Au pré, Agadir est un être tout-à-fait charmant (enfin, tant qu’il ne s’agit pas de seau de grain…) qui aime venir se fourrer dans sons licol et partir avec un humain.Oui mais… cet humain perd vite de son intérêt si Agadir est mené en un lieu sans autres chevaux. C’est noté.
Sellé, sans filet, je le lâche en carrière. Infatigable semble un terme un peu faiblard pour qualifier cet énergumène qui a trotté et galopé sans fin, presque sans participation de ma part. Le récupérer a nécessité une longue patience (tout d’un coup, hop il s’est souvenu de moi et est venu; bon). Pas du tout essoufflé. Ah ouais quand même… Admiration :clap:
Avant de monter, zut, j’avais oublié le stick dans l’étable donc je demande à Agadir de me suivre en licol.
On pourrait s’y méprendre. Il a l’air d’obéir… Mais dès qu’on lui demande un peu d’attention (alors qu’en quittant la carrière il quitte de vue ses compagnons de prairie), rien à voir: il ne concède à exécuter les ordres connus que quand cela lui sied et au rythme où cela lui sied. M’enfin?!
La preuve en est qu’à la seconde où on le reprend pour ‘obéissance tardive ou approximative’, c’est le cataclysme. Et que je recule, et que je bombarde, et que…
Ttttuttttutttut… Nan nan nan, ce n’est pas ainsi qu’on fait semblant d’être obéissant, et qu’on discute les ordres afin d’impressionner et de pouvoir différer la réponse. Quand on est prétendument aux ordres, une exigence plus nette du meneur doit faire redoubler le cheval d’attention, et non déclencher une multitudes de défenses en tous genres… Vous êtes mis à jour, Monsieur Agadir, vous êtes un imposteur… Un capricieux.
Face au meneur, Monsieur ne se déporte pas vers la droite du meneur (sa gauche à lui).
Ne se porte pas en avant (quand il avait un truc à écouter ou à regarder? hé, un cheval d’endurance de ce niveau, ça doit obéir, même en un lieu inconnu, et sans discuter!).
Quand il a été obligé d’obéir à un ordre le contrariant, répond en se jetant dans un bond au trot.
Ne revient pas au calme.
Ne recule pas.
Oui mais ne se reporte pas en avant quand il a décidé de reculer plutôt que de se porter sur son côté gauche.
Etc. Bref, une discussion sans fin. Ça tombe mal pour lui, j’adore discuter sans fin sur plein de sujets différents.
Chaque concession de sa part lui apportait repos bref et friandise, qu’il acceptait dans le plus grand calme. Ah… devoir obéir contrarie profondément mais est rassurant finalement…
Vénus, elle, était totalement vierge de la notion de respect en cas de stress.
Agadir, lui, désobéit sciemment et se fâche fort de ne pouvoir être le chef. Puis il accepte de bonne grâce. Jusqu’à la demande suivante. Il nous a fallu quoi, quinze à vingt minutes, pour faire le trajet aller-retour entre la carrière et l’étable. Nous avons un peu débordé sur le parking et ici ou là. Mais quand nous avons réintégré la carrière, il était patient et docile, attentif et prêt à obéir, quoiqu’un peu trop fort (donc émotivité bien présente… à revoir sur une prochaine séance).
Mise du filet. Monte… Ah non, pas monte… Un pied à l’étrier, l’autre dans le vide, me voilà, le corps en travers de la selle, sur un cheval en mouvement, que je plie vite en deux: nous tournons sur place. Et puis rien à faire, il tourne, tourne, tourne. Hop, le nez dans la sangle sans ménagement, j’ai un arrêt. Trop bref pour que j’enfourche (oui, j’oubliais de dire, je ne monte jamais sur un cheval qui bouge au montoir). Trois tours plus tard, re-le nez dans la sangle, il se stabilise, j’enfourche, il démarre. Bon, passons pour cette fois…
Travail monté, cheval bien mis, de toute évidence. Je flaire les moments de fuite ici ou là, mais une prompte remise au travail strict le laisse docile. Ça, il a déjà vécu, il sait, nous parlons le même langage: tu franchis mes rênes = tu bosses dur, tu réponds rapidement = tu as la paix dans ce travail précis mais tranquille.
Reste plus qu’à obtenir ça en extérieur. Et aussi à pied. On va bien s’amuser je sens…
Obtenir l’arrêt, hum hum hum… Passons. Pied à terre. Et là, instantanément, dès les étriers remontés, toutes les belles réponses d’avant la monte se sont envolées. 😕 Ah oui, Seven l’appelle et des chevaux de club galopent au loin… 😐 Le prétexte est valable pour un cheval de base. Mais pas pour un cheval de son niveau. Allez, pas de chance mon gars, on s’y remet! Et comme on a déjà une séance commune, mes exigences croissent (réponse plus immédiate, retour au calme exigé). Ses défenses sont immédiates et plus vives mais moins longues; mes actions deviennent rapidement symboliques. Il est aux ordres. Ah non, pas tout-à-fait, rediscussion au sortir de la carrière, puis avant l’étable, mais c’est bref. Et à chaque fois, il semble être vraiment aux ordres, maniable et calme. Yes!
Booonn… Hé bien, quel caractère ce petit gars! Heureusement, malgré ses caprices avérés, il a bon fond (sic). 😉
A suivre donc.