En cette seule journée, ce fut riche en mouvements au poney club!

En effet, Polisson est arrivé ce matin et Végas cet après-midi. Malheureusement, je ne peux en dire beaucoup (enfin si) sur nos deux arrivants puisque j’ai été un peu très occupée sur d’autres activités…

Tout d’abord Polisson.

Toutes les photos de son arrivée sont dans la galerie photo. Des liens sont proposés pour vous rendre directement aux photos illustrant mes propos ci-après.

Il est revenu ce matin au club, dont il est parti depuis un an déjà chez Mme Raisséguier (qui nous en avait donné des nouvelles ici)…
Eclipse (présente au moment de son arrivée) l’a accueilli avec joie, ce qui n’est pourtant pas dans son caractère.
Après que Polisson soit mis à l’attache et racheté sans discussion en bonne et due forme par le club, nous avons pu faire un état des lieux rapide.

– Le licol que Polisson a sur la tête est en lambeaux. Booon. Pas grave. Cependant…
Comment est-il possible de mettre un licol dans un tel état en un an!? Mystère et boule de gomme… Il nous a fallu plus de huit ans pour avoir la peau de celui de Nestor! Et les autres licols n’ont été changés après quelques années que parce-qu’ils étaient de couleur trop délavée, donc non identifiable par les enfants de 4 à 6 ans. Par ailleurs, le poil abimé sur la tête de Polisson (photo là) laisse à penser qu’il l’a eu longuement sur lui, du moins ces derniers temps. Cela nous rappelle une bien mauvaise période de sa vie avant le club… Enfin, là au moins, le licol n’est pas arrivé près des chairs… 🙂

– Polisson manque sérieusement d’état. Quand je dis ‘sérieusement’, je suis gentille. Le poil épais fait illusion de formes arrondies.
Mais il suffit de la caresser pour pouvoir attraper toute la pointe de la hanche dans la main!
Les muscles de la croupe ont disparu, fondu. La cuisse pareil, il n’y a rien, au lieu d’un galbe arrondi, on trouve un creux. Ca fait du bruit sur ses côtes si on fait courir un doigt dessus…
La colonne vertébrale est saillante: plus de muscles sur le dos de part et d’autre. Non, il n’est pas cachectique. Mais vraiment maigre.
Pour ceux qui savent voir, malgré le très gros poil d’hiver et l’extrême mauvaise qualité de la photo, on aperçoit la raie de misère là. Dieu sait qu’il n’a jamais été obèse, mais là, vraiment, ça fait mal au cœur.
Il sera vermifugé dès demain et verra la dentiste et l’ostéopathe, notre doudou. Et mis au foin à volonté. Pauvre p’tit bonhomme…
Ah oui, la raie de misère:

Elle est signe de dénutrition avec fonte musculaire sur les chevaux. En gros, quand on situe la pointe de la fesse (ischion) à l’oeil et non au toucher, ben le cheval est en détresse physiologique (ou alors c’est un marathonien, mais en ce qui concerne Polisson, le doute m’étreint quant à son entrainement intensif de ces derniers mois 😉 )
Le licol reflétait-il les traitements réservés à Polisson? Livré en excellent état, mais rendu en loques… Bon, passons.

– Les pieds sont à faire. D’autres photos sont là.

– Le suivi des vaccins n’a pas été fait, il faut donc refaire la primo et le rappel.

– Bien que nous n’ayons qu’à peine manipulé Polisson, il nous a semblé plus ‘réactif’ dans des situations banales, comme des reculs avec l’air effrayé, ou des sursauts injustifiés. Je me contente de mettre cela sur le compte du retour.

Mais je dois reconnaitre que, en regardant juste son état général, je me sens triste.
– Triste de n’avoir pas eu le temps d’aller le voir chez lui (mais qu’aurais-je fait de plus, à part garder mes réflexions pour moi afin de rester en bons termes avec les propriétaires?).
– Triste qu’il n’ait pas trouvé les bons propriétaires, une maison où être vraiment aimé, où il ait pu donner du bonheur, et être ‘exploité’ dans ce qu’il aime faire (ce qui aurait rendu ses propriétaires fiers de lui).
– Triste que ses propriétaires pourtant prévenus de la seule raison de la vente (attaque des équidés, sans doute femelles, fragiles psychologiquement), et ayant dit pouvoir sans problème gérer cela, n’aient pas essayé de créer une vraie clôture. Mais l’aient laissé avec de pauvres ponettes sans défense, qu’il a harcelées – ce qui a sans doute fait que ses propriétaires ont détesté Polisson. Ce sont tout sauf des hommes de chevaux, du moins pas au sens où nous l’entendons au club…
– Triste que sa propriétaire se soit tournée vers moi en me demandant le même prix que celui auquel elle l’a acheté. Ailleurs elle ne l’aurait jamais revendu pour une telle somme, si maigre, en si piteux état, et sans aucun travail sérieux récent. Une honte. Le paroxysme du manque de respect et envers Polisson, et envers le club;  ou une complète ignorance de ce qu’est un cheval en état. En oubliant le côté affectif, imaginez qu’on vous achète votre vélo tout beau; on vous l’abîme ici et là, tout est réparable, mais il va falloir une sacrée main-d’œuvre et un sacré investissement financier pour le remettre en état, avec une longue immobilisation. Et vous le rachetez au prix du neuf. Ben non, bien sûr, vous ne le rachetez pas: l’abruti irrespectueux, inconséquent, je m’en foutiste, peu soigneux voire destructeur qui l’a abîmé il se le garde, son vélo pourri!
Mais là, c’est pas un vélo, c’est Polisson. Et l’affectif, ben si, ça joue, ou alors on ne vaut pas la moitié d’un maquignon.
Je n’ai donc rien négocié, l’important étant que Polisson revienne plutôt que de repartir entre n’importe quelles mains.

Donc malgré ma tristesse et cette profonde colère que je ressens (si, vraiment), je préfère – et de loin – que la propriétaire de Polisson ait eu le geste de nous le ramener. En cela, je la ‘remercie’ mais vraiment à contre-coeur.
Maintenant reste à s’organiser pour que notre misogyne puisse reprendre de l’état puis retravailler, sans harceler nos douces :-/
En effet, pas question de le faire bosser dans cet état!

Maintenant, Végas.

Arrivée au club grâce à Bernard, par l’entremise de Thomas, Végas a visité le rond de longe tout l’après-midi.
Tout d’abord surprise, un peu inquiète, un peu excitée et même joyeuse quand elle a vu d’autres chevaux galoper, Végas a montré ensuite une très grande colère de ne pouvoir rejoindre ces chevaux inconnus. Colère sans doute amplifiée de ne pas trouver de réponse à ses appels insistants (pas la moindre Une ou Scaline pour la rejoindre!).
Qui plus est, des petits malins avaient mis le courant dans le rond de longe et elle n’a pas réussi à franchir les clôtures! Quelle monumentale frustration!!
La mise en box ce soir ne l’a certainement pas calmée… Il nous a même fallu lui rappeler la bienséance une ou deux fois 🙂
J’espère que, demain, une sortie précoce en plus grand paddock avec un ou deux équidés l’amène vers un début de sérénité…