Si ça existe.
Et ça ne veut pas dire accrocher sa rotule au mur dans sa chambre (rotule: pièce osseuse mobile de l’articulation nommée, on ne sait pourquoi, ‘genou’) .
Commençons par un peu d’anatomie.
Le cheval (ouvrez la parenthèse) ce mammifère tout pareil à nous sauf
– qu’il a oublié ses clavicules et quatre doigts de chaque extrémité lors de sa confection
– qu’il se tient à quatre pattes (l’imbécile, et il s’étonne qu’il tombe dès qu’il essaie de compter sur ses doigts! ou qu’il ne sache toujours pas faire le café!),
– qu’il adapte le nombre de ses vertèbres à sa marque de fabrique (ah, ça, ça calme, hein!)
– qu’il dort debout (ah raté, on le fait aussi; mais en moins bien)
– qu’il n’a pas le mauvais goût de faire une série télé malgré ses histoires à la ‘Santa Barbara’ ou ‘Plus belle la vie’ – oups ce n’est pas de l’anatomie.
– que son genou est situé devant, donc sur son bras, c’est à n’y rien comprendre.
(fermez la parenthèse) ce mammifère disais-je, est muni d’une rotule.
Mais la sienne est dans son grasset, pas dans son genou.
Si c’est vrai! Je conviens qu’il faut un peu se donner la peine de comprendre.
Ce qu’on nomme à tort genou chez le cheval, correspond à notre poignet.
Bon, m’engueulez pas, j’y suis pour rien, jamais je ne vous aurais fait un truc pareil, même pas pour vous faire une blague (si vous ne situez pas votre poignet, ouvrez le Larousse Illustré à ‘poignet’, après la lettre O et avant la lettre Q).
On se ressaisit. Ah mais alors, d’une certaine façon, c’est moins grave, s’il a le genou dans son bras!
Notre poignet se nomme genou chez eux, il faut un temps pour s’y faire, certes. Tandis que notre articulation du genou, elle, prend le joli nom poétique et mélodieux de ‘grasset’ chez le cheval.
Ce n’est quand même pas bien compliqué tout ça, si on se concentre beaucoup…
Pour corser le tout, le grasset est courageusement planqué pas loin des flancs, ce qui fait qu’on le remarque très peu de prime abord. A-t-on idée… Comme si c’était commode d’avoir nos genoux (poux, hiboux, cailloux, choux…) presque au niveau du ventre!
Du coup, on a un peu du mal à le situer, ce grasset (ben! près du flanc, ouvrez les yeux, y’a un gros truc qui se plie, là, quand le cheval bouge! ça y est, trouvé, c’est un grasset!).
Donc, on reprend. Il a la rotule dans le grasset et certainement pas dans le genou, puisque c’est un poignet (et le poignet n’a jamais, au grand jamais, adopté de rotule chez lui).
Ceci étant posé, cette rotule a un rôle majeur chez l’équidé – comme chez l’enfant.
La rotule de l’enfant sert à user les pantalons quand il joue au chien. Bon, et à empêcher que le genou se plie à l’envers, certes…
La rotule du cheval, elle, en plus, sert à bloquer son grasset (a-t-on vu un cheval avec des pantalons? non; bon).
Pourquoi, me direz-vous?
Ben pour dormir debout, tout simplement.
Le rôle de la rotule équine.
Car ce n’est pas un mythe, le cheval dort vraiment debout.
Nous, on dit qu’on dort debout quand nos paupières se ferment malgré nous. Bref, on a failli s’endormir mais un sursaut nous extirpe toujours désagréablement de la phase d’endormissement. Cela nous évite des bosses pour cause de chute.
En effet, sans détailler le sommeil, il est impossible de dormir en restant contracté musculairement. Donc si on dort debout, on devient tout mou et on tombe comme un gros sac de patates. Conséquence: on ne dort toujours pas et en plus on a mal.
Le cheval, lui, il n’a pas seulement failli dormir debout, il a carrément réussi. Il coince sa petite rotule dans son gros grasset et zou, plus besoin de muscle pour avoir la jambe toute droite. Il peut donc s’endormir sans choir lamentablement (lui? au moins comme dix gros sacs de patates!).
