articulaires plus proches du béton armé que du velours…
Mais il est pour autant capable de répondre la séance d’après aux indications les plus fines de façon délicate, vive, énergique et déconcertante (je ne parle pas de la qualité de ses allures, hein! Suis pas prête de m’asseoir au trot sur lui, fichtre!!).
Son écoute a alors un tel génie que je suis à peu près sûre de ne pas avoir agi avec le moindre muscle de mon corps. Il est, plus que Sendre et Eclipse, celui dont je peux dire ‘je le pense et il le fait’. Eclipse ressent finement, plus finement que la majorité des chevaux que j’aie pu monter jusqu’ici… mais pas avec autant de ? d’anticipation? de clairvoyance? d’écoute énergétique? que lui pourtant.
En fait, il est probable que dès que tout roule bien entre nous, donc dès que je pense uniquement technique et tact, notre relation se dégrade en très peu de séances. Je suppose qu’il me faut être capable d’amener Dylan à cette finesse de réception même quand il a le cerveau pris par les monstres de la carrière. Entrer plus intimement dans son âme… Ou plus exactement être capable d’entrer dans cet état et de l’amener à m’y rejoindre même en situation complexe… (merci Véronique pour l’aide à l’analyse). Enfin bon pour le moment, je n’y suis pas hein! Quel cheval mes amis, quel cheval!!!

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Une pensée à propos de “Récap: les chevaux de Ghislaine

  1. Tu ne parles pas souvent d’eux, c’est vrai. Et pourtant, c’est passionnant quand tu nous offres ces récits. 🙂

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