Depuis l’arrivée de Papillon, les tensions dans le troupeau ont gravi une marche de taille…
En effet, il est installé dans un paddock au contact d’un part du paddock du troupeau de club, d’autre part du paddock de Paprika et TicTac.
Or, il est de notoriété publique que Paprika – qui s’est beaucoup émancipée psychologiquement depuis la naissance de sa fille – est une jument principale de Sendre. Ce n’est pas parce-qu’il lui laisse vivre sa vie sans la coller qu’il n’y est pas profondément attaché. Il n’y a qu’à voir comment il l’a protégée face à TicTac à chaque fois qu’ils ont tous été ensemble.
Donc Sendre a passé une bonne partie de son temps le premier jour à venir vérifier que Papillon ne se plaçait pas entre Paprika et lui. Papillon hésitait entre s’imposer ou se ranger, et se rangeait… Ce qui tranquillisait Sendre.
Upsie et Youpi, les commères du groupe, sont aussi venues mettre leur grain de sel. Sendre leur a rappelé qu’elles étaient maintenant dans son harem, et qu’elles n’avaient pas à trainer sous les naseaux d’un inconnu.
Plus compliqué encore, face à cette agitation, Arob@se a elle aussi joué les curieuses. Ceci a déchainé la colère d’Añeca et de Sendre contre le pauvre Papillon qui détalait à quelques mètres de la clôture en voyant arriver ces mâchoires furieuses à travers la clôture!
Mais Paprika elle aussi était furieuse, fonçant sur Papillon de l’autre côté pour lui signifier qu’il était hors de question qu’il s’approche d’Arob@se , donc elle se rapprochait de Papillon, donc Sendre était furieux. Et TicTac aussi, car d’après TicTac, Paprika, c’est son troupeau à elle 🙂
Jusqu’à ce que Vidji, suivant son beau papa Sendre (qui venait enfin de réussir à éloigner son harem et Arob@se), trouve à ce Papillon un sacré chic.
Or, Pépito, en ce moment, a un petit béguin pour la jeunette… Il n’a pas supporté que la belle vienne faire l’œil doux au nouveau-venu. Il s’est interposé avec force cris et jets d’antérieur.
Papillon est monté en pression devant ces démonstrations de virilité, a voulu montrer qu’il voulait bien en découdre, a fait monter la pression en rétorquant, cabrant… Pépito en a oublié la limite des fils, et zou, un antérieur qui crochète les fils, la clôture en vrac, tout le monde qui fuit au galop de son côté…
Sendre dès lors s’est tenu super sage super loin. Les clôtures cassées et lui, ça fait deux.
Et puis Opium s’est trouvée être en chaleur… Nestor reste son Dom Juan principal.
Mais Nestor a travaillé en reprise cet après-midi. Et tandis qu’il obéissait sagement – ou presque – à ses cavaliers, Opium a fini par faire connaissance avec Papillon à travers la clôture. Oups…
Aussitôt que son licol a été débouclé après les cours, Nestor s’est précipité droit sur Papillon à toute vitesse en roulant des mécaniques.
Bien décidé à reprendre sa jument et à expliquer au blanc bec qui est le plus impressionnant ici. Mais le blanc bec avait trouvé ses reniflages et œillades avec Opium assez passionnantes pour tenir tête cette fois. Quelques minutes plus tard, à force de se menacer de se mordre ou de se taper, c’est Papillon cette fois qui a oublié la présence des fils en effectuant une énième ruade d’intimidation…
Et zou, un postérieur dans les fils, hop, une décharge électrique, zac, un départ au galop le cul rentré…
Mais pas de bol, la queue de Papillon au passage s’est coincée dans un piquet de clôture en plastique blanc: ce piquet l’a donc poursuivi même au galop en cercle dans le paddock!
Trois tours inquiets plus tard, voilà le pauvre Papillon qui décide, en désespoir de cause, de franchir la clôture – moitié au sol grâce à la ruade dont nous venons de parler, tous les fils étant connectés entre eux – en direction de Paprika et TicTac. Le piquet plastique se détache dans le saut (pour franchir la clôture mise à mal), de la queue de Papillon.
Papillon arrive donc dans le paddock de TicTac et Paprika gonflé à l’adrénaline:
D’un côté, ce club est plein de juments toutes plus enivrantes les unes que les autres!
D’un autre côté, il est aussi empli de mâles plus démonstratifs les uns que les autres!
Au milieu, une clôture au courant et aux piquets agressifs et terrorisants…
Et comme un jeune non socialisé qu’il est, il s’est dit: “Trop de la balle, à moi les petites juments!”
Pas de chance, il en va chez les chevaux comme chez les humains:
il y a des rituels d’approche, il y a un minimum de respect à avoir envers les autres, de règles à respecter, et surtout il y a la toute-puissance de la décision féminine quant au choix du mâle.
Mais Papillon ayant été séparé de toute vie de troupeau depuis longtemps, n’a jamais eu l’occasion d’observer cela, et encore moins de le tester durablement…
Ce sont les sabots de TicTac qui ont joué le rôle de rappel de bonne conduite. Paf, un sabot dans la cuisse gauche. Pas grave, il est revenu à la charge pour conquérir malgré elles les deux juments. Paf, dans le poitrail! Pas grave, il va te me ne lui expliquer, lui, que c’est lui le chef et que nom de nom, qui c’est qui commande ici: il s’est tourné pour la botter, elle s’est tournée, et rerepaf, par deux belles marques de larges sabots à la croupe bien dessinées – mais la croupe gauche est mieux réussie que la droite. Pas grave, il va attendre un peu à l’écart que ça lui passe, il reviendra à la charge dès qu’il aura les idées plus claires…
Pendant ce temps, nous avions réparé les clôtures et empêché tout le troupeau (Arob@se, Añeca et Sendre voulant rejoindre Paprika pour lui prêter main forte, Opium et Vidji voulant rejoindre Papillon pour le voir de près, Pépito et Nestor ayant deux mots à dire à manches retroussées au blanc bec de service) de rejoindre les trois antagonistes…
Une priorité après l’autre, c’est bien assez…
Papillon campait à quelques mètres de TicTac qui se protégeait sa Paprika à elle de l’affreux malotru. Il n’a absolument pas souhaité que je le rattrape. 🙁 Une chaine humaine a alors servi de barrière, et Papillon a remis ses neurones à l’endroit et accepté de se laisser licoler et remettre dans son paddock tout réparé. 🙂
Pffffiou, sale journée pour les Papillon!
Il faut que j’arrête ce lire ce forum au boulot, je suis trop morte de rire derrière mon comptoir d’accueil à m’imaginer les affres de ce pauvre Papillon! MDR