Le nid d’Hirondelles n°1, situé dans l’écurie (côté boxes donc) contre le néon près de la porte du club house, a vu ses bébés s’envoler en fin de semaine dernière. Quatre belles petites Hirondelles encore un peu mal plumées, mais vigoureuses.
Le nid n°2, situé dans l’étable, voit ses quatre jeunes Hirondeaux grandir et grossir à vu d’oeil.
Les parents sont présents, efficaces, bons nourriciers, ne cessant leurs activités que pour chasser la minette, se nourrir soi, ou se poser un peu.
Le nid n°3 situé contre le deuxième néon de l’écurie ne connait malheureusement pas le même sort.
Tout d’abord, ce calme excessif quand on entre dans l’écurie est surprenant.
Peu d’allées et venues depuis l’envol de la nichée voisine, vendredi.
Trop peu. Vraiment trop peu.
Et toujours ces cris d’alerte. Au début, je cherchais où était le chat pour le faire partir, mais non, les cris d’alerte m’étaient destinés, ils ne trahissaient pas un autre prédateur…
Pourquoi ces parents-là nous considèrent-ils comme dangereux, alors que les autres parents non? D’où vient cette tension?
Et samedi soir, en balayant l’écurie… ce petit corps sans vie au sol…
🙁
On recompte les becs qui dépassent un peu. Quatre. Combien étaient-ils à l’origine? Au moins quatre, c’est sûr, eux aussi. Cinq donc? Que ce cinquième était petit comparé aux autres! Et que ceux qui sont là ont l’air apathique…
Ce doit être la sélection naturelle. Un peu triste et agacée de ce drame, j’enquiquine mon entourage: il faudra les humidifier, le petit a dû mourir de chaud! Il faudrait compter les allers-venues des parents! Il faudrait…
Mais non, il ne fait pas si chaud dans l’écurie, loin de là!
Et puis on me confirme cette impression: non, il n’y a pas assez d’allers-venues. Dimanche soir, on en est sûrs, il manque un des deux parents.
Le bébé Cinq a dû succomber de faim à la longue.
Un seul parent Hirondelle peut-il nourrir les quatre bébés restants?
Lundi, la journée est difficile par la chaleur, nous sommes moins vigilants.
Mardi, le parent Hirondelle est plus excité que jamais, il passe son temps à sonner l’alerte, ne nourrit plus, ou du moins les bébés ne réagissent pas quand il vient sur le bord du nid, les rares fois où on peut voir cette scène.
On est loin de la vie grouillante et piaillante du nid n°2!
Nous ne laissons pas le chat errer où bon lui semble, nous nous tenons loin pour cesser de déranger.
Erreur, fatale erreur!
Je finis par aller voir et là… Cette petite aile mal plumée qui dépasse du nid, trop inerte, trop longtemps…
Ne pas toucher avec les mains, mais toucher quand même…
Ca ne bouge pas… Non, ça ne bouge pas du tout…
🙁
J’en viens presque à penser que l’Hirondelle nous racontait l’état dramatique de ses bébés à chacun de nos passages. Ce n’est pas exactement ça, bien sûr, elle était en panique et notre venue ajoutait à sa panique. Mais quand même…
Hop, sopalin, hop, tabouret, hop, on attrape tout ce qui vient.
Deux bébés morts.
Deux bébés si crevards que même les poux les fuient… L’un a les yeux qui ne s’ouvrent plus, l’autre à peine.
S’excuser auprès du parent désespéré de perdre ses deux derniers rejetons.
De toute façon, ils n’ont plus la force d’ouvrir le bec, ils sont condamnés.
Il les cherchera encore et encore, pauvre parent…
Mais il doit se retaper lui-même, il a dû s’épuiser à essayer en vain de satisfaire tous ses bébés, sans en sacrifier sciemment un seul. Il ne doit plus en pouvoir. Et dehors le vent est si violent, qu’il ne doit même pas trouver de quoi se nourrir lui-même. Je pense alors que ce n’est vraiment pas possible de lui laisser même un seul bébé, si on veut que lui-même survive.
:-/
Allez petit gars, ou petit bout de femme, ton espèce est en régression, tu as perdu ton conjoint, trois de tes bébés sont morts, on t’enlève tes deux derniers bébés pour les sauver, retape-toi, ton espèce a besoin de toi…
Mettre un peu d’eau au coin du béjaune sans les noyer (ne jamais abreuver un oiseau de force quand on ne sait pas faire: l’orifice qui mène aux poumons est en plein milieu de la langue; la faiblesse aidant, ou avec le stress, il ne pense pas à fermer le clapet quand on met l’eau, et hop, il est noyé avec une seule goutte…)
Puis appeler Saskia et lui confier les mourants.
Ce mercredi midi, ils sont bien vivants et mangent comme des chancres…
Allez, on croise les doigts!
Voici un des bébés entre les mains salvatrices de Saskia aujourd’hui en suivant ce lien.
Les bébés Hirondelles de ce nid ont été sauvés et relâchés par Saskia et Patricia.
Merci!
Il y a une semaine, nos bébés Hirondelles du nid de l’étable se sont enfin envolés!
Ils en ont passé du temps, à finir le plumage, à regarder les parents faire, à les laisser s’égosiller sans les suivre pour autant…
De vrais petits Tanguy, ces quatre Hirondeaux-là!
😀
Quel plaisir de les avoir vus, pendant quelques jours encore revenir dans l’étable, tous les quatre et leurs parents, se recoucher là, sans la moindre honte!
😉
Et quand on parlait d’eux juste sous leur nid pour dire que quand même ils devraient songer à s’envoler parce qu’ils ne rentraient plus dans le nid, ils nous regardaient d’une manière… “mais quoi-euhhh!?” :laugh: