Une et ses progrès

Une, la pouliche Cob Normand de la famille Fournier, est plutôt atypique à sa façon.

D’une part, elle s’exprime différemment des autres chevaux. Elle a tendance à se trouver moultes occupations quand elle est inquiète plutôt qu’à juste stresser bêtement. Un peu comme si elle utilisait la réflexion et l’expérimentation tactile afin de minimiser sa frustration.

D’autre part, ses regards et attitudes pour attirer l’attention sont plus canines qu’équines.
Elle aime franchement plus bosser que rester au paddock.
Quand elle a compris un exercice expliqué d’un côté (à sa droite par ex.), elle répond correctement presque immédiatement quand on redemande la même chose de l’autre côté (à sa gauche dans cet ex.), donc elle a une notion pointue de nos gestes dans l’espace et de son corps (ce qui ne l’empêche pas de détruire posément les objets qu’on laisse à sa portée, de l’art en somme 🙂 ).

Actuellement, elle marche en main, sellée et bridée, en donnant sa bouche et toutes les flexions d’encolure qu’on veut aux deux mains. Tout est si facile à comprendre pour cette demoiselle… En trois séances, zou, compris, le mors, chest pas nul, le mors, chest rigolo. 😉

En liberté, sellée et bridée, elle est aux trois allures sur demande verbale (parfois gestuelle), et apprend la notion de contrat d’allure (elle doit conserver l’allure demandée tant qu’il n’y a pas contre-ordre).

A l’attache, elle tient plus facilement en place sans tout mettre sens dessus-dessous. En revanche, qu’un humain passe sans s’occuper d’elle et la voilà en train de refaire la déco des lieux (elle jette les brosses et autres objets en tous sens). Donc nous avons attaqué la notion du “Non, démonter le club ne fait pas venir les gens! Tiens-toi sage et nous viendrons.” Dur! 🙁

A la douche, elle en est à trouver la meilleure façon d’asperger son doucheur, et s’applique à boire au tuyau de différentes façons. Pfff… 🙄

En paddock, elle passe son temps à guetter chaque humain. Le côté poney-club est une expérience riche et incroyable pour elle: il peut y avoir plein de personnes qui passent, et parfois pas une seule pour venir lui taper la discute! Mais ouf, de temps en temps, on la regarde de plus près…

Histoire de profiter d’un grand moment de solitude auquel je suis confrontée pluri-quotidiennement à cause de cette pouliche, je vous livre le dialogue quasi-invariable auquel je suis soumise depuis qu’elle est entrée dans ce club:
“C’est qui le cheval à l’entrée?
– C’est Une.
– Ah c’est une jument?
– Non, enfin si, c’en est une, mais c’est Une, enfin, c’est son nom. Une. La jument des Fournier, ceux qui ont Niño et Makéba.
– Ah. (long silence) Une?
– Oui, Une. (le dialogue cesse là si c’est un jeune enfant qui demande; sinon…)
– Et où est Deux?”
Si. A chaque fois. Terrible, comme dialogue.

Heureusement qu’elle compense le handicap d’un nom aussi sournois avec un caractère et une intelligence hors du commun! 😉

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5 pensées à propos de “Une et ses progrès

  1. Oui, heureusement que mon expérience me permet de ne pas m’attacher aux chevaux dont je ne suis pas propriétaire, et que je n’ai ni le temps ni le rôle d’expérimenter plus avant ses capacités intellectuelles 🙂 Mais je sais qu’il y aurait de quoi pousser loin avec cette perception qu’elle a de la relation aux humains…

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