Ce matin, Pascale part nourrir les chevaux pendant que je pars me battre inutilement avec l’ordinateur et l’imprimante.
Il faut faire vite pour imprimer les documents du stage: M. Vespertini va venir faire des soins au club et le bureau où se trouvent ordi et imprimante sera réquisitionné pour ce faire dès 8h30.
Bien sûr, c’est le moment choisi par l’ordinateur pour planter. Redémarrage de la bête, replantage. Re-redémarrage de la bête et ouf! l’ordinateur se lance.
Impression de la première feuille… qui s’arrête toute seule en plein milieu.
Ah, non! l’imprimante ne va pas s’y mettre elle aussi?! Tu quoque mi imprimanti!
Ben non, ouf, c’est l’ordi qui est en train de songer à planter puis qui plante finalement pour de vrai.
Et c’est là, pendant cet instant tragique où je regardais l’écran de l’ordinateur devenir noir, tandis que l’imprimante ravalait la page mi-imprimée pour me la recracher en l’état – inhumainement – à la face, que je reçois cet appel:
“Vidji est en coliques, elle est bien salie de partout, elle était en train de se rouler et a dû se rouler déjà beaucoup. Elle a fait le flehmen.”
🙁
Rapide check-up avant d’aller la chercher: a-t-on de la calmagine (antalgique antispasmodique), où sont les seringues et les aiguilles? Tout centraliser pour être plus efficace…
Et zou, c’est parti.
Elle est là, la belle, dans le paddock au milieu des autres, sur ses pieds, ne touchant pas au foin.
Il y a tellement d’herbes sèches dans sa crinière et son toupet emmêlés, tellement de traces de terre sur son corps que ça nous dit combien elle s’est roulée sous l’effet de la douleur dans son corps.
C’est pitié de la voir comme ça. Elle refait le flehmen (alors dans ces situations, non, ça ne sert pas à sentir une odeur mais ça exprime une douleur). Ses muqueuses sont plutôt pâles.
Rapide calcul:
– ils n’ont pas de paille, pas de foin grossier non plus (bouchons intestinal: ralentissement du transit?), du moins pas à ce point, et son ventre fait glouglou
– (déshydratation donc digestion perturbée?) l’eau est accessible,
– (intoxication?) il n’y a pas de plantes toxiques dans le foin, ou alors ça nous a échappé
– (toxines liées à la mort d’un trop grand nombre de vers?) elle a été vermifugée récemment mais pas très récemment non plus,
– (stress?) il n’y a pas eu de changement récent dans son troupeau… Non, vraiment, je vois pas.
A la limite si elle a décidé d’avaler toutes les morelles noires de son paddock?
A la limite, si une plante toxique en trop petite quantité nous a échappé?
A la limite, si des conflits forts entre des individus du troupeau et elle ont éclaté?
Je la ramène cahin-caha.
Et là, en arrivant avec elle près de la bâtisse, voici que je vois Pascal Vespertini… Ah oui, zut, euh, non, chouette: “Pascal, à l’aide, j’ai ma pouliche qui est en coliques là, sans explication plausible!”
Ouf, il accepte de la manipuler en shia-tsu avant ses consultations (qui prendront donc du retard). Gros gros stress. Pas un stress de conflit mais de peur, liée à un prédateur ou équivalent. Oh, oh… nos chevaux auraient-ils eu une visite cette nuit, dans leur pré ou dans les alentours?
Passée la manip, Vidji dit une dernière fois qu’elle a très très mal au ventre, comme si le fait que tout se remette en route soit très douloureux. Une injection de calmagine par prudence, et retour au pré avec les copains. Une surveillance de principe sur toute la journée, et notre pépette est ma foi plutôt en forme jusqu’au soir. Lucas, qui vient la travailler délicatement, la trouve plutôt tendue, inhabituellement tendue.
A rapprocher de sa trouille nocturne sans doute, mais à suivre.
Boudu, ça a dû lui faire tout drôle, à la princesse, d’avoir mal au ventre à ce point… Pauvre titounette. Allez, c’est passé… 😉
Pascale a annoncé ce soir que la clôture extérieure est à nouveau fonctionnelle (après les éboulements, des piquets étaient descendus avec la terre, et les fils touchaient le sol: le courant ne pouvait plus passer!): nous allons donc pouvoir électrifier entre le reste du monde et notre poney-club, et gare à qui voudra y rentrer! Merci Pascale!
Bon, bien sûr, si Vidji a eu peur d’un lapin, d’un chat ou d’un hérisson, ou d’une fouine, la clôture sera bien inutile pour la protéger…
Mais si c’était un chien errant, un humain errant, ou un animal vraiment inconnu, ça devrait faire l’affaire…
Ben nous dans la région les loups commencent à s’en prendre aux équidés… (ânes et chevaux!).
C’est combien le voltage contre les loups au fait?!
50.000V, 10 hauteurs de clôture! Miradors, charplaninatz
Bon, ok, le patou peut aussi faire l’affaire 😉
Le soucis, c’est que le chiot doit grandir avec le troupeau (de chèvres, de chevaux, de moutons, d’humains, bref, son troupeau à protéger) pour s’en sentir responsable.
Et grandir dès 8 semaines seulement, dans les pattes des chevaux, sans finir aplati, c’est pas gagné!
Ben là, y a même des patous qui se sont fait attaquer cet été!
Alors un ou deux Charplaninatz pas trop chouchoutés dans ses premiers mois, élevé dans son troupeau-famille… Certes les loups attaqueront, mais ce n’est pas le loup qui gagnera…
Et puis il y a ça, le Turbo Fladry
Ah, et pensez à bien vous peigner chaque matin 😉
Ca coûte rien d’essayer!