D’ailleurs, il a même un truc dans l’encolure relié de là à là (voir fig. 1a) qui empêche sa tête d’aller heurter le sol quand il dort. Là encore, sans mettre de muscle en jeu. Si. Le cheval, il est troooop fort.
Le truc, c’est le ligament nuchal (dire nukal), et ça fonctionne comme un énooorme sandow attaché du garrot à la nuque et relié au passage à chaque cervicale: on dirait un super-mille-pattes, ce ligament nuchal (euh, dîtes toujours nukal! comme dans Archéoptéryx, charisme, mitochondrie ou écholalie).
Bon, d’un autre côté, pourquoi s’enquiquiner avec tout ce rafistolage, tous ces trucs qui tiennent des choses en équilibre douteux? Hé bien parce-que le cheval, en cas d’attaque intempestive de Puma (ou d’envol d’Archéoptéryx), peut fuir instantanément dès les yeux ouverts, sans perdre un précieux temps à se relever préalablement!
Maintenant que vous ne direz plus jamais ‘le cheval dort debout’ de la même façon (non plus comme une évidence, mais avec un immense respect dû à un fait purement génial inventé par cette chère Gaïa), voyons un surprenant effet retors de ladite géniale idée de Gaïa.
L’accrochement de rotule.
Si. On l’avait dit dans le titre, il y a longtemps.
En fait, accrocher sa rotule pour que la jambe reste toute droite sans effort, c’est pratique. Mais encore faut-il être capable de décoincer ensuite le système, quand on n’a plus sommeil!
Hé bien il y en a qui n’y arrivent pas facilement.
Par exemple la moitié des Shetlands sont particulièrement peu doués de la rotule.
Et autant de poulains, d’ailleurs, peu importe la marque (poulain: de tout p’tit à adulte).
Les Trotteurs ne seraient pas non plus très brillants en ce domaine.
Certains n’y arrivent pas parce-que le ligament qui bloque la rotule est un poil trop gros, il se cale bien mais ressort mal.
D’autres manquent ou ont trop d’oligo-éléments.
D’autres encore ont un problème avec la lombaire (n°4 de Chamel) qui est reliée à la rotule: des fois suffit de mal se rouler, ou de se prendre un choc…
Et tout plein d’autres raisons aussi compliquées que guère démontrées…
Les poneys célèbres atteints de ce soucis mécanique.
Au poney-club, nous avons Shade dont la rotule se coince (et puis elle ne fait pas semblant! si ça coince, la pauvre, elle part avec la jambe toute raide qui traine…) si elle reste trop longtemps immobile en stalle ou en box. Mais jamais le reste du temps.
Nous avons par ailleurs croisé Rocco (frère de Shade, même problème que Shade), ainsi que Bonnie (elle, sa rotule coinçait déjà dès qu’elle restait tranquille quelques heures! mais en moins fort que Shade). Titou, lui, nous avait fait la bonne blague de coincer sa rotule avec autre chose que le ligament normalement prévu à cet effet, ce qui a bien et longtemps occupé les vétérinaires!
Quant à Qavale, elle semble accrocher (mais très exceptionnellement très fort) lorsque sa 4ème lombaire est tiraillée par les ovaires lors des épisodes de ses chaleurs; et d’autres fois où elle accroche (sous-entendez ‘de la rotule’), il faut avouer que c’est un mystère. Heureusement l’ostéopathie a un peu endigué le problème.
Et ce matin, c’est Turquoise (la pauvre, je l’avais mise à l’abri de la pluie en pensant lui rendre la vie agréable!) qui est sortie sur trois jambes, la quatrième trainant raide comme un bout de bois et l’empêchant d’avancer… Elle a erré ainsi une bonne partie de la journée (eau et foin lui ont été posés sous le nez au fur et à mesure qu’elle arrivait à bouger) et puis d’un coup ça s’est décroché pour ne plus se raccrocher. Ouf. Elle dormira donc désormais dehors, même si le sol est mouillé, jusqu’à ce que son propriétaire la récupère.
Pauvre Petite Turquoise 🙁
ENCORE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! J’Y CROIS PAS!!!!!!!!!!!!!!! Y AURAIT -IL UN NID A ACCROCHEMENT DE ROTULE DANS LE LAURAGAIS???????????????????
