Vénus est une petite jument alezane, de race ‘demi-sang Arabe’ (traduire: Arabe croisé porte et fenêtre).
Elle était venue ici pour son débourrage. Les souvenirs sont ici.(cliquer sur le mot ‘ici’ avant la parenthèse 😉 ).
Elle était ensuite retournée chez son propriétaire en attendant d’avoir un an de plus et de pouvoir commencer les entrainements d’endurance.
Ce qui fut fait.
Elle a été arrêtée au bout de quelques mois car elle boitait passé une certaine distance (genre avant 60km à peine, ça la fiche mal pour une jument d’endurance…).
Personne n’a conseillé le propriétaire, Claude, de lui faire voir l’ostéopathe pour savoir ce qu’il en était.
Alors son propriétaire l’a mise à saillir : à ne rien faire, autant qu’elle fasse un bébé.
Quelques mois plus tard, elle a avorté. Booon….
Il l’a donc mise à la vente.
Un monsieur du milieu de l’endurance, ayant pris connaissance des antécédents de Vénus (en passant entre autres par moi pour avoir des renseignements au téléphone), a quand même voulu essayer Vénus.
Il l’a récupérée peu après son avortement (donc non travaillée depuis des mois voire un an), l’a ferrée, et yahou dans la pampa.
Un mois plus tard, il rendait la jument pour cause de boiterie.
Quelle surprise ! Les mots me manquent … 🙁
Un mois après le retour de Vénus, son propriétaire Claude me joint pour me dire que la jument est de fait toujours à la vente.
Une personne a voulu l’essayer pour du complet, alors Claude a amené Vénus au club pour bénéficier d’une carrière et la faire essayer.
Je suis enthousiaste à l’idée de revoir l’excentrique Vénus !
Au sortir du camion au jour de l’essai, Venus semblait belle de l’extérieur mais morte de l’intérieur. Un regard absent. Une froideur inconnue.
Et triste découverte : Vénus était blessée sur toutes les articulations côté gauche (boulets, genou, épaule, jarret, grasset) et même en face interne des boulets droits… Visiblement, cette jument avait lourdement chuté sur du goudron et avait glissé sur quelques mètres en y laissant poils, peau et chairs…
Voici ses blessures surprenantes, toutes placées au niveau des articulations et de toutes les articulations. Donc elles ne provenaient pas d’une dispute entre copains 🙁 Et comme la jument avait été rendue deux mois plus tôt à Claude, elles devaient être salement importantes pour apparaitre encore ainsi.
Y a-t-il une chance pour que cette jument – déclarée boiteuse un an plus tôt et redéclarée boiteuse deux mois en arrière – soit ce jour-là exempte de boiterie ? Alors qu’elle a visiblement lourdement chuté à vive allure sur un sol dur, le tout sans soin …
Ha ha, le suspens est intense, vous ne trouvez pas ?
Sans surprise, la jument est totalement raide en se déplaçant dans la carrière. On dirait qu’elle a trente ans. Elle trotte comme un robot arthritique. L’autre monitrice et moi-même avons de la peine à la regarder évoluer.
🙁
Puis sur une émotion, la voilà qui se déclenche le neurone de l’Arabe et qui se met à voler comme un ovni en traversant la carrière. Malgré ses douleurs, ses raideurs, la voilà, magnifique, parfaite, intense, indemne l’espace de quelques instants. Pour se retransformer en mamie sitôt l’émotion passée.
Bien sûr, et ça se comprend, la jument ne convient pas pour le complet, l’essai tombe à l’eau : on ne s’engage pas sur un cheval boiteux au jour de sa visite !
Ma colère est grande.
Cette jument a été exploitée, abîmée, rejetée et laissée sans soin, sans le moindre conseil pour Claude, durant des mois. Le pire abus ayant été celui du dernier acquéreur potentiel qui l’a rendue boiteuse et profondément blessée, après un mois d’exploitation sans doute sans âme, sans réflexion.
Cet acquéreur s’était d’ailleurs fait passer pour un ami proche de Pascale Coatantiec, qui est ostéopathe. Damned, à quoi ça sert d’avoir des amis ostéo, si c’est pour casser du cheval et le ramener déglingué à son gentil propriétaire ?!!
Ma colère est grande, car Vénus était superbe, gentille, vive et tempérée… Elle est moins joyeuse et naïve qu’avant, c’est clair. Elle n’a pas eu l’attention qu’elle méritait (elle nécessitait juste de la progressivité, de la logique, des soins… sans parler d’amour).
Ma colère est grande car Claude est un homme de confiance, de parole, qui a été abusé dans cette histoire.
Ma colère est grande car Riyad (photos en cliquant sur son prénom) sa grande soeur avait le même caractère, voire plus doux et tempéré encore, et elle a mal fini dans un club (paix à sa douce âme), et je pressens que Vénus, gentille, de qualité moyenne, va finir pareil. Ras la casquette de ces gâchis.
Ma colère est grande à l’idée que cette jeune jument reparte. Claude accepte que je la garde un temps.
Alors elle passe entre les mains de Patrick Chêne.
Une fois. La jument ressort de la manip encore plus boiteuse mais pas du tout de la même façon : cool, ça évolue !
Deux fois. La jument semble à peine gênée. J’le savais !
Trois fois. La jument ne boite plus pour les mêmes raisons d’après l’ostéo (elle en a fini avec sa vieille boiterie, résolue, mais le stress des changements l’a déglinguée par ailleurs: elle boite ‘du ventre’; c’est pas moi qui l’ai dit).
Et puis enfin Vénus ne boite plus du tout.
Alors Vénus reste au club, c’est décidé, même si on déborde de chevaux de partout. Claude nous la cède avec joie.
Point barre. Mince quoi !
Quel bonheur et quelle chance pour elle! Et pour nous, parce que c’est un plaisir de la voir, cette belle jument. Et pour Diva, tiens, parce qu’elle veut trop l’avoir comme copine. 😀
Hé bien pour le coup ça a l’air bien engagé entre elles 🙂
Superbe nouvelle et nous souhaitons de belles aventures à Venus et qu’elle retrouve sa Gaîté et peut être sa naïveté ?
C’est génial car je sais qu’au poney club elle aura tout l’amour et l’attention de tous.Heureusement qu’il y a des personnes comme toi Ghislaine
Tellement heureuse pour Vénus. 🙂
Bienvenue à nouveau sur la planète Clary Vénus.
Si quelqu’un a des nouvelles d’une petite jument passée par le club à la saison des pluies, une jolie Citylove qui n’était pas pour “nous”.
Si quelqu’un sait si elle a trouvé un vrai humain qui aura su lire tout ce qu’elle avait à donner aussi. Je veux bien avoir l’info, sinon je lui souhaite et continue d’espérer un destin similaire à celui de la belle Vénus.
Il me semble l’avoir vu en passant aux Varennes pendant un certain temps après son passage au Club, mais plus les dernières fois que j’y suis passée devant (pourtant je cherche à chaque fois du regard!).
J’espère, comme toi, qu’elle a trouvé un chouette humain, elle, qui visiblement nous a touchées à toutes les deux.