Sur les quatre jours que dure le stage, M. Karl nous a observés à tour de rôle, individuellement, puis en groupe.
Patiemment, il nous reprend sur nos erreurs, nouvelles ou ancrées.

Comme avec les chevaux, il ne lâche pas prise, et s’il voit que nous ne rectifions pas, il ressert le même conseil, différemment ou pareillement énoncé, un peu plus tard, quand cela est à nouveau d’actualité.
Poids du corps de tel côté, telle action doit être immédiate, cédez plus vite, cela doit avoir un effet, telle action doit être efficace, trottez avec tel diagonal dans telle situation pour la raison suivante, agissez fermement, arrondissez mieux vos doigts pour pouvoir mieux rendre ou mieux résister, placez votre jambe plus ainsi, soyez plus vibrant, agissez vers le haut pour ne pas agir sur la langue, pour telle situation agissez avec les deux mains, soyez plus électrique, agissez ainsi pour obtenir cela, telle main en bas fixe et l’autre de telle façon, …

Jamais une critique désagréable directe. Des conseils, qui, si nous ne les entendons pas à ce cours, seront répétés sans haussement de ton – sauf si le cheval se trouve accidentellement injustement traité – et savamment distillés au bon moment, ainsi qu’aux cours suivants. Minute après minute, cours après cours. Jamais il ne se comporte comme s’il avait l’intention de nous changer sur-le-champ, mais comme s’il était sûr que nous allions l’entendre quand nous serions prêts. Donc il nous propose ses conseils régulièrement, au cas où cette fois, nous ayons assez automatisé/assimilé tout le reste pour enfin l’entendre sur ce point et le mettre en pratique.

Il agit avec ses élèves comme avec les chevaux. Patient, poli, persévérant, ne changeant pas de cap, il sait qu’il obtiendra ce qu’il voudra, et il navigue dans son enseignement, freinant sa course si le cavalier ou le cheval ne suit pas, mais avançant malgré les imperfections…

Un grand homme, ça oui, un grand grand homme. Un Maître, sans l’ombre d’un doute.