Pour vous, pour que vous puissiez conserver votre loisir (celui de votre enfant), votre cheval, votre moment de détente, votre équilibre parfois.
Pour nous, pour conserver notre club, notre emploi, nos cavaliers, nos chevaux, selon le cas de chaque club.
Pour eux, nos chevaux, vos chevaux, les chevaux des autres, que nous n’aurons pour certains plus la possibilité d’assumer.
(P.S.: quand c’est souligné et en bleu ou violet, c’est un lien, il suffit de cliquer dessus pour découvrir d’autres passionnantes info mises là exprès pour vous)
La mobilisation en ce début de Noël a été inégale selon les régions, peu importante, mais elle s’est faite.
On a tous, dans la filière, eu un coup de mou sous prétexte de fêtes, de stages ou de cours à ne pas annuler sans quoi on coule.
Mais on y était!! We’ve done it (oups) we did it!!! 🙂
Dans trois mois, au plus tard, ce sera bouclé,
dans trois mois, au plus tard, les décisions pour 2015 seront prises au sommet et nous n’aurons plus rien à obtenir.
C’est donc à Bruxelles et Strasbourg qu’il nous faudra aller la prochaine fois, l’ultime fois.
Se faire entendre coûte que coûte.
Pour vous.
Pour nous.
Pour eux.
(le lien ci-dessus n’est pas pour les enfants)
Vous me direz (enfin, euh, non, vous n’êtes pas obligé non plus), en France, une loi nous permet de protéger nos chevaux!
Quid du précieux encart médicamenteux qui, correctement rempli par le véto, exclut notre cheval de la chaine de consommation humaine à vie?
Oui, moi aussi j’ai voulu y croire.
Sitôt qu’ils auront quitté notre club, rien, rien ne les empêchera d’être revendus.
Eventuellement vers l’étranger où l’interdiction d’abattage pour le circuit humain n’existe pas (le droit français s’applique… en France, hé oui).
Ou même dans un abattoir français, mais sans l’encart… et qui fera que le cheval sera quand même abattu comme les autres, mais ne finira pas dans nos assiettes.
Ou vendu avec de faux papiers correspondants à une deuxième puce électronique implantée illégalement dans leur encolure.
Il suffit pour cela d’un propriétaire peu au fait de la réalité de notre monde.
[D’ailleurs, pourquoi avoir racheté un Polisson à sa proprio au prix de vente initiale alors qu’il m’était rendu squelettique, non paré, non vermifugé, non vacciné, non exploitable, onéreux à remettre en état et en route… hein? pourquoi? pour le plaisir de perdre des sous? Je m’étais trompée de propriétaire… et dans les grandes largeurs en plus.]
Vous faites comme vous sentez…
Mais ce n’est pas sans remous que la Commission européenne acceptera de considérer qu’un centre équestre est une structure sportive donc assujettie à taux réduit.
Nous avons été – sans vous souvent, avec vous aussi heureusement – dans beaucoup de villes de France et d’Europe, ces dernières semaines, et ce n’a été qu’une goutte d’eau.
Il faut plus de personnes, plus de camions, plus de chevaux battant le pavé.
Du bruit, du volume, de l’espace, il faut qu’on prenne toute la place.
Et qu’on offre aussi… Notre volonté de continuer, notre amour de ce milieu.
Alors, la prochaine fois, ce doit être avec vous, ou nous échouerons.
Oui, c’est loin.
Oui, c’est fatigant.
Oui, il y a tant de préoccupations quotidiennes, de contraintes.
Oui, il y a plus important que sauver des centres équestres et des chevaux pas encore tout-à-fait condamnés.
Oui, il faut poser un jour de congé (euh, mais les frais sont remboursés par le CRE…)
Peut-être pas pour nous.
Peut-être pas pour vous ni le bien-être de vos enfants.
Mais pour eux,
(lien ci-dessus pas pour les enfants)
pour Pépito, pour Polisson, pour Youpi, pour Vitamine, pour Upsie, pour Arob@se, pour Galopin, pour Végas, pour Guismo. Pour Dragibus. Pour Dandy Girl. Pour leurs compagnons de France sacrifiés par la TVA.
