Emploi des aides: vérification, moment de rêve

Voilà.
On vous a bassiné des mois, des années durant qu’il faut agir progressivement et fermement, doucement mais vivement, avec délicatesse mais sans concession,
on vous a fait allier technique et sensibilité,
on vous a répété d’agir brièvement, d’obtenir toujours, de céder aussitôt, de récompenser le cheval comme un roi, lui offrir immédiatement, à chaque infime amélioration, une reconnaissance profonde, un amour inconditionnel,
on vous a fait travailler et retravailler l’action de la main, l’action du bassin, puis peaufiner le poids du corps, le buste, encore et encore.
Vous vous êtes appliqué, vous avez même retravaillé entre les cours votre cheval, avec d’autres chevaux, vous l’avez fait inconsciemment, en balade, en jeux, en endurance, à l’obstacle, sans plus y faire attention. C’est là, c’est en vous, c’est une évidence.

Le cheval a compris, il connait les règles, elles sont simples, elles sont subtiles, elles sont fiables.
Il se régale à vous défier par sa rapidité de compréhension, il devance fréquemment vos attentes, dans l’ensemble on avance vers toujours plus de bonheur, de plus en plus de fierté indicible.
Ce sourire niais de contentement du propriétaire heureux… Cette lueur dans le regard que j’aime tant voir briller…
Un jeu de finesse, d’attention décuplée, de bonheur partagé par ces exploits quotidiens que sont ces améliorations, ces preuves de bonne volonté de part et d’autre.
C’est ce genre de fierté qu’il est difficile de partager parce-qu’elle ne se base sur aucun exploit sportif reconnu par nos pairs, mais juste sur la joie de voir se concrétiser, se vérifier une si belle entente, patiemment construite.

Et maintenant, maintenant, oui on peut tout. On enlève les rênes, et on voit ce qu’il en reste alors, du Centaure…
La toute-puissance, la communion… quand on a ça, tous les exploits seront possibles, puisqu’on partage avec notre cheval l’amour et le respect .
Pocahontas, Petit Nuage et Yakari peuvent aller se rhabiller! 😉