Pépito…
Pépito le discret, Pépito le doux, Pépito le gentil, Pépito le copain des poneys, Pépito l’ami des enfants, Pépito le délicat, Pépito le sensible, Pépito le douillet, Pépito le frileux, Pépito le pas gros…
Pépito, on le connait pour son aspect fragile, pour son appel de contact systématique quand le cavalier descend, pour sa sensibilité au pansage, pour son appel de contact légendaire à l’idée du pain qui arrive, pour son obéissance quasi-parfaite à pied comme sous la selle…
Pépito, on le connait pour sa frilosité telle, qu’il est notre repère: si Pépito n’a pas froid, inutile de couvrir qui que ce soit!
Pépito, on le connait aussi un peu pour les deux seuls défauts qu’il a avec les cavaliers: il bouge au montoir (hé oui, il est sensible, et les cavaliers trop souvent peu délicats…), et il refuse parfois de tourner à gauche, quand ça ne lui plait pas de s’éloigner des autres.
Pépito, pour les cavaliers plus avancés, en extérieur, c’est aussi le pleutre qui déteste passer devant et fait tout son possible pour se remettre au milieu des copains. Mais c’est parallèlement le généreux compagnon qui ne rechigne devant aucun exercice, de quelque niveau que ce soit.
On connait moins Pépito dans sa vie amicale: c’est le meilleur ami de Pirate et Polisson. Il fait avec eux des parties endiablées de course-poursuite, des corps-à-corps sans fin, qui se finissent à genoux, assis voire couchés!
Pépito, sans son troupeau, est un poney désespéré, Pépito appelle, Pépito ne mange plus, Pépito arpente la clôture…
On connait moins Pépito dans sa vie amoureuse: il a le béguin pour la jeune Vidji, qu’il protège parfois des étrangers, voire qu’il rudoie un peu à l’occasion. Il est rarement dans une autre zone de paddock qu’elle.
On connait encore moins Pépito comme un cheval courageux, capable d’affronter seul et avec véhémence n’importe quel chien inconnu qui oserait s’approcher de son troupeau, de ses amis, de sa famille de coeur.
Il est capable de traverser le paddock à toutes jambes, seul face au danger, pour mettre en fuite de toute sa puissance, de tout son coeur, de toute sa vitesse, sabots et dents en avant, le malheureux canidé qui aurait eu la mauvaise idée de passer par là.
Et quand Pépito se lance comme ça, risquant sa vie pour les autres, les autres finissent en général par lui emboiter le pas… Et il se retrouve alors en tête d’une harde galopant dans ses talons vers la victoire facile.
Pépito est si courageux et si désireux de protéger son troupeau qu’il s’était un jour jeté toutes dents dehors sur Tirelire, cherchant à l’écraser (il l’avait pris entre ses antérieurs et se couchait sur lui pour l’aplatir) et à le mordre.
Tout ça parce-que cette impudente de Dandy était allée près de Tirelire.
Cette promiscuité avait suffit à déclencher l’instinct violent de protection de Pépito…
Valeureux Pépito!
Pauvre Tirelire! (j’étais intervenue prestement pour faire fuir Pépito, et coup de chance, il n’avait pas encore trouvé comment placer ses dents pour attraper le cou de notre cochon innocent!)
Et puis…
Il y a aussi le Pépito chef de troupeau. Le Pépito enfermé dans un paddock avec quelques individus.
S’il a Pirate, il accepte, tout en appelant de temps en temps le reste du troupeau. S’il n’a pas Pirate, rien ne le retient, il se crève à chercher comment rejoindre ses amis, sa famille.
S’il a Pirate – qu’il domine – et quelques autres non dominants, il se crée un troupeau autour de Pirate. Il y rajoute de préférence Dandy bien sûr. Du coup, il y tolère Galopin qui ne quitte pas Dandy ou rarement.
Il tolère – mais ne défend pas – Guismo aussi.
Et alors qu’il aurait pu ajouter Upsie et Vitamine à son groupe, son choix a été clair: ça a été Upsie. Upsie qui, l’air de rien, aime bien Pirate, Galopin et Guismo. Upsie qui se laisse bien guider quand la hiérarchie est claire.
Et pas Vitamine. Oh, non! Pépito est sans douceur: pas Vitamine!
Elle avait osé s’en prendre à Pirate l’autre jour, et Pépito l’a pourchassée, et pourchassée encore, jouant du herding et de la vitesse! Et il a bien regroupé son mini-troupeau à lui, sa Upsie, sa Dandy et son Pirate, les protégeant des vélléités de la jeune pimbêche! Et la pimbêche, il l’a faite courir et courir encore, jusqu’à ce que sa hargne de jeunette soit émoussée et qu’elle ne rêve que d’avoir la paix.
Pépito le juste, Pépito le redresseur de torts!