Suelta est une jument ibérique arrivée depuis quelques mois en France, et achetée par Anne. Son comportement inquiet et un peu vif s’est peu à peu transformé en tentatives de morsures et coups de pied dès qu’un humain la manipule ‘sans lui faire du bien’ (par exemple, avec le maréchal-ferrant, ou lors d’un pansage quand la terre est bien collée au poil, etc.). De même, son inquiétude à être séparée de ses amis chevaux a fait d’elle une jument impossible à enfermer (ruades dans le box, porte du box sautée au risque de se blesser, cabrer devant toute personne tentant de s’interposer entre la jument et la sortie, etc.).
Son arrivée au club s’est bien déroulée, très stressée ne pas avoir son amie Isba dans son parc, elle a réagi à tous les mouvements dans le club en trottant et galopant, mais rien de catastrophique.
Sauf que… Le soir, en partie aveuglée par les lumières du club, Suelta a un peu perdu ses repères trop frais, a oublié l’emplacement exact des clôtures et, lorsque je-ne-sais-quoi l’a un peu plus perturbée, elle a bougé et a pris le courant, mais là…
Quelle débandade! une panique sans nom. Il lui a fallu une demi-heure et mon intervention pour se calmer et se laisser à nouveau toucher et attraper. Elle dégoulinait de transpiration – en plein hiver, c’est commode, tiens! – et il a fallu la rentrer en box de force (avec un collègue cheval à côté, bien entendu) pour la sécher et la garder au chaud.
Le lendemain, elle marchait difficilement, elle avait fait un léger ‘coup de sang’ ou ‘maladie du lundi’ ou encore ‘myoglobinurie’. En gros, elle avait des courbatures à la limite de crampes. Et pour couronner le tout, elle s’est fait en plus une entorse aux cervicales – comment se l’est-elle fait? mystère et boule de gomme.
Après analyses de sang, et une semaine de soins, Suelta se remet doucement, tout en devant supporter d’être manipulée plusieurs fois par jour, accepter de rester en box souvent (ses muscles douloureux ne lui permettent pas de sauter la porte, ni de cabrer trop haut), et petit à petit, elle est obligée de se rendre compte que sa vie n’est pas en danger dès qu’on la touche pour des soins. Elle est encore loin de pouvoir se bouger aisément, mais c’est bien mieux.
A suivre donc…