Jusqu’ici, notez bien, je vous ai toujours épargné ces plongées dans la réalité qui sévit hors de notre petit club privilégié.
(attention, LA minute pas nostalgique du tout)
Moi, avant, j’ai économisé et donné tout mon argent de poche pour sauver une des juments, Flicka, du club où je montais gamine, pour qu’elle ne finisse pas à l’abattoir auquel elle était pourtant fermement promise.
Moi, avant, j’ai appris un jour sans pouvoir y croire que les poulains de trait (Ulysse et Uranus) du voisin étaient partis dans le mauvais camion à 8 mois, et pas pour le loisir ou la reproduction comme le propriétaire l’espérait.
[oui, de là le désir d’avoir une TicTac, en effet]
Moi, avant, j’ai aidé à racheter un cheval, Urasi, de peur qu’il ne parte avec de nouveaux propriétaires incertains, inconscients, et instables… parce-que je savais que deux des copains d’Urasi avaient écumé une ou deux maisons accueillantes et aimantes avant de finir sur l’étal, deux ans plus tard. Et j’ai bien vu, ‘senti’ dans quel état cela avait mis la propriétaire d’origine, celle qui avait confié, à court d’argent, ses chevaux à des… amis…
[Urasi a été ensuite le chéri d’Eclipse il y a pas mal d’années, et il appartient à une amie à qui il a apporté bonheurs et émotions, et à ce jour, il se porte encore bien, même s’il n’est vraiment plus tout jeune, et la proprio d’origine est aux anges comme quoi…]
Vous, maintenant, vous n’avez pas conscience de tout ça, vous croyez que tout le monde il est beau tout le monde il est gentil avec les chevaux…
Vous y croyez parce-que dans le poney-club que je nous ai offert, on n’achève pas les chevaux inutiles. Et je ne suis pas la seule à avoir réagi contre ces horreurs, nous sommes de plus en plus nombreux à avoir refusé la voie bouchère.
Mais si les centres équestres commencent déjà à vendre leurs poneys/chevaux non plus à l’unité mais par lots comme on commence à le voir sur Leboncoin par exemple – parce-qu’ils savent déjà qu’ils ne se relèveront pas de la hausse future (au plus tard 2015) de TVA – qu’adviendra-t-il de ces lots, et de nos protégés?
Moi non plus, à ce train, je ne pourrai plus les assumer tous.
Je n’ai pas monté notre club pour revivre ces cauchemars, ces nuits agitées, où il me fallait à chaque fois m’interposer couteau à la main entre ce boucher et ‘ma’ Flicka. Et au matin, larmes aux yeux, recompter l’argent en poche, oh mon dieu, il manque toujours deux cent francs!
Et, croyez-moi, je n’ai mis en lien que les reportages les plus ‘softs’; vraiment, mais alors vraiment vraiment les plus softs. Ce qui se pratique en douceur dans le respect de l’animal sans violence gratuite. On n’y aborde même pas le thème des transports, des abattoirs pas encore aux normes ou des abattoirs étrangers non moins réglementés.
Alors, la manifestation, la dernière,
si elle a lieu,
si elle est loin,
si elle est annoncée au dernier moment parce-que les organisateurs n’ont pas eu ni le temps ni le choix de mieux faire…
cette manifestation, si elle a lieu…
… consultez votre âme, consultez ce qui reste en vous, et agissez pour le message que vous voulez laisser à vos enfants, pour le monde que vous voulez vous construire…
Et ensuite? Et ensuite vous aurez vraiment fait tout ce que vous pouviez!
Au mieux, on peut réussir, pour tous… 😉
D’ici là, ou si vous savez déjà que vous ne viendrez pas à l’ultime manifestation, continuez à écrire aux élus, voici une partie des mails!
Chaque jour, ou chaque semaine, ils sont obligés de lire, écrivez, écrivez…
A voir et à revoir… car c’est si bon!