J’ai jamais autant vu de poulain, poney avé des soucis d’accrochement de rotule. J’avais eu le “loisir” d’assister à une opération sur un trotteur dans ma jeunesse (quand j’étais Beeeeees1)mais alors, là, c’est le pompon! (Vous avez des bises……… de pompon)
Y aurait il un problème concernant la nourriture? trop d’oligo machin ou pas assez?
Va falloir se pencher sur la question mon cher Watson…
L’accrochement rotulo-lauragaisque ne passera pas 😈
PS la rotule de l’enfant sert aussi à porter de belles croûtes, hautes en couleur…. 😛
La rotule de l’enfant sert aussi à achever les ressorts du vieux canapé orange de papi et mamie.
Mais quelquechose me chiffonne dans cette histoire… si la rotule équine sert à dormir debout et à embêter les poneys immobilisés, à quoi peut donc bien servir celle de l’humain non enfant? Watson a double travail sur la planche!
C’est vrai ça, à quoi peut bien servir une rotule ?
Quand je pense que sans elle, on pourrait plier la jambe dans les deux sens… ce serait tout de même rudement plus pratique, hein ! Moins stable, peut-être mais bon, c’est accessoire …
Ce qui voudrait dire que sans rotule, on pourrait se gratter les narines avec le gros orteil sans même bouger la hanche? Et qu’on aurait l’air de spaghetti trop cuits quand on marcherait avec nos jambes qui ne sauraient pas rester droite?
je rencontre un probleme mon cheval agé de 15 ans ne peut apparement pas bloquer sa rotule!!!!
donc comme il ne se couche “jamais” c’est vérifié, il dort toujours debout et le pire c’est que lorsqu’il dort debout a un moment ses genoux flanchent et il tombe!!!!!
tout d’un coup par terre!!!
je n’ai jamais vu cela!!!
avez vous une explication????????????????
comment peut on eviter cela????
d’autant plus qu’il tombe plusieur fois par jour et a chaque fois il se blesse!!
n’hésitez pas a me contacter afin de me donner votre avis!!
Normalement, si votre cheval a une rotule correctement attachée, il ne ‘décide’ pas de la bloquer ou non. Soit elle peut se bloquer d’elle-même quand il a sommeil, ce qui est le cas, puisqu’il dort debout, et alors, le problème vient d’ailleurs (neurologique, etc.). Soit il ne peut la bloquer (opération, malformation…) et il est incapable de dormir debout. A la limite, si une seule de ses rotules est touchée? mais il s’effondrerait sans doute sur le côté par l’arrière, du moins je l’imagine.
Le cheval que vous décrivez doit impérativement être vu par un vétérinaire – ou un ostéopathe équin – avant que votre cheval ne se fasse sérieusement mal, si tant est qu’il puisse faire quoi que ce soit.
Par ailleurs, pour savoir si un cheval se couche, il faut avoir passé plus de 24h avec lui sans le lâcher du regard, vu que nos amis chevaux sont capables de ne dormir que 20mn d’affilée en position couchée. Cela dit, aucun cheval ne peut survivre sans dormir couché: c’est seulement dans cette position qu’ils peuvent atteindre le sommeil profond, vital pour la survie. Donc s’il ne se couche pas, c’est à nouveau un cas à faire urgemment voir par un vétérinaire…
Réponse reçue:
“Pour vous dire la vérité je viens tout juste de le récupérer de l’école militaire de f### où il faisait du concours d’obstacle a haut niveau !!
Ils l’ont exploité jusqu’à ce jour et ont été contraint par sont état de santé de le réformer !!
Pensez vous qu’ils aient pu l’opérer de ses rotules et ils ne nous l’auraient pas dit…..??????
Cela peut il représenter un avantage pour le saut d’obstacle ???
Il n’a que 15 ans et l’ostéo qui est venu chez moi il y a 15 jours m’a dit qu’il avait un squelette de 25 ans.
Sont dos est soudé il a une hyper sensibilité au niveau des jarrets et on pense que c’est pour cela qu’il ne se couche pas car lorsqu’il essaye de se rouler se qui arrive rarement lorsqu’il se couche il ne pli jamais ses postérieurs !! il pli les genoux et ensuite se laisse tomber de toute sa hauteur ! il rencontre également des difficultés pour se relever !
Mais je ne l’ai vu se rouler que deux fois en 1 mois !!
A l’école militaire en plusieurs années ils ne l’ont jamais vu se coucher et ici c’est pareil !!!!
Mais comme vous dites peut être ne se couche t’il que 15 minutes sans que nous le voyons…
Mais cela n’explique pas qu’il tombe en dormant…
Et en plus ils savaient qu’il tombait en dormant et lui avait même mis des protections au jambes….
Il s’était même coincé un nerf sciatique en se roulant, il a de l’arthrose aux genoux et je vous passe le reste !
Cependant ils ont « oublié » de nous communiquer ces informations avant de nous le placer !!!!
Je vais continuer ma petite enquête !!
Mais normalement l’association qui nous l’a placé et qui est aussi stupéfaite que moi et également en colère qu’ils ne lui ai pas transmis toutes les infos !!!
Va lui faire faire un check up complet et décidera de son sort par la suite l’essentiel et de vérifié s’il souffre ou pas….
En plus accrochez vous ils nous ont dit en nous le plaçant qu’il pouvait être monté en promenade tous les jours mais qu’il ne fallait pas qu’il fasse d’obstacle !!!
Merci de vos bons conseils et de votre réponse
Cordialement (….) “
Bonjour Bérengère et Ghislaine,
Je viens de prendre connaissance de votre discussion en cherchant des infos sur internet à propos du comportement de ma jument. Ma jument est un cas un peu compliqué, il faut bien le dire. Donc je vais vous épargner les détails (dont nous pourrons discuter plus tard bien sur). Il se trouve que depuis quelques temps, j’ai remarqué que celle-ci a le même comportement que le cheval de Bérengère. Lors des phases de sieste, elle met un membre au repos, puis parfois, au bout d’un petit moment, elle se met à baisser fortement l’encolure, jusqu’à ce que son nez atteigne presque le sol, puis soit elle se campe un peu et se remet normalement (en l’espace de 2 secondes) soit elle plie ses genoux et se remet normalement (en l’espace de 2 secondes aussi). Il arrive qu’elle se mette à genoux. J’ai observé ce comportement car je me suis mise à la surveiller de plus près suite à un autre problème. Je ne peux pas dire si elle a toujours fait cela, mais je doute que ce soit le cas car je pense que je m’en serais rendue compte. Ou alors ce comportement s’est accentué, ce qui explique que je le vois. A côté de cela, elle ne semble pas souffrir, et elle est plutôt en forme.
Bérengère, avez vous eu la réponse pour votre cheval qui avait ce même comportement ?
Ghislaine, vous parlez d’accrochement de rotule, avez vous déjà observé un tel comportement chez un cheval qui a des soucis de rotule ? (Ma jument à des soucis de rotule bilatéraux+un accrochement à gauche).
Merci d’avance pour votre réponse !
Johanna
bonjour,
Je voulais juste vous dire que l’on peu “décoincer” un cheval qui est bloqué de la rotule en le faisant reculer!! Il n’est pas nécessaire d’attendre, de plus cela leur évite de s’abimer le pied en le trainant.
C’est en effet ce qui se dit et se pratique parfois.
Les trois cas extrêmes que j’ai eus sur de courtes périodes au club (maxi trois mois, autant dire que mon expérience est limitée puisque je me suis débrouillée pour que ces pauvres animaux restent en paddock et ne puissent se trouver coincés à cause de l’ignoble immobilité en box), et où j’ai tenté cette technique de décoincer par le reculer, se sont soldés par des échecs cuisants et douloureux. Stress, douleur, panique chez le cheval, défense violente, jambe toujours bloquée et confiance mise à mal pour des jours entiers.
Pourtant, le reculer, ces poneys-là le connaissaient, les défenses venaient de leur impossibilité à répondre, pas de la nouveauté de l’exercice.
Et le vétérinaire qui a tenté comme moi cette technique du reculer a abdiqué aussi, préférant mobiliser la rotule manuellement (parfois suffisant) voire finalement faire une injection d’anti-inflammatoire pour que le ligament diminue de diamètre et sorte de son encoche.
Bon, l’accrochement de rotule n’est pas ma spécialité et ne le sera pas. Je suis incompétente pour dire quelles sont les méthodes utilisables, et dans quelles conditions…