C’est l’histoire d’un cheval de Pura Raza Española (PRE).
Que personne n’a réussi à débourrer en Espagne.
Les espagnols ne sont pas réputés en équitation pour leur douceur. Ni leur patience. Nous ne saurons jamais par quoi est passé ce cheval. Espérons que la raison de sa vente a été le manque de temps…
Il a été vendu en France.
En France, il a été enfourché et débourré.
Pas dans les règles de l’art: je doute que le cheval ait compris ce qu’on attendait de lui.
Mais enfourché: cela sauve parfois la vie du cheval, d’être enfin déclaré ‘débourré’.
Il a alors été vendu à une chouette cavalière, qui n’a pas du tout pu s’en occuper pour raison de santé; elle l’a vendu à un cavalier trop viril, qui a disparu de la circulation en lui re-confiant le cheval, etc.

Sa robe: bai avec une balzane postérieure.

Son nom officiel: Mol
Il y a peut-être une signification catalano-basco-hispanique qui m’a échappée… mais toujours est-il que tous les mots dérivés de ce nom ont une consonance (fortement) négative.
Dans d’autres pays, cela veut dire Taupe en Néerlendais et Africain, Cheval dans un dialecte du Sud de la Chine, et Mite en Tchèque. Bon.

C’est donc sans hésitation que nous l’avons rebaptisé Quinto, sur une proposition de Saskia.
En France, un cheval né en 2008 comme lui doit théoriquement avoir un nom commençant par Q, ce qui ne laissait pas non plus beaucoup de choix (même en langue espagnole), vous en conviendrez…

Caricaturalement, son problème est le suivant:
Il a peur quand on fait mine de l’enfourcher et se tétanise.
En serrant les fesses ainsi, il croit une nouvelle fois échapper à une attaque de notre part. Sa crispation lui donne l’impression de garder le contrôle de sa vie.
Donc il s’améliore de jour en jour, de semaine en semaine, de mois en mois, à mieux se figer et verrouiller ses neurones.
Au lieu de se rendre compte que tout va bien à chaque fois, il reste sur son idée à lui de survie.

Malheureusement, quand on descend de son dos – et là, il est facile d’imaginer que, ses réactions de peur sous la selle n’ayant pas fait plaisir à ses cavaliers, ils le lui ont fait savoir virilement une fois au sol – il lui arrive de paniquer et de ne même pas supporter l’amorce du geste d’une caresse.
Et ce peut être la fuite totale, et l’angoisse à l’idée de se faire ré-attraper…

Il se fait peur lorsque l’on monte, lorsque l’on est dessus, et lorsque l’on en descend… Tout va bien 😉
Un peu de travail à venir, donc, en espérant que ce ne soit pas irrécupérable…
Un espoir: tant qu’on ne lui parle pas d’équitation, il nous fait totalement confiance, et son regard est doux et posé.