Bento et le montoir

Bento est un poulain ibérique, de 4 ans, débourré, pleins papiers, arrivé quasi tout droit de l’Espagne vers sa nouvelle propriétaire d’il y a tout juste quinze jours: Dominique.

D’une gentillesse rare, d’une grande patience, il s’est laissé apprivoisé par les humains pour les manipulations quotidiennes et les soins en très peu de temps.

Sauf que… très très rapidement, Bento a commencé à réagir quand quiconque essayait de le monter, fuyant en avant peu ou prou au moment où les fesses du cavalier touchaient la selle.

Je suis donc allée voir de près ce bonhomme. Poulain très grand et très sage, peu émotif, il a accepté de bonne grâce toutes les tracasseries que je lui ai fait subir, et a compris assez rapidement que le meilleur moyen d’avoir la paix était le retour au calme plutôt que fuir de plus en plus fort.

La séance a été assez longue, mais peu éprouvante. Lorsque j’ai pensé qu’il avait compris la logique du retour au calme, j’ai testé les phases du montoir.

  1. Sait-il résister à la traction sur l’étrier? Je tire. Non, il ne savait pas.
  2. Est-il désensibilisé au geste du montoir? Un saut le long de son épaule. Non, il ne l’est pas.
  3. Et les deux ensemble? Les points précédents ayant été expliqués, cela a été facile.
  4. Et quand on arrive sur la selle, et qu’une partie de notre corps apparait soudainement sur sa droite?

Hé bien là, surprise, c’est le bruit de la veste sur la selle qui l’a fait démarrer (pourtant, il semblait ne pas craindre les bruits, mais tous ces phénomènes à peu près compris mais pas bien assimilés, plus un bruit…). Même pas eu le temps de me mettre à califourchon…

Peu importe, j’étais prête et je l’ai laissé tourner sur lui-même, ce qui lui a laissé le temps de se détendre et de se rendre compte qu’il n’était ni mort, ni allé plus loin. Il s’est donc arrêté, je suis descendue pour l’en remercier.

Et on a refait, trois ou quatre fois, en revoyant chaque partie du montoir. Il a cessé de bouger, et j’ai pu monter rênes longues et passer ma jambe de l’autre côté. Après quoi j’ai pu me rendre compte que chaque geste de mes jambes le stressait (fuite en avant, régulée par un tourner sur place), et j’ai aussi dû désensibiliser chaque phase du démontoir avant de mettre pied à terre sur rênes toujours longues.

Bref, un jeunot gentil tout plein mais pas encore bien sûr que nos gestes soient sans danger pour sa vie; je suppose qu’en quelques séances, il se sera habitué à nos manières de gougnafiers, et ne s’en offusquera plus.

La suite jeudi prochain si le climat le permet..

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