Notre jeune anxieux progresse fort bien ces derniers temps. Il lui fallait juste le temps de se faire à nos manières… d’Ours… 😉
Aujourd’hui, le petit bonhomme est sorti harnaché, et au travail en main, jusqu’à un bon kilomètre du village de Trébons. Ce, sans Fleur de Bach préalable. Un vrai bonheur, il n’avait même plus peur de mes caresses ou gestes, et restait à l’écoute, bien qu’un peu inquiet (raisonnablement) de ce que nous croisions.
Malheureusement, bien après le village, en pleine nature, lui a vu une barrière que je n’avais pas vue…
Il m’a désespérément dit qu’il avait besoin de regarder un truc, je lui ai spécifié que d’abord il devait céder à la rêne intérieure et que non, on ne freinerait pas. Le pauvre! Un mouvement désespéré pour voir l’objet de sa crainte (qu’enfin, mais trop tard, je venais de voir), me fait échapper les rênes des mains, et v’là le bel Ubac queue en trompette à fond de train sur le chemin du retour.
Oui bon, quand on manque de rapidité d’analyse, on le paye… Tant pis pour moi. J’imagine alors avec un peu d’inquiétude le bellâtre à fond dans le village, face aux voitures, etc. Ni une ni deux, je me lance à la poursuite du petit jeune.
Bien sûr qu’on ne court jamais derrière un cheval échappé, surtout quand celui-ci a le choix entre attendre son inquiétant poursuivant… ou rentrer droit devant auprès de sa sœur au club dans un lieu rassurant 😎 . En tout cas c’est ce que disent les livres et ceux qui s’y connaissent en chevaux. Oui mais.
Un cheval qui fuit peut, si nous le poursuivons, considérer que nous l’agressons (en tant que prédateur ou en tant que partenaire faisant valoir sa dominance: “pousse-toi quand j’arrive”), certes. Cela est vrai pour les chevaux qui ont l’habitude d’être ‘pris en chasse’ pour être ‘attrapés’ (sic).
Ou encore il peut imaginer que nous avons peur, comme lui, et fuyons, comme lui, dans la même direction.
Ou enfin que, excités par sa fuite à lui, dans un grand mouvement de folie, nous avons envie de nous défouler avec lui.
Bon, dans tous les cas, cela ne nous arrange pas, c’est clair. Mais mieux vaut les deux dernières versions, c’est plus sain dans la relation. Et moins frustrant: le cheval ne nous fuit pas, il fait une cavalcade avec nous, nuance 🙂
Oui mais Ubac, lui, il est éduqué. Et pas qu’un peu. Absolument! en liberté totale… Il l’a suffisamment obtenue cette liberté, et du coup m’a obligée à le dresser même sans clôture… Alors v’là mon petit Ubac, nez et queue portés fièrement, trottant vivement, loin devant moi, qui se rend bientôt compte que je me suis lancée à sa suite. Quelques foulées plus loin, il trotte carrément en crabe, m’interrogeant du regard.
Bien entendu, l’humilité dans ce genre de situation est, de fait, de rigueur: je prie pour qu’il ne me confonde pas avec un prédateur, j’espère juste être considérée comme un compagnon qui court avec lui, tel un membre du troupeau, cuicui les ptits zoiseaux, la nature est belle, galopons ensemble… Quelques foulées plus loin encore, il s’arrête et se tourne vers moi, obtenant la réponse espérée: ‘si je me tourne vers elle, elle ne court plus non plus, mieux, elle vient m’apporter des friandises’. Aussitôt qu’il me voit marcher, son œil perd de sa crainte, son émotion retombe, il oublie qu’il avait peur de la barrière, et il a rebranché le cerveau vers le travail.
Nous retravaillons donc en cet endroit les exercices auxquels il résistait près de la barrière. Un amour. Puis nous retournons vers la barrière que, cette fois, je lui laisse regarder – en m’excusant platement. Et nous refaisons l’exercice sans l’ombre d’une difficulté, avec encolure souple, mâchoire décontractée, et œil serein. Nous rentrons ensuite partiellement au trot, il ne chauffe ni ne s’inquiète le moins du monde. Nous croiserons même sa sœur au village (menée par son propriétaire Bernard) et malgré tout il restera aux ordres jusqu’au bout 🙂
j’espère que maman andréa ne lit pas ce blog. ton genou ma fille, ton genou
Même si ma maman lit ce blog, elle n’est pas en mesure de répondre, elle n’est pas ambidextre et a le bras droit en écharpe 🙂
Autant j’ai un genou peu fonctionnel, autant elle, elle a une épaule en restauration version gros travaux…
Bisou maman en attendant que tu saches te servir de ta main gauche!
Et pour ma part, ce jour-là, j’avais la genouillère. Avec les jeunes aux réactions parfois vives, j’ai tendance à mettre la genouillère: grand bien m’en a pris 😉