Je rappelle à ceux qui le savent, et l’annonce à ceux qui ne le savent pas:
les enfants de 35kg et plus ne peuvent s’inscrire au poney club.
En effet, les poneys du club ne sont pas de gabarit à les porter tout au long de l’année.
Nos 10 poneys de travail toisent entre 90cm et 127cm, ils pèsent entre 90kg et 250kg.
Attention, sortez vos neurones (ou vos calculettes, y’a pas de honte):
En moyenne – il y a toujours des cas particuliers, et nous en avons! – ils peuvent porter jusqu’à 10% de leur masse sans dommage.
Voire jusqu’au-delà de 20% de leur masse si le cavalier a une (très) bonne assiette (= capacité à accompagner tous les mouvements du cheval sans à-coup dans la selle).
En refusant de tenir compte de ces considérations purement bio-physico-mécaniques, cela coûte au club de 90€ à 120€ la manipulation ostéopathique pour remettre les vertèbres d’un poney en place après chaque séance difficile pour lui. Si. Rappelez-moi… quel est le coût d’un forfait trimestriel déjà?
Au-delà de cette limite de poids, que se passe-t-il au club pour les cavaliers?
Normalement, nos petits cavaliers sont alors bien armés pour aller monter des poneys plus grands voire des chevaux dans d’autres clubs.
Le mieux est un club respectant les cavaliers: pas de hurlements ni d’humiliations de la part du moniteur, pas de course au concours au détriment de la logique de progression et du bien-être de tout le monde, pas d’équidé particulièrement dangereux.
A charge pour les parents de prendre un peu de temps l’année d’avant pour visiter les différents clubs durant quelques reprises et de jauger la sécurité, l’ambiance, voire la qualité d’enseignement.
D’autres montures, d’autres expériences, d’autres méthodes attendent ces cavaliers.
Le club reste votre club, il vous attend bras ouverts pour des visites amicales! Et bien sûr aussi pour les fêtes de club, etc.
Parfois, si les enfants ont été formés par le club et s’avèrent avoir acquis un niveau suffisant, un arrangement peut exceptionnellement se trouver avec certains propriétaires de chevaux de la pension d’Al Fort, si ceux-ci en ont l’envie, le besoin et/ou la gentillesse: ils peuvent – parfois je le répète – accepter de prêter ou louer leur cheval à l’année à certains de ces enfants.
Ceci n’est en aucun cas un dû, et ne dépend absolument pas de la volonté du poney-club.
C’est une question d’affinités et de confiance, de capacités techniques, et de besoins qui se complètent.
Ces enfants ont en général avant tout un bon sens de l’éducation du cheval plus que de son utilisation, une envie de bien faire, de se faire comprendre et faire progresser les animaux, une grande écoute, une grande humilité, des parents disponibles, et souvent un assez bon niveau technique (au moins G3).
Mais revenons à notre insupportable limite de poids…
N’oublions pas que l’activité équestre n’est pas qu’un sport. Nous avons affaire à un être vivant (ah mais si mais si! le cheval ou le poney est un être vivant! 😉 ) qui a, comme tout être vivant, des limites psychologiques, physiologiques, mentales, sociales et physiques…
Pour les plus persévérants dans les calculs: vous allez m’opposer que le club a au moins un voire deux poneys capables de porter jusqu’à 40 ou 50kg.
Bon, voyons cette piste-là…
50kg de cavalier habile, c’est sûr, les poneys assumeront.
50kg de cavalier maladroit et tapant dans la selle, c’est sûr que non.
Consacrer ces un ou deux poneys exclusivement aux cavaliers de plus grand poids, même habiles:
– ne permet pas à ces derniers de monter sur les autres équidés, et donc de tester les multitudes d’actions à avoir en fonction du caractère de chaque poney.
– prive les cinq ou six autres cavaliers de ce ou ces poneys-là toute l’année.
– condamne ce poney-là à avoir toujours des fortes charges à ce ou ces cours
– condamne ce poney-là à ne jamais changer de cavalier; avantageux si l’entente est bonne… désavantageux si l’entente est mauvaise (psychothérapie à prévoir pour le poney, voire pour le cavalier 😉 )
Dernier argument opposable:
Pourquoi alors ne pas avoir de plus grands poneys au club?
1/ un plus grand poney, mange grosso modo deux à trois fois plus qu’un petit poney. Les dépenses en fourrage sont énormes. Pour assumer 2,5 fois plus de foin, il nous faudrait augmenter les prix des cours de presque 100%.
Qui d’entre vous est capable d’assumer un tel tarif?
Ou alors il faudrait acheter cinq fois plus de terrain: qui d’entre vous peut financer cet achat de 24 ha, les semer régulièrement, et bien entendu les entretenir (herbes folles à couper, pose, entretien et vérification des clôtures)?
2/ si Ghislaine fait des cours pour les plus grands, il ne restera plus de créneau pour les plus petits. Il vous faudra expliquer cela aux jeunes parents et jeunes enfants, et nous séparer des plus petits poneys devenus inutiles…
3/ à l’adolescence, les plus grands enfants vont pour beaucoup… être intéressés par d’autres activités (copains, devoirs, flegme, etc.) et abandonner le club comme une vieille chaussette. Après quoi ils iront faire leurs études ailleurs, auront un métier, mari ou femme, voire enfant… et adieu l’équitation. Pour le club, c’est le retour à la case départ quand même: on se sépare des gros poneys et on reprend des nains, qu’il faut former, etc.
4/ le club n’est pas une association (excusez Ghislaine de vouloir garder les rênes en son fief… et d’en payer le prix), donc ne reçoit aucune aide financière, aucune exonération de quelque sorte que ce soit. Impossible d’embaucher qui que ce soit, la survie du club dépend des bénévoles, de vous donc, mais pas des employés… Corollaire: on ne peut pas dédoubler les cours, sans quoi il faudrait supporter un moniteur et sa pédagogie à lui payer un salaire et ses charges, donc devenir vraiment rentables, donc changer l’organisation des cours, etc.
NB: dédoubler les cours reviendrait à confier vos enfants à un autre moniteur que Ghislaine, donc, on y revient, autant aller dans un autre club.
CQFD.
2 pensées à propos de “Et pourquoi donc que Ghislaine ne prend pas les cavaliers de 35kg et plus?”