Les progrès de Peyotl

Peyotl, qui, avant la randonnée, avait encore tenté de fuir ma présence dès que je me mettais dans une attitude de demande d’exercice, s’est montré beaucoup plus serein ces fois-ci.

En vérité, Peyotl m’a gratifiée encore une fois de fuites dignes de ce nom:
– lors du dégagement du toupet
– lors de la montée de ma main haut en face de lui,
– à cause d’un claquement doux de langue alors que je lui demandais d’approcher sa tête de ma main et qu’il hésitait.

Mais chacune de ces fuites n’a duré qu’une dizaine de mètres, avec repositionnement en face de moi dans un grand émoi… et une avancée franche vers moi dès qu’il sentait que je lui cèderai de la place. Suivie d’une baisse de tension – en quelques secondes à peine – une fois cette approche effectuée… et la recherche prudente de friandise – précieuse alliée dans ce genre de situation, aussi longtemps que le gentil bonhomme ne s’impose pas pour l’obtenir.

Comme avec Jaya, un peu de grooming pour détendre l’atmosphère. Et comme le petit monsieur a une attitude tout en fuite discrète dès que je cherche à lui toucher une partie de la tête (inclinaison de la tête, détournement…), pour faciliter les approches, je lui ai demandé d’apposer sa tête sous ma main dès que je la présente, où qu’elle soit, ce qui a rapidement porté ses fruits mais est loin d’être acquis.

Toujours est-il qu’il est de plus en plus volontaire pour venir chercher notre présence, il n’avait juste pas compris que travail et plaisir peuvent être liés, et pensait que seule la fuite lui ferait réchapper à la torture qu’il avait associée (à tort, mais c’est lui qui décide) aux gestes de travail.

Il me reste à
– stabiliser ses nouvelles conceptions de la relation homme-cheval (ni que du plaisir, ni que de la panique, juste une écoute mutuelle et un minimum d’efforts pour ne pas tout mal vivre),
– le désensibiliser aux gestes de harnachement auxquels il s’est malheureusement sensibilisé durant ces derniers mois,
– lui rendre acceptable l’idée de travailler/jouer dans une carrière plutôt que dans son parc,
– le rendre maniable en main aux trois allures, aussi bien en liberté qu’en filet (merci M.M. Belaud et Ravoux qui m’ont déjà grandement facilité la tâche de l’éducation au mors, sans le savoir, par leurs trop rares séances)
– lui rendre normaux les gestes du montoir qu’il juge dangereux pour sa survie,
– lui expliquer qu’à pied ou monté, c’est pareil, à quelques nuances près, qu’il faut juste se concentrer tout le temps pour avoir la satisfaction d’être quasi libre à chaque bonne réponse, au lieu de se concentrer sur la meilleure façon de survivre en envoyant valdinguer le monstre hippophagique sans jamais lui prêter une oreille attentive.

Bref, une paille. “Doucement, doucement, car je suis pressé” disait fort justement je ne sais qui.

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