Vaillant et Ventoux sont parmi nous

Ils sont arrivés mardi soir vers 23h.
Conduits par le naisseur, Patrice Valade, dans le van de Philippe, tracté par la voiture de Bernard. Encore un tranport simple 🙂
Deux Mérens à peine mis au licol, et absolument pas éduqués à suivre une pression de longe. Ah ça, suivre un humain plein de friandises tant que cela leur convient, pas de soucis. Mais autrement…

C’était aussi tard parce-que Vaillant ne s’est pas du tout décidé, de la journée, à accepter de faire un pas en avant quand on le lui demandait alors que ça ne lui convenait pas. Ou petits, les pas. Et pas nombreux.
Malgré le pain et le grain donné à chaque fois en récompense.
Malgré les pressions quand il ne faisait plus le moindre effort.
On peut dire qu’il a compris la logique: “Tu fais un truc, tu gagnes confort et récompenses, tu ne fais rien, tu gagnes du désagrément.”
En effet, il a eu pas mal de moments où, si la réponse ne lui coûtait rien (lever un antérieur devant le van), il l’a reproduite à souhait.

Vous savez à quel point Vanpass est peu sensible et peu douillet? Oui? Hé bien Vaillant, à côté, on dirait lui puissance 10. Si.
Et puis gentil, le Vaillant. Brave comme ça, je crois que je n’avais jamais vu. Mais pas sensible. Oh non, pas sensible. Et doux. Et câlin.

Pourtant, il décampe vite fait de devant un chef, Vaillant. Donc il aurait dû trouver évident que quand on insistait quitte à utiliser le stick (sous toutes ses coutures progressives et logiques et fermes), ben fallait bouger. Mais non, Vaillant, lui, il attend que ça nous passe avec une inertie dépitante.

Et des fois, heureusement fort rarement, il s’est plutôt décidé à sortir de sa léthargie par de vrais grands bonds.
Mais pas exactement vers là où on aurait souhaité ou cru.
Du tout du tout en fait.
Dans un vrai contre-bas. Par-dessus la barre de poitrail du van. Les deux fois, il était attaché et son bond a été brisé en cours de route :-/
Des mouvements sortis du fond des âges, créant une rupture surprenante avec sa bonhommie passive. Et puis après ces sursauts d’instinct, plus rien, un amour toujours.
Je ne saurai trop remercier l’ami de l’éleveur qui a physiquement moult fois levé lui-même la patoune du gros bébé pour la poser sur le van. Moult fois épuisé par ce travail de titan, récompensé à chaque fois par un retrait serein de la patoune. Et puis… le pain aidant, cette patoune est restée, rejointe par l’autre (suivi d’un retrait des deux patounes quelques fois bien sûr!). Mais l’ami a refait et refait, à s’en briser les reins, à s’en couper le souffle. Et le gros patapouf est monté. Enfin. Pour ressortir par la barre de poitrail après un repos paisible. A refaire!
Vaillant: grand, puissant, paisible. Il va plaire!

Ventoux, lui, beaucoup plus sensible, a tout-à-fait compris et exploité le système “Si tu cèdes à la pression [de la longe], tu gagnes plein de trucs, si tu résistes, ça finit par risquer d’être éventuellement à peine peut-être un peu gênant visuellement derrière toi.”
Une bouille de bébé, un caractère sensible, une grande finesse d’analyse… Il va plaire aussi, mais pas aux mêmes personnes!

Durant le transport, ça a bougé. Le van est équipé d’une caméra. Sur l’écran, là où on aurait dû voir la tête de Vaillant: rien.
Comment ça rien?
Rien.
Bernard insiste: il s’est peut-être couché?
Ah mais non, pas possible, sa tête, moi je l’ai vue aller plutôt en haut à gauche avant qu’elle disparaisse… donc pas comme pour se coucher.
Branle-bas de combat, on arrête la voiture et on ouvre: il n’est pas couché, il a tenté de faire demi-tour dans le van, a perdu pied et est tombé, suspendu à sa longe! Ouf, le nœud cède à notre traction, le cheval est libéré, il se laisse glisser au sol plutôt que de se relever et… s’endort.
Il y a de quoi rester étonné…
Quand il se réveille et concède de se lever, nous refermons le van et repartons.

Quelques kilomètres plus loin, le van bouge, Vaillant se débat en tirant au renard, puis la tête de Vaillant a l’air loin, loin dans l’écran…
??? Pourtant, le van ne valdingue plus.
Ben il est assis.
Faut-il que nous paniquions, que nous arrêtions le van et le remettions debout? Analyse rapide. Panique-t-il? Pas du tout.
Il est juste assis. Alors on roule encore. Plus tard, il se laisse glisser lentement au sol et s’endort.
Puis se relève.

Quelques kilomètres plus tard, il remet ça: tire posément au renard. Se retrouve assis. Calme. Réfléchit. Puis se laisse glisser. Et s’endort longtemps, changeant la position de sa tête de temps en temps.
Là encore, il y a de quoi rester perplexe!

Ventoux et Vaillant seront débarqués à 23h dans le paddock d’Ubac et Quinto. Ubac qui, visiblement, les reconnait et n’en croit pas ses narines, tout en remettant de suite les règles au clair: le chef, c’est toujours lui.
Dès le surlendemain, jeux et grattouilles sont au programme entre les trois frangins… Et même Quinto semble les apprécier.

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2 pensées à propos de “Vaillant et Ventoux sont parmi nous

  1. super ,Vaillant et Ventoux sont bien arrivés !
    Il faut laisser le temps au temps , meme pour un simple embarquement !

    Meilleurs Voeux pour 2013

    pascal ( l ami de l eleveur )

  2. Vaillant a été vu par l’ostéopathe bien sûr! J’ai raconté sa dure journée d’embarquement et ses exploits à l’ostéo. Après manipulation, l’ostéo avait un sourire narquois: “Il y a une chose que tu apprendras Ghislaine. Le Mérens n’est pas un cheval, c’est un bout de montagne personnifié, c’est indestructible. Oui, il y avait bien des détails à rectifier sur ce cheval, mais sans commune mesure avec ce que tu m’as décrit.”
    Waaaaaouuuuhhh! Balèze le cheval! :yes:

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