François Baucher – Dialogue entre la main et les jambes
(………………….)
LES JAMBES.
Pourquoi nous faire languir ainsi?
LA MAIN.
Je cède a vos instances, et je vais vous expliquer ce que j’appelle ma découverte, et bientôt vous me remercierez. Quant au cheval, je ne doute pas qu’il m’en conserve une reconnaissance éternelle.
Dès le début de l’éducation du cheval, nous ne fonctionnerons qu’alternativement, ou, pour mieux dire, séparément.
LES JAMBES.
Nous comprenons un peu moins qu’auparavant.
LA MAIN.
Par ce moyen, nous réglerons notre action respective. Exemple : vous poussez le cheval en avant avec trop de force, je corrige tout de suite votre faute ; ai-je agi avec trop de puissance, vous accourez pour réparer le tort que j’ai commis.
LES JAMBES.
Une lueur nous éclaire ; mais à quels signes reconnaîtrons nous la justesse de nos procédés?
LA MAIN.
Je vais vous le dire, sœurs de Saint-Thomas. S’il s’agit d’augmenter la vitesse de l’allure, ou de donner plus d’action au cheval, sans nuire à son équilibre, je vous laisserai agir seules ; mais si l’harmonie du poids et de la force venait à être momentanément détruite, vous vous abstiendriez de toute intrusion inopportune, et vous me verrez à l’instant réparer le désordre, sans peine, sans effort. C’est ainsi que nous arriverons à la pratique de cette maxime de l’Antiquité « connais-toi toi-même ».
LES JAMBES.
Si nous avons bien compris ce que vous venez de dire, votre rôle consiste à donner au cheval les positions utiles aux changements d’allure, de direction, et cela sans altérer l’équilibre, et sans notre participation.
LA MAIN.
Très bien.
LES JAMBES.
Ainsi, c’est bien vous seule qui ferez tourner le cheval à droite, à gauche, changer le pied au galop, marcher de deux pistes, arrêter, reculer.
LA MAIN.
De mieux en mieux.
LES JAMBES.
Notre mission demeure celle d’actionner le cheval, de lui communiquer l’impulsion.
LA MAIN.
Parfaitement compris. En observant cette division du travail, en évitant d’empiéter sur nos attributions respectives et désormais bien définies, en restant toujours d’accord, comme il convient à des sœurs qui s’aiment, nous amènerons le cheval à cet équilibre parfait ou du premier genre, qui rendra son travail facile, à tel point que graduellement nos effets de force diminueront, et que bientôt le cheval pourra se passer de notre secours pour conserver sa légèreté parfaite et constante, même dans les mouvements les plus composés.
LES JAMBES.
Quel nom donnez-vous à votre découverte?
LA MAIN.
Jambes sans main, main sans jambes.
L’idéal absolu serait d’avoir aussi une tête pour la bonne autonomie de ces jambes et mains….
Pour en savoir un poil plus sur François Baucher et ses problèmes de mimines : Baucher sur le site du Cadre Noir
Interrogation: date de naissance et de décès de F. Baucher?
Où partit-il à 14 ans?
A quelle âge put-il enfin enseigner aux officiers de l’armée?
Citer l’une des citations.
🙂