Soit A une jument très très mal-à-l’aise en présence d’humains, et très susceptible de surcroit.

Soit B un maréchal-ferrant habile dont le rôle est de ferrer, et non d’éduquer les chevaux.

Mettez A avec B quelques séances, remuez le tout quelques dizaines de minutes et observez…

Assez rapidement, A essaie de mordre discrètement B dès qu’il a le dos tourné (or, il a souvent le dos tourné, c’est curieux!), puis A manifeste ensuite un agacement grandissant à chaque nouvelle approche de B. Quant à B, pour ne pas avoir un A qui tire au renard, il compose tant bien que mal sans sanctionner, mais il n’y a rien à faire: A devient de moins en moins gérable…

Total, A arrive au poney-club pour un mois de rééducation, B ayant décrété qu’il ne lui serait plus possible de continuer à ferrer A dans ces conditions.

Le maréchal vient ce lundi matin, et Suelta va faire deux séances: la première, sur un simulacre de ferrage, qui me permettra de remettre aux ordres la donzelle à chaque écart d’humeur (en effet, pas question de faire bouger un cheval qui a un clou encore seulement à moitié planté dans le fer et la corne!); et la deuxième, plus tard, sera le ferrage à proprement parler, sur une jument qui, nous l’espérons, aura compris qu’elle a tout intérêt à se faire oublier, sans quoi elle bosse fort…

Le travail préalable a été de lui faire accepter:

• la présence d’humain comme supportable même quand elle n’est pas d’humeur
• les approches rapides et fréquentes
• les tapes sur le corps
• le toucher sur des zones ‘tabou’ (passage de sangle, mamelles, dedans des cuisses, vulve, anus, couard)
• de l’agitation autour d’elle quand on lui tient le pied
• l’attache même quand les autres chevaux sont loin

Espérons que cela sera déjà une grande marche de franchie vers un ferrage moins stressant pour Suelta, et surtout plus sécuritaire pour le maréchal!