Avec Symphonie, le travail se fait par petites touches.

Elle a eu besoin de loooongues séances afin de tester jusqu’au bout que ses inquiétudes, angoisses et autres phobies n’amènent pas à l’arrêt du travail. Cela a été un peu dur pour elle (et ses cavalières) mais cela était primordial pour qu’elle se mette en tête que c’est le calme qui amène le raccourcissement des séances.

Nous pouvons à présent obtenir d’elle un retour au calme plus ou moins rapide après une phase de stress.
Comme tout individu angoissé, c’est par la répétition obstinée de gestes relaxants, exigeant toute son attention, que le calme s’impose à elle.
Ses cavalières ont appris à délier leurs gestes, oser demander, oser agir fort sur une jument qualifiée de sensible, agir vivement sans brusquerie et avec réadaptation de dosage immédiat.
Non pas qu’elles ne savaient pas faire tout cela. Mais pas à ce point d’exigence au détriment de la belle équitation et au bénéfice de l’efficacité sur la jument (tout cela pour revenir progressivement à une belle équitation dès que possible).

Maintenant chacun des individus sait ce qu’est un arrêt d’urgence.
Chacun a rétabli la juste valeur du respect indispensable, absolu et immédiat à la rêne intérieure.
Alors nous commençons à peine à réintroduire la rêne extérieure, après 15 jours de travail intense (jusqu’à deux heures chaque soir, longe et pauses incluses cependant).

En effet, Symphonie se permet deux ou trois approximations de son invention quant à la rêne intérieure…
Par exemple, elle ne répond pas à la rêne droite d’ouverture. Bref, elle ne tourne pas à droite. Ah?
Ni à la rêne gauche de flexion d’encolure: elle ne se plie pas. Ah? Ou encore elle refuse la rêne d’appui de ce côté. Ah?
Alors bon, moi je voudrais bien qu’on travaille à deux rênes… mais la puce, elle, elle décide alors que c’est la panique si on touche à telle ou telle rêne de telle ou telle façon…
Ah oui?! Ah tiens?
Le travail à une rêne permet de voir ce que le cheval a compris de ladite rêne (sans tricher avec une autre rêne salvatrice).
Ben tiens, je vais te me ne la réexpliquer, moi, la rêne intérieure! Et uniquement celle-là, en long en large et en travers, et qu’on arrête de mégoter sur le savant dosage de l’une par rapport à l’autre, ah ça mais.
A présent, Symphonie (de même que ses cavalières) n’a plus aucun doute sur le fait qu’une demande doive être obéie sans mollir, même s’il n’y a qu’une rêne qui agit. Rho, la gentille jument que voilà…
🙂

D’ailleurs, une fois que cette explication est faite, la jument part moins en vrac au galop tellement elle est encore prise par sa concentration pour répondre avec précision aux demandes de la main…
Attention, j’ai pas dit que c’était bon, hein… Loin de là!
Mais quand même, c’est pas toujours si pire, et le retour au calme se fait en quelques minutes.

Depuis hier, la rêne extérieure commence à être réintroduite sommairement, à l’état de présence passive seulement.
Pour deux raisons.
1/ la jument ne doit pas recommencer à s’appuyer sur cette deuxième rêne pour induire ses cavalières en erreur et elle-même se remettre dans ses désobéissances
2/ les cavalières doivent garder à l’esprit qu’aucune dégradation de relation à la main intérieure n’est acceptable sous prétexte qu’une deuxième rêne se rajoute. Aucune dégradation tout court des acquis n’est acceptable sous prétexte qu’un nouvel élément entre en jeu…

Si tout se déroule bien à une rêne active et une fictive, on va pouvoir doucement recommencer avec les deux rênes actives.
Mais à quelques conditions absolues: que la jument ne dégrade pas son respect de la main intérieure, que les cavalières n’acceptent que la relation confortable à leur main, et réagissent (osent dégrader un peu la situation pour ramener son écoute et son respect) si la jument recommence à tirer ou se durcir ou fuir vers le haut, etc.
Je suis toujours aussi impatiente de voir ce que cela va donner. 🙂 Jusqu’ici, aucune déception; pourvu que ça dure!