Sautenlair est une jument de race Pur Sang Anglais (ou P.S. – nan, pas Post Scriptum ! – ce sont des doudous qui sont faits spécialement pour les courses de galop). Elle a 16 ans, et en a eu ras-le-bol de la vie en club. Ses yeux larmoyants, son allergie aux poussières, ses boiteries dès qu’elle faisait de l’obstacle ou du cross de façon sérieuse, son comportement excessif en box avec ses cavaliers… (oh, trois fois rien, gestes de morsure au sanglage, passage en force de la porte du box pour y rentrer comme pour en sortir, quitte à plaquer le cavalier dans l’encadrement, cavalier bousculé sans ménagement durant le pansage ou pire…).
Devenue moins performante, moins polyvalente, moins utile, sa retraite a été envisagée sérieusement.
Sauf qu’une jument si peu aimable et si ‘fragile’, théoriquement, ne donne pas trop trop envie de l’acheter et finit, théoriquement aussi, sa vie dans nos assiettes. C’était sans compter sur Véronique, qui après moult réflexions, s’est décidée à la sortir de cette sale passe. Parce-que Véronique, elle, avait perçu la gentillesse et la détresse de la jument sous ses comportements de malotrue.
Déferrée, mise au pré avec Shakyra, puis amenées toutes deux au poney-club où elles ont pu vivre avec Pacha. Sautenlair a commencé à désamorcer sa colère contre le monde entier, elle a enfin pu vivre une vie de cheval. Sauf que… Avec Pacha, c’est le grand amour. Alors quand il s’est agi de la séparer de lui pour… la mettre en box… le temps de la panser et harnacher… il y a eu comme un déchainement, un refus franc et massif, une panique totale!
Il a tout d’abord fallu lui expliquer en box que non, c’était fini ce temps où selon son humeur du moment, elle pouvait se permettre de bousculer tout cavalier se trouvant sur sa route. Et que, désespérée ou pas, un humain dans son box n’est pas un objet négligeable et déplaçable à souhait.
Le grillage que nous avions mis aux barreaux de la fenêtre du box (pour empêcher soit Bar’Quête de s’échapper soit un chien errant de pénétrer la nuit dans le box de Bar’Quête) a pris un peu mal: Sautenlair a essayé plein de fois de le franchir. Il tient encore un peu, mais plus par miracle que par quelqu’attache que ce soit…
Après quoi, Sautenlair s’est montrée quasiment respectueuse des bipèdes (inutilement présents dans son box de son point de vue).
Elle a donc pu aller se détendre en rond de longe.
Se détendre…
Enfin…
s’exciter, se paniquer, se mettre en colère, chauffer, chercher la sortie comme une folle, etc.
En effet, déjà depuis la fenêtre du box, elle avait du mal à voir Son Pacha d’Amour, mais alors depuis le rond de longe… elle ne l’entrapercevait que ponctuellement! Elle a donc commencé par ne plus faire tout le tour du rond afin de se concentrer là où elle avait une chance de le voir, Son Pacha d’Amour. Puis…
Droit vers la clôture, et après une fraction de seconde d’hésitation, hop, saut de pied ferme, et yeehaa! dans la pampa jusqu’à la clôture du paddock de Son Pacha d’Amour.
Hauteur du ruban du rond de longe: 1m50, franchis par la jeune retraitée en tutoyant (cela ne veut pas dire qu’on se tutoie, mais qu’on a frôlé) le dernier ruban d’un bout de postérieur.
Hauteur du ruban du paddock: 1m, non franchis par la jeune retraitée puisque Son Pacha d’Amour était là, tout contre.
Et là on se dit: ah? a-t-elle vraiment besoin d’être à la retraite?
Elle a juste besoin de son chéri et d’une vie au pré, on dirait, et s’il y a du travail à côté de ça, ça ne devrait pas trop lui coûter… 🙂
Quelques balades et travail en carrière lui permettront certainement de ne pas perdre toute activité ‘sportive’… voire de changer son opinion en ce qui concerne l’équitation, et pourquoi pas de se faire plaisir!
Une manipulation ostéopathique a révélé beaucoup d’incompréhensions et de choses mal vécues dans son passé, elle est sortie de cette séance bien apaisée…
Bref, tout s’arrange dans la vie de Sautenlair 🙂
Sauf que… mercredi soir de la semaine dernière, Sautenlair n’est pas venue manger son grain!
Coliques? Jument transplanée dans un autre lieu? Autre soucis?
C’était la nuit, elle était quelque part dans le paddock… Du moins théoriquement. Chausser une frontale, trouver un licol, et trouver la belle…
Et là… oh quelle misère! Elle ne posait plus l’antérieur droit par-terre! Alors pour bouger, quelles souffrances!
(suite quand j’aurai le temps 😉 )
quoi? tu nous laisses en plan comme ça? ben dis donc,
Ben c’t’à dire que tu vois, j’écris j’écris et zou, c’est l’heure qui a passé, alors forcément je
C’est tellement juste et ça se lit goulument … trop contente de lire 